𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓

―28―

Je suis réveillée par des chatouilles sur mon ventre. En vu des torches encore allumées, il ne fait pas encore jour. Je suis toujours allongée sur le dos et je sens les doigts froid de Loki sur mon ventre. Lentement, je tourne ma tête dans sa direction et mes yeux fatigués rencontrent les siens, grands ouvert.

― Tu dors pas ? murmurai-je.

― Comme tu peux le voir.

― Tu es encore fâché contre moi ?

― Non, soupira-t-il. Mais ne recommence pas à l'avenir. Je n'ai pas aimé te voir agir de la sorte.

― Pourtant, c'est comme ça que j'étais quand tu m'as rencontré.

― Sauf qu'à ce moment-là, nous n'étions pas ensemble.

― C'est vrai. Tu as raison.

Ses doigts se déplacent sur mes griffures et j'ai un mouvement de recul face à la douleur que ça me procure. Loki s'en rend compte et use de sa magie médicinale pour me soulager un peu.

― Ça va mieux ?

― C'est supportable. Merci.

Contre toute attente, Loki vient mettre sa tête contre mon ventre. Mon souffle se coupe et j'ai la soudaine impression qu'il sait et qu'il cherche à me faire avouer.

― Je sais que tu me caches quelque chose, Safira. Je le sens au fond de moi. Ça me concerne, n'est-ce pas ?

― Que... Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

― Mon intuition.

Mon cœur se met à pulser plus rapidement dans ma cage thoracique et j'espère qu'il ne l'entend pas.

― Je suis...

― Tu es ?

― C'est cette planète, elle me rend dingue ! Entre le Grand-Maître et ses orgies, les combats dans l'arène, l'ambiance... Ce n'est pas pour moi. Je déteste cet endroit. Il faut que je change d'air, je ne pourrais pas rester sur Sakaar encore longtemps.

Je suis lâche. Je n'ai pas eu le courage de lui dire alors que j'aurai pu.

Loki me regarde, l'air songeur, hochant la tête de bas en haut.

― C'est bien que tu mentionnes ça parce que j'allais te parler de mon envie de rester ici.

― Tu n'y penses pas !

― Bien sûr que si, dit-il en se redressant. Tout le monde m'accepte comme je suis, je ne suis pas le méchant qu'on pointe du doigt ou qu'on enferme dans une cellule. Je suis respecté, j'ai les faveurs du Grand-Maître et je me sens plutôt bien dans cette ville.

Je souris tristement en émettant un rire sarcastique.

― Juste pour ça.

― Quoi ?

― Juste parce que tout le monde t'apprécie, tu souhaites rester ici.

― Je ne vois pas où est le problème, Safira.

― Le problème, c'est que je ne resterai jamais sur cette maudite planète. Je ne me vois pas y vivre pour le restant de mes jours. Et fonder une famille sur Sakaar, jamais de la vie.

― Fonder une famille ?

Merde.

― J'ai dit ça comme ça, je ne le pensais pas, marmonnai-je en détournant les yeux.

― Safira.

Il posa sa main sur ma joue, je le fixai à nouveau.

― Tu aimerais qu'on fonde une famille ?