― Puisque vous êtes la deuxième championne du Grand-Maître, il souhaite que vous ayez un check-up après chaque combat, me dit-elle en examinant mon visage.

― C'est inutile.

― Mais vous n'aurez pas le choix.

Je levai les yeux au ciel.

Je la laissais alors me regarder de haut en bas, appliquer un baume sur mes bleus, toucher mes côtes, palper mes jambes et mon ventre. Je la vois froncer les sourcils mais, puisqu'elle ne dit rien, je m'empresse d'enfiler mon pantalon et mes bottes en cuir. J'allais enfiler ma tunique lorsque la jeune femme m'arrêta en posant sa main sur mon bras. Je lui lançai un regard interrogateur et, sous ma surprise, elle tâtonna ma poitrine. Je grimaçai sous son touché, la repoussant d'un geste sec.

― Qu'est-ce que vous faites ?

― Je voulais être certaine de quelque chose.

― Quelle chose ?

― Vos seins sont douloureux depuis combien de temps ?

― Plusieurs semaines, tout au plus.

― Vous vous sentez mal également ? Nausées, vertiges, mal de tête ?

― Oui...

― La dernière fois que vous avez eu vos menstruations, c'était quand ?

― Je ne sais plus. Il y a tellement eu de choses qui se sont produit ses derniers temps que je ne m'occupe plus de ça.

― Vous ne les aurez plus durant plusieurs mois, ma dame.

Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas où elle voulait en venir.

― Comment ça ?

― Vous êtes enceinte.

Mon visage se décompose à cet aveu. Venait-elle vraiment de dire ça ? Non. Je ne pouvais pas être... Impossible ! On faisait attention, je prenais un breuvage de contraception à chaque début de mois pour justement éviter ceci. Alors, comment était-ce possible ?

― Les symptômes peuvent être causés par autre chose, non ? demandai-je.

― Pas ceux-là. Mais si vous voulez en être certaine, il existe un breuvage qui peut le confirmer.

― Faites-le moi boire.

― Vous en êtes sûre ?

― Oui !

Elle hocha la tête et s'empressa d'aller chercher ce breuvage sur une étagère remplie de fioles de toutes les couleurs. Elle revient un instant plus tard et me tend une fiole dont le liquide est d'un rose presque fluorescent.

― Si vous vomissez, c'est que vous êtes enceinte.

Alors prions pour que je ne le sois pas.

J'attrapai la fiole, sentis l'odeur de fleur qui s'en dégageait puis bu d'une traite le liquide. Rien ne se passait. Je me sentais plutôt bien en réalité.

La jeune femme me tendis une bassine et, à peine s'est-elle reculée que la bile remonta dans mon œsophage pour venir s'échouer dans le récipient. Je toussai et vomis une seconde fois. En me redressant, j'essuyai les larmes qui avaient coulées sur mes joues et pris la serviette que me tendait l'esclave pour essuyer ma bouche.

― Félicitations.

Je lui lançai un regard torve, n'arrivant pas à croire que j'étais belle et bien enceinte. Ce mot se répétait encore et encore dans ma tête. M'asseyant sur le lit, j'essayai de me remémorer à quand remontais la dernière fois que j'avais pris ce breuvage contraceptif. Je ne m'en souviens plus. L'avais-je au moins pris ? Si j'étais enceinte, c'est que j'avais oublié de le prendre.

― Je vais aller avertir le Grand-Maître de votre...

― Tu ne diras rien du tout, lui dis-je. Ni au Grand-Maître, ni à qui que ce soit.

― Mais vous ne pourrez plus combattre dans l'arène...

― Personne ne doit savoir. Si quelqu'un d'autre que nous est au courant, crois-moi que je te tuerai et que je prendrais bien mon temps pour le faire. Compris ?

Elle acquiesça vivement avant de détaler. Je soupirai, passant mes mains sur mon visage. Qu'est-ce que j'allais faire à présent. Il fallait que j'en parle à Loki mais aurai-je le courage de lui dire ? Et comment lui annoncer ? Avec tact ou sans ? Je ne savais même pas s'il désirait avoir un enfant. Nous en avions jamais parlé.

Il ne fallait plus que j'y pense. Je trouverai le bon moment pour lui dire.

Je me levai, enfilai ma tunique mais avant de la reboutonner, je baissai les yeux sur mon ventre. Si je ne l'avais pas remarqué les jours précédents, maintenant que je le savais, il est vrai que mon ventre était moins plat. Dans un geste hésitant, je viens poser ma main gauche sur la légère bosse. Là où un enfant, notre enfant, était en train de grandir.

Secouant la tête, je reboutonnai mon chemisier et quittai l'infirmerie. Dans les couloirs menant à notre chambre, je mis de côté cette toute nouvelle information et me recomposait un visage décontracté. Le chamboulement que cette annonce avait occasionné sur moi, ne devait pas se voir.

Entrant dans la chambre, Loki s'empresse de venir me voir, me demandant si tout allait bien. J'acquiesçai, lui faisant part qu'il n'y avait que mon nez qui avait été touché, le reste de mon corps allait bien. Sauf que je portai son enfant. Mais il ne fallait plus que j'y pense et que je pense à autre chose.

― Je peux continuer à combattre.

― Tu es sûre que c'est une bonne idée ?

― Oui. Je vais reprendre des forces et tout ira bien.

― Tu devrais peut-être te reposer quelques jours avant de reprendre les combats.

― Ne t'en fais pas pour moi, je suis plus coriace que ça.

Du moins, j'espérais que ce petit être dans mon ventre, ne m'empêcherait pas de combattre à nouveau dans l'arène.

Mais, comment allais-je l'annoncer à Loki ?

Mais, comment allais-je l'annoncer à Loki ?

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𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓Where stories live. Discover now