Une fois que nous sommes sûrs qu'ils soient assez éloignés, nous nous tournons d'un même mouvement l'un vers l'autre, parlant en même temps.

― C'est quoi cette histoire d'arène ?

― Pourquoi tu as accepté sa proposition ?

― Pourquoi pas ? Et ça me fera sortir de cette chambre.

― Donne-moi la véritable raison.

― Parce que ça me manque. Tenir une arme, me battre, l'euphorie des combats, tuer. Tout ça me manque. Je sais que c'est mal de dire ça, ajoutai-je face à son silence. Mais j'ai été formée pour ça, c'est en moi depuis que je suis jeune et oui, j'aime ça.

En parlant de ça, pourquoi avoir dit que tu étais la fille de Thanos ? Je croyais que tu ne voulais plus entendre parler de lui.

― C'est sorti tout seul. Par automatisme.

Il hoche la tête mais je ne sais pas s'il est convaincue. C'était la vérité. Je n'avais pas eu l'intention de dire ça mais j'avais tellement l'habitude de dire ça à mes ennemis que c'est sorti tout seul. Pour autant, je ne le pensais plus. Je n'étais plus sa fille et je ne le serais plus jamais.

― Je n'ai pas envie que tu combattes.

― Il ne m'arrivera rien, tu le sais. Je peux les tuer d'un simple claquement de doigts, tu te souviens ? Alors ne t'en fais pas pour moi, tout ira bien.

Le soir est arrivé plus rapidement que je ne le pensais. J'avais attendu avec impatience l'heure de mon combat, qui était dans quelques minutes. Comme convenu, Loki m'avait accompagné jusqu'au sous-terrain, là où se préparaient les combattants. D'un côté, il y avait un bar avec des robots comme serveurs ; de l'autre côté, une pièce avec tout un tas d'armures en tout genre et, au centre du souterrain, une armurerie ouverte.

― Tu peux encore faire marche arrière, me dit Loki.

― Je ne changerais pas d'avis. Pourquoi tu es si inquiet ?

― Je ne le suis pas.

― Ne me mens pas.

― J'ai entendu dire que le champion du Grand-Maître était imbattable. Je n'ai pas envie que tu l'affrontes.

― Il ne me fera pas combattre contre son champion. Il va d'abord vouloir voir de quoi je suis capable.

― Safira, fille de Thanos, ça va bientôt être à toi ! hurla un homme.

― Fais attention à toi.

― Promis.

Loki m'embrasse avant de me quitter. Je sais qu'il regardera le combat puisqu'il sera auprès du Grand-Maître.

Déjà dans ma tenue de mercenaire, je n'ai plus qu'à choisir mes armes. Je n'avais pas pris les miennes pour éviter qu'on me les vole. Bien qu'elles me venaient de Thanos, j'y tenais malgré tout.

Bousculant une femme, me moquant de l'avoir dérangée, je prends deux épées légères ainsi qu'une dague que je glissai dans ma botte droite. Je patienta de longues minutes avant qu'on m'appelle. Montant la rampe, c'est complètement détendue que j'attendis face à la porte. Je pouvais déjà entendre la foule hurler et scander je ne sais quel nom. La voix du Grand-Maître se fait alors entendre, recouvrant les exclamations des Sakaariens.

― À présent, veuillez accueillir notre toute nouvelle recrue : elle est belle, agressive et sûre d'elle : SAFIRA, FILLE DE THANOS !

La porte coulisse et une lumière éblouissante me fait plisser les yeux. J'entrai dans l'arène sous les hués des Sakaariens. Pourquoi me huer alors qu'ils ne me connaissent pas ? Ne devraient-ils pas être curieux ?

Je m'avance jusqu'au centre de l'immense arène. Je me sentais minuscule à cet instant. Les gradins autour me donnait l'impression de n'être rien d'autre qu'un petit animal pris au piège. Mais j'allais leur montrer que je n'étais pas la proie mais le prédateur.

Je repère facilement Loki qui est dans une loge en hauteur et en compagnie d'autres personnes. Sur la droite, sur tout un pan de l'arène, l'hologramme du Grand-Maître y est projeté.

― Face à elle, un escadron de mes meilleurs gladiateurs, présenta-t-il tandis que six hommes entraient par la deuxième entrée. Que la fête commence !

Les six hommes viennent de suite m'encercler, me faisant doucement sourire. Tournant sur moi-même, je les observai. Ils étaient tous de fortes carrures et habillés d'une combinaison en cuir. Leurs bras et jambes étaient protégés par des manchons et des grandes Ocreas. Deux d'entre eux avaient de longues épées, trois autres des haches et le dernier une lance à double-lames.

À voir comment ils se battaient avec. L'un d'eux s'avance vers moi tandis que les autres ne bougent pas. Je comprends qu'ils souhaitent se battre un par un. Ce n'est pas plus mal pour me remettre dans le bain.

J'attends qu'il attaque le premier mais le guerrier se met à faire des mouvements de poignets, faisant ainsi tourner ses épées dans ses mains. Je haussais les sourcils face à sa tentative d'intimidation. Il poussa un cri, les autres y répondirent et ce, pendant quelques secondes. S'ensuivit alors une espèce de danse synchronisée à coup de cris de guerre sous les exclamations des Sakaariens.

Poussant un soupir, j'enfonçai les lames de mes épées dans le sable avant de prendre la dague dans ma botte et, d'un simple mouvement de poignet, je l'envoie s'enfoncer dans la tête de l'homme. La lame s'enfonce sans difficulté entre ses deux yeux. Alors que son corps tombe en arrière, les guerriers et la foule se turent.

Dans le silence de l'arène, je souris en reprenant mes épées, fière de leur avoir cloué le bec.

De colère, les cinq combattants poussent des cris tout en se mettant à courir dans ma direction. Enfin ! Mettant à profit des années d'expérience, je ne mets que très peu de temps à tous les occire. Tranchant la tête du dernier, dont celle-ci roula sur le sol sablonneux, c'est à peine essoufflée que je fais face à la loge du Grand-Maître dont je peux voir son expression bouche-bée.

Dans un signe provocateur, je m'incline avec un petit sourire qui n'a pas l'air de lui plaire. Mais je m'en fiche parce que, tout autour de moi, les Sakaariens scande mon prénom.

 Mais je m'en fiche parce que, tout autour de moi, les Sakaariens scande mon prénom

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𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora