Texte 3

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Le soleil venait de se coucher, emportant avec lui mon unique raison de vivre et mes derniers espoirs. Je venais de perdre ce qui me retenait au sol.

Je me tenais au bord de cette falaise que je connaissais si bien depuis maintenant 2 heures.

Elle était partie. Simplement partie.

Flash Back

Je me dirigeais à une vitesse folle vers l'endroit d'où provenaient les cris.

Lorsque j'entrai dans la clairière, mon sang se glaça.

Elle était là, allongée sur le dos, dans une marre de son propre sang.

Je repris rapidement forme humaine et, ne me souciant aucunement de ma nudité, je me ruai vers elle.

La prenant dans mes bras, je me mis à hurler.

Ne me laisse pas !

Je t'en supplie, regarde moi !

Ne me laisse pas !

Ne m'abandonne pas...

Brisée par ces sanglots qui bientôt m'étouffèrent, ma voix se fit presque inaudible.

Mon ange me regarda, leva le bras dans une ultime tentative de toucher mon visage, et je pris sa toute petite main déjà frigorifiée dans la mienne pour la mettre sur ma joue.

Elle versa une larme, ouvrit la bouche pour parler, mais au même moment, ses yeux perdirent tout éclat. Ils prirent soudainement une teinte terne et opaque, tandis que le visage de celle qui aurait dû devenir ma femme dans quelques mois redevint impassible et s'éteignit.

Je lâchai sa main, qui retomba comme celle d'une poupée de chiffon sur le sol.

Elle était partie. Simplement partie.

Fin Flash Back

J'avais crié ma douleur pendant des heures, la serrant si fort contre moi que j'ai plusieurs fois eu peur de lui casser les os.

Et maintenant j'étais ici, à me rappeler. Parce que c'était tout ce que je pouvais faire.

Je me rappelai que je m'amusais parfois à caresser ses doigts un par un, et j'avais fini par me rendre compte que ça suffisait pour l'endormir.
Je me rappelai que j'adorais la voir se battre avec ses cheveux pour les coiffer le matin, qu'entortiller ses mèches autour de mes doigts était devenu l'un de mes passe-temps favoris.
Je me rappelai que son petit nez se retroussait de façon adorable lorsque je tapotais dessus.
Je me rappelai que sa voix m'apparaissait parfois comme le chant des sirènes, que j'avais presque arrêté de respirer la première fois que je l'avais entendue. J'avais alors eu cette même adoration qu'un chrétien écoutant un cantique.

Enfin, je me rappelai que j'étais prêt à me jeter sous un train après avoir muté pour la première fois. Bien sûr, j'avais fini par me faire à l'idée, mais j'avais tout de même perdu tout repère, je ne savais plus pourquoi exister.

« Pour protéger la tribu », me répétaient les anciens.

Ils se trompaient. J'existais pour elle. Parce que je devais la trouver.

Et je l'avais maintenant perdue. Le néant s'ouvrait devant moi sans que je ne puisse l'en empêcher.

La boule qui s'était formée dans ma gorge prenait de plus en plus de place et je sentis une larme rouler sur ma joue.

Je l'admettais pour la première fois de ma vie : j'avais désespérément besoin d'aide.

Je levai la tête vers le ciel, il était aussi noir que mes idées.

Je crus cependant apercevoir le visage de ma déesse entre les nuages qui obscurcissaient l'ensemble.

J'esquissai un sourire et allai m'asseoir contre un arbre.

Et j'attendis.

J'attendis.

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Les familles CAMERON, BLACK et LITTLESEA,

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Jared CAMERON

vous prient d'accepter leurs plus sincères remerciements

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 29, 2020 ⏰

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