Texte 2

100 4 2
                                    

J'ai si souvent prié pour que ça ne m'arrive pas. Ma vie de Don Juan me convenait parfaitement. Mais voilà, aucune prière n'a fonctionné. Je me suis imprégné. Et je ne sais pas comment lui dire. J'ai peur de sa réaction.

Navah

Rien que son prénom m'emmène ailleurs. Je passe des nuits entières à le prononcer. Je ne comprenais pas vraiment cette dévotion qu'avait Sam envers Emily ou Jared envers Kim, jusqu'à ce que je croise les yeux de cette beauté. Ma beauté. Je donnerais ma vie à cette femme. Je ne vis que pour elle. Tout en elle est une œuvre d'art, à commencer par ses yeux. Elle m'a étalé d'un simple regard et c'était la première fois que je me sentais aussi vulnérable devant une femme. Ensuite son sourire. Il la rend tellement belle. Et puis il faut bien le dire, son corps. J'ai rêvé tant de fois de l'avoir dans mes bras. Je suis rentré dans sa chambre en pleine nuit pour la regarder dormir. Elle souriait. Et j'espérais et espère toujours être un jour la cause de ce sourire. Et que ce soit contre moi qu'elle trouve le sommeil. Elle m'a fait connaître cette étrange sensation d'être en face d'un ange que Dieu aurait envoyé pour me sauver de mon propre enfer.

Chaque fois que j'ai vraiment peur comme tout le monde, c'est quand je pense que l'on pourrait lui faire du mal. Elle paraît tellement fragile, si petite. Et j'ai parfois l'impression qu'un tout petit choc pourrait la briser en mille morceaux. C'est d'ailleurs pour ça que j'hésite à lui parler de ce que je ressens pour elle. Il suffirait d'une seconde d'inattention, et je pourrais la tuer. Elle serait comme du cristal entre mes mains et une simple pression de mes doigts pourrait la détruire. S'il devait lui arriver quoi que ce soit par ma faute, je n'y survivrais pas. Je préfère l'admirer de loin que de la savoir en danger à mes côtés.

Pourtant je la désire de plus en plus. Tous les soirs je rêve de son corps sous le mien. Elle me rend fou. Chaque fois que mon regard se pose sur elle, j'ai envie de la prendre dans mes bras, de l'embrasser, de lui faire l'amour d'une façon qui lui ferait comprendre qu'aucune femme au monde ne pourra jamais l'égaler. J'ai envie de lui passer autour du cou le collier de ma grand-mère. Je veux la voir en robe blanche me rejoindre devant l'autel et me dire « oui » avec un grand sourire. Je veux rentrer de patrouille un soir et passer mes bras autour de sa taille pour ensuite poser mes mains sur son ventre arrondi par notre enfant. Je veux la voir courir sur la plage en riant, poursuivant un petit garçon ou une petite fille qui aurait ses yeux.

Cette femme est tout pour moi.

L'amour de ma vie, la 8ème merveille du monde, mon âme sœur, la réponse à toutes mes questions (même à celles que je ne me pose pas), mon trésor, ma déesse, mon ange, ma princesse (plutôt ma reine), ma première et dernière, ma lumière, mon inespérée, ma providentielle, mon imprégnée

Mon statut de modificateur me confère l'immortalité, mais à quoi me sert-elle, cette immortalité, si je ne peux pas serrer Navah contre moi quand elle a froid, quand elle a peur, quand elle a besoin de soutien ? Quand je la vois sortir de la pièce, marcher loin de moi, j'ai toujours le sentiment que ma vie me quitte sans que je ne puisse la rattraper. Je voudrais prendre son petit visage entre mes mains et poser mes lèvres sur les siennes. Je voudrais lui réciter les plus beaux poèmes, des serments d'amour inconditionnel mais je ne trouve pas le courage de le faire.

ImprégnationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant