Chapitre 1

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Crédits 

Cette fiction est la traduction de Then comes a mist and a weeping rain, de Faithwood. J'ai bien sûr l'autorisation de l'autrice pour cette traduction. 
Le titre original est une citation de George McDonald. Plutôt que de le traduire littéralement, j'ai préféré utiliser ce vers de Verlaine qui me semblait très approprié.
Vous pouvez trouver ce poème mis en chanson ci-dessous :

Le fanart de couverture est signé Elentori.
Celui qui ouvre ce chapitre est une réalisation de Liliwine et Korilin

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~I~

Sa cape se retrouva trempée en quelques minutes. Trois Impervius, plusieurs sortilèges séchant et un parapluie plus tard, même son pantalon était mouillé.

Drago tira sur sa capuche pour la baisser le plus possible afin qu'au moins son visage soit épargné par la pluie impitoyable. Il s'attendait à moitié à ce que le nuage ne descende, se glisse sous la capuche et lui balance de la pluie dans les yeux. Arrivé là, ça ne l'aurait pas surpris. Quand Drago avait fait apparaître le parapluie sur le chemin de l'infirmerie, le nuage avait enveloppé sa tête, remplissant son nez et sa bouche d'un brouillard glacial comme un fantôme, et Drago avait paniqué si violemment qu'il avait fait disparaître le parapluie d'une simple pensée.

— Au moins, il n'y a pas d'orage, s'enthousiasma Goyle. 

Il était perché sur l'un des lits vides, à une distance sûre de Drago et de son nuage cracheur de pluie.

Drago grogna. Il aurait préféré que Goyle ne dise pas cela. Ça avait davantage l'air prophétique que réconfortant. Sans ajouter que le nuage avait l'air de comprendre ce que l'on disait. Si Drago avait eu le courage de lever les yeux, il l'aurait sûrement vu frémir au mot orage. La dernière chose dont il avait besoin était de se prendre un éclair.

—Oh mon pauvre, dit Mme Pomfresh quand il fit irruption dans l'infirmerie. Pauvre petit. Tu vas avoir besoin de marmites de Pimentine, tu peux me croire. 

Elle se précipita à ses côtés, la baguette à la main.

— Tu as toujours été un peu délicat.

— Délicat ! s'étouffa Drago, indigné.

Meteorribilis Recanto ! s'écria Mme Pomfresh. 

Et puis, comme rien ne se passait, elle s'éclaircit la gorge et réessaya :

Meteorribilis Recanto

Drago inspira brusquement, inquiet.

— Le professeur Flitwick a déjà essayé ça, cracha-t-il. Vous étiez censée avoir une meilleure idée. 

Les doigts de Pomfresh se crispèrent sur sa baguette, et Drago se hâta d'ajouter :

— Madame. 

Elle lança ses trois sortilèges suivants silencieusement, mais Drago reconnut facilement un Finite Incantatem, Evanesco et, à sa plus grande horreur, un Impervius, ce qui voulait dire que Pomfresh avait déjà abandonné l'idée d'annuler le sort et à la place essayait d'en minimiser les effets. Quand elle fit apparaître une potion Pimentine, Drago perdit patience. Il sauta du lit, éclaboussant partout autour de lui. Pomfresh recula hâtivement.

— Je n'ai pas de rhume et je n'ai pas besoin de Pimentine ! J'ai un mini nuage au-dessus de moi et si vous pouviez l'enlever, j'apprécierais. 

Le nuage en question émit un grondement menaçant. Il sembla à Drago apercevoir un éclair rapide à la périphérie de sa vision, mais il n'osa pas lever la tête. Pomfresh hocha la tête avec flegme.

— Oui, c'est bien ce que je pensais, dit-elle. 

Elle fit apparaître un Philtre Calmant.

 — Une cuillérée de Pimentine chaque matin, et une de Philtre Calmant toutes les six heures, ordonna-t-elle. 

Drago avait très envie de taper du pied.

— C'est un sortilège qui a foiré, dit-il en serrant les dents, pas une maladie.

— Est-ce que c'est votre opinion en tant que médecin, Mr Malefoy ?

— C'est du simple bon sens, putain ! hurla Drago. 

Cette fois, il fut impossible de rater l'éclair. Ses cheveux se dressèrent dans sa nuque, et il était certain d'avoir senti le choc de l'électricité le parcourir. Ou alors c'était simplement la panique.

Les sourcils de Pomfresh se soulevèrent tant qu'on aurait pu croire qu'ils allaient atteindre ses cheveux.

— Je conseillerais d'utiliser une très grande cuillère. 

Elle renifla et tendit les potions à Drago. Il n'avait pas vraiment d'autre choix que de les prendre. C'était le seul remède qui lui était offert.

— Vous êtes dispensé de cours pour aujourd'hui, ajouta-t-elle. 

Goyle poussa un cri de joie en sautant du lit.

— Quant à vous, M. Goyle, dit Pomfresh d'une voix forte, vous en avez terminé avec votre rôle d'accompagnateur et pouvez retourner en cours. 

Goyle eut l'air si abattu que Drago eut pitié.

— Ma nature délicate nécessite un support moral, proclama-t-il solennellement. 

Drago eut fortement l'impression que Pomfresh se retenait de lever les yeux au ciel.

— Très bien, dans ce cas, soupira-t-elle. Allez-y. 

Goyle avait toujours l'air malheureux, et Drago ruissela vers lui : ses chaussures étaient remplies d'eau, lui faisant regretter de s'être assis sur le lit ; la cape aurait protégé ses pieds s'il était resté debout.

— Ca veut dire que tu ne vas pas en cours, en fin de compte. C'est toi mon support moral, dit Drago avec impatience. 

Il se répéta dans sa tête ce qu'il venait de dire. Ce fut comme un coup dans l'estomac quand il se rendit compte à quel point c'était vrai. Goyle était vraiment son support moral. Il était le seul ami qu'il lui restait dans ce foutu château. Et si ça, c'était pas déprimant...

Goyle semblait trop perdu pour retrouver sa bonne humeur précédente.

— Ça fait quoi, un support moral ? demanda-t-il, les sourcils froncés. 

Drago réfléchit à la question. Goyle demandait toujours des trucs franchement bizarres.

— Ça mange du chocolat et ça fait la conversation, dit-il finalement. 

Goyle sourit largement, l'air très soulagé.

— Je peux faire ça.

— Viens, dit Drago en jetant un dernier un regard agacé en direction de Madame Pomfresh. 

Il y avait quelque chose de dérangeant dans ses yeux quand elle dit, bien trop gentiment :

— Viens demain matin dès que tu te lèves, mon chéri, et on verra si le sortilège se montre plus coopératif. 

Drago hocha la tête tout en faisant la moue. Il se demandait si elle avait lu ses pensées et avait pitié de lui. J'ai beaucoup d'amis à l'extérieur de cette école, et ils sont tous riches et puissants, pensa-t-il pour elle, juste au cas où elle était Legilimens en secret. Ensuite il se força à fermer son esprit avant de tirer Goyle hors de la pièce.

Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la villeWhere stories live. Discover now