Elle était au bord des larmes. Ryan se retenait de rire. Il supposait que certains avaient voulu l'affronter, un geste plutôt social ici, là où d'autres avaient surement voulu l'impressionner.

—Je suis désolée Ryan, je n'ai pas fait exprès. Alors dis-leur de ne pas me faire de mal. Je ne veux pas mourir. Je resterai dans la chambre, promis je ne sortirai plus...

Et elle se mit à pleurer. Mais lorsqu'elle vit les autres qui s'approchaient, elle recula et ouvrit la bouche. Un signal d'alerte qui permit à Ava de boucher les oreilles de sa sœur tandis que Layla hurlait. Son cri imposa le silence, pétrifiant tous ses hommes.

Ryan avait l'impression de pouvoir voir le cri. Et même s'il était strident, il ne l'atteignait ni lui ni les sœurs. Et encore moins Naomi qui s'était jetée à terre en posant ses mains sur ses oreilles. Layla avait dirigé son cri sur ce qu'elle prenait pour une menace, à savoir ses hommes.

Lorsqu'elle eut fini, certains s'évanouir. Layla s'effondra à genoux, plus tremblante encore.

—Je...J'ai paniqué..., semblait-elle s'excuser.

Il la souleva dans ses bras sans effort, elle laissa sa tête se poser contre sa poitrine.

—Tu as fait du bon travail, Layla. Merci de les avoir guéri.

—Je ne fais pas dans l'humanitaire. Tu m'en dois une.

Il souriait. Elle apprenait vite. À Colombe, la générosité ne la sauverait pas.

—Je veux voir mes amis Ryan.


***


Amanda la télépathe avait livré la plupart de ses secrets. Mais épuisée, elle avait dû cesser son interrogatoire. Madame Z était frustrée d'avoir suspendu tout ça, alors qu'elle semblait si prête du but.

Gautier, lui, était bien content de pouvoir prendre une pause. Résister aux assauts d'une télépathe n'était pas de tout repos. Il était tout de même un peu fier de constater qu'il était parvenu à garder secret certaines de ses pensées lui plus importantes. Notamment concernant les fameuses années qui intéressaient Madame Z.

Assise à une chaise, elle attendait qu'Amanda revienne. Mais on lui annonça qu'elle avait été ramenée à sa chambre.

Alors qu'elle s'apprêtait à partir, Gautier saisit sa chance.

—Madame Z. Vous m'avez affirmé qu'un agent se trouvait avec ma fille.

—En effet.

—Qui est-il ?

Il connaissait la plupart des amis de Layla, mais surtout ceux avec qui elle était descendue en Côte d'Azur pour cette semaine de vacances. Sa fille n'aimant pas beaucoup le soleil, et encore moins la mer, il s'imaginait bien cette dernière avec des tonnes de crème solaire sur la peau et un immense parasol au-dessus de sa tête à dormir ou lire sur la plage, une glacière près d'elle.

Il se souvenait encore de toutes ces fois où, pour se défendre de ne pas aimer la mer, elle affirmait que l'eau était pleine de spermes de poissons, d'urine et d'excrément, sans oublier de la pollution des bateaux, du plastique des humains et des monstres dans les profondeurs. 

« Je ne veux pas que les spermatozoïdes d'un requin viennent me féconder. Imagine je fais naître un requin-humain. Genre, le minotaure. Ou plutôt le mino-requin. Et ne te moque pas de moi ». Bien sûr, elle savait tout ça impossible. Et ensuite elle se mettait à chanter Dès que le vent soufflera de Renaud, simplement pour le plaisir d'imiter la voix grave du chanteur en insistant sur les paroles remplies de sous-entendus.

Les Psychiques - Laisse-moi partirWhere stories live. Discover now