― Il n'a de cesse de te tourner autour comme un rapace, marmonne-t-il. Si tu as le malheur d'être un instant seule, il te saute dessus sans attendre.

― Il ne m'intéresse pas.

― D'ici quelques jours, je l'enverrai je ne sais où pour être débarrassé de sa misérable présence.

Un rire s'échappe de ma gorge. Loki se tourne vers moi, un sourcil haussé.

― J'ai dit quelque chose de drôle ?

― Ta jalousie n'a pas lieu d'être tu sais.

― Tu dis ça mais je suis certain que si les rôles étaient inversés, tu ne tiendrai pas le même discours.

― C'est possible.

― Je suis curieux de savoir, commence-t-il en se tournant complètement vers moi pour me faire face. Imagine une femme me faire du rentre dedans à chaque fois qu'elle me croise, que ferais-tu ?

― Je n'attendrais pas ton autorisation pour la tuer.

Ma réponse était sortie sèchement d'entre mes lèvres et sans même que je réfléchisse. Loki sourit, levant sa main jusqu'à ma joue pour la caresser du bout des doigts. Je ferme un bref instant les yeux, me laissant aller contre sa paume.

― Ta jalousie n'a pas lieu d'être, dit-il en reprenant mes mots. Tu sais pourquoi ?

― Parce que tu es à moi et je suis à toi.

― Précisément.

Nous nous sourions avant qu'il ne vienne m'embrasser. D'abord tendre, le baiser devient rapidement fougueux. Nos mains deviennent baladeuses et, alors qu'il entreprend de baisser la manche de ma robe, je prends conscience de l'endroit où nous sommes. Bien qu'invisibles grâce à son pouvoir, faire ça ici me met mal à l'aise. Car si nous ne sommes pas visibles, nos voix, elles, se font toujours entendre. Et si quelqu'un venait jusqu'ici et nous entendait ? Non, je ne pouvais pas faire ça. Pas ici.

― On ne peut pas faire ça ici, murmurai-je contre ses lèvres.

― Tu as peur qu'on nous surprennent ?

― Oui.

― Personne ne viendra, m'assure-t-il en descendant ses lèvres à mon cou.

― Je ne suis pas très à l'aise de faire ça ici.

― Téléporte-nous dans ma chambre alors.

Le laissant embrasser le haut de ma poitrine, je me dis que c'est une mauvaise idée de disparaître en même temps. Ca laisserait la place aux doutes et je n'avais aucune envie qu'on pense que je couchais avec Odin. Cette idée me fit frissonner de dégoût. Je repoussai Loki, remis la manche de ma robe correctement puis, comme si de rien était, je pris la direction du chemin par lequel je suis arrivée ici.

― Mais qu'est-ce que tu fais ? me demande-t-il.

― Je m'en vais.

― Safira !

Il me rattrape et m'arrête en agrippant mon bras.

― Notre disparition a dû être perçue par plusieurs personnes et si on veut éviter les rumeurs, il est préférable que tu retournes à la fête.

― Tu penses réellement qu'ils vont penser que Odin couche avec son invitée ?

Je lève les yeux au ciel. Parfois, j'avais l'impression qu'il ne vivait pas dans le même monde que moi.

― Je côtoie des femmes qui adorent les ragots et crois-moi, il suffit d'un petit truc pour qu'une rumeur se disperse partout dans le Palais.

― Et tu croie à leurs idioties ?

― Loki, il n'y a pas de fumée sans feu. Une rumeur ne se crée pas avec rien. Il y a toujours une petite étincelle qui permet d'allumer ce feu et de l'alimenter. Alors, crois-moi, il vaut mieux que tu y retournes et qu'on se voit plus tard.

Je lui embrasse la joue, lui sourit puis continue de marcher parmi les haies et parterre de fleurs jusqu'à retrouver le chemin menant au Palais. Ayant fait un détour pour éviter de passer par la fête, je suis surprise de voir Androma au-dessus des marches du jardin, semblant m'attendre.

― Vous voilà ! me dit-elle. Où étiez-vous ?

― Loin de la fête.

― Fandral vous cherchait. Je crois que vous lui plaisez grandement !

Je lève les yeux au ciel avant de passer devant elle et d'entrer dans le Palais. Androma me suit de près, me racontant à quel point j'avais de la chance que Fandral s'intéresse à moi. J'ai beau lui dire que ce n'était pas réciproque et qu'il n'y aura jamais rien entre lui et moi, Androma se met en tête qu'au fond, le guerrier me plaît.

Si elle savait pour qui mon cœur battait, elle serait sûrement moins joyeuse.

Si elle savait pour qui mon cœur battait, elle serait sûrement moins joyeuse

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𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓Where stories live. Discover now