Annexe | 1

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Wendy se tortillait les cheveux nerveusement. Elle n'arrivait toujours pas à croire qu'elle avait été sélectionnée et qu'elle partait pour l'Egypte, seule, loin de sa famille et de toutes les personnes qu'elle connaissait! À l'heure actuelle, seule la présence de son jumeau qui lui tenait fermement la main arrivait à la calmer.

- Et n'oublies pas: souris, sois aimable et montre toi sous ton meilleur jour, ne nous fais pas honte! Si tu fais quoi ce soit de travers, je te jure que...

La Canadienne décrocha complètement, n'écoutant plus un mot de ce que disait son père. C'est de sa faute si elle se retrouvait dans cette situation, si elle devait partir en Égypte et tenter de séduire un garçon dont elle ignorait quasiment tout. Elle lui en voulait à mort, mais elle ne pouvait rien dire ou rien faire au risque d'aggraver son cas, ce qui n'était même pas envisageable pour elle. Un membre du staff s'avança dans leur direction et annonça au petit groupe que le jet privé était arrivé, et qu'elle devait embarquer tout de suite. La jeune fille poussa un soupir, non pas que prendre le jet l'effrayait; elle préférerait juste que ce soit pour aller chez sa tante en Corée du Sud, plutôt qu'en Enfer dans une oasis située en Égypte.

- Wendy, attends!

La brune se retourna et son cœur fit un bond: elle était venue. Sa meilleure amie était là, courant entre les passagers pressés avec leurs valises dans l'aéroport. On aurait dit une scène clichée d'un téléfilm romantique, vous savez? Ceux où le protagoniste principal s'apprête à partir, mais la personne qu'il aime arrive et lui fait une déclaration d'amour, qui se termine sur un baiser passionné venant conclure la fin du film? Sauf que dans ce cas il s'agit d'Irene, la meilleure amie de Wendy, et il n'est question ni de déclaration ni de baiser. La jeune femme arriva complètement essoufflée face à son amie qui la prit dans ses bras.

- Tu ne pensais quand même pas que j'allais te laisser partir sans dire au revoir!

- Certainement pas.

Les deux amies échangèrent un câlin amical, interrompu par notre homme d'affaire qui semblait s'impatienter; à moins que son raclement de gorge ne soit qu'une petite toux, ce qui serait étonnant puisque James ne tombe jamais malade.

- Bien, ma fille... Fais moi honneur. Ne me déçois pas.

Parfois, il arrivait à la Canadienne de se demander si son père avait un cœur... Faire preuve d'aussi peu d'affection envers ses propres enfants semblait aberrant! Wendy prit sa mère, puis son jumeau dans ses bras, non sans une pointe de tristesse.

- Tu m'appelleras souvent, hein?

- Oui, bien sûr!

Wendy se détacha de Mark, et lança un dernier regard vers sa famille et sa meilleure amie avant de s'éloigner pour prendre son jet. Elle leur fit un petit signe de la main pour leur dire "au revoir", souriant mais contenant ses larmes. Si la brune était triste, c'était pour deux raisons: premièrement, sa peur maladive de la solitude reprenait le dessus, et deuxièmement... elle aurait tellement aimé que ce cliché de téléfilm romantique devienne réalité.

Mais la vie n'est justement pas un téléfilm romantique, ça ne fonctionne pas comme ça. Et à quoi bon elle eut été aimée en retour, son père est trop têtu pour croire aux contes de fées: la situation aurait été pire encore. Wendy le savait. Mark le savait également, et c'est en regardant discrètement Irene lors du décollage du jet qu'il comprit qu'elle le savait aussi. C'est ainsi que Wendy s'envole pour l'Egypte, loin de ses proches et de la personne qu'elle aime, le cœur en mille morceaux.

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