Alors je me lançais et m'avança furtivement tout en regardant Ceylan qui m'observait curieusement. Les manitous ne se trompaient jamais et il le savait, c'est pourquoi je pouvais voir de la curiosité dans ses yeux. Moi aussi je le savais et pourtant je n'arrivais pas à la croire. C'était tout bonnement impossible.

J'entendais les chuchotements des quelques curieux et j'avais beau avoir vécu des choses qui demandaient plus de courage, là j'étais vraiment effrayée. Je montais sur l'estrade toujours dos au publique et regardais Mamata. Son sourire était comme une sorte de masque à oxygène pour moi pendant que le reste ressemblaient plutôt a une fumé toxique. Elle m'attrapa dans ses bras et caressa tendrement ma joue.

- Ma chérie, tu es le pilier.

Je riais nerveusement et une larme coula le long de ma joue.

- Non Mamata, comment pourrais-je être un pilier pour qui que ce soit quand tout le monde me rejette ? Je m'arrêta l'espace d'un instant. C'est des conneries !

Je me détachais d'elle et sans me retourner, je courais vers ma nouvelle habitation. Foutaise, tout n'était que foutaise. Il y avait forcément une erreur à quelque part, peut-être qu'un autre enfant était née en même temps que moi et qu'il avait survécu mais personne ne le savait ? J'en avais aucune idée mais c'était impossible que ce soit moi, j'étais si insignifiante. Toute ma vie je n'avais été qu'une lamentable âme qui rêvait de trouver sa moitié ainsi qu'une meute pour pouvoir venger les siens et être enfin heureuse.

Le vent me fouettait violemment le visage et ça ne s'arrêta pas de sitôt car finalement j'avais changé d'avis. Mamata ou pas il fallait que je m'en aille. Alors au lieu de prendre le chemin que j'avais emprunter auparavant, je pris un différent.

À vrai dire, j'agissais sans réfléchir. Anathé me criait que ça ne servait à rien et que j'étais stupide car ils nous rattraperaient directement et sans aucun effort, mais ça rentrait dans une oreille et ça sortait par une autre. Dans ces moments là j'étais incapable d'agir correctement et de prendre en compte ce qu'on me disait.

J'arrivais à l'orée de la forêt, comme il y avait une fête au village les gardes étaient moins nombreux. Je volais à travers les arbres avec fluidité, chacun de mes mouvements étaient synchronisé. Ma colère devait déteindre sur Anathé car elle-même commençait à être agitée, je ne savais pas s'il s'agissait également de l'approche de la pleine lune. J'étais toujours plus sensible pendant cette période et je savais qu'elle devait pas tarder à montrer le bout de son nez.

Il ne fallut que peu de temps aux autres pour sentir que je prenais la fuite. Tout autour de moi je pouvais à présent entendre et sentir les présences se rapprocher. La forêt ne voulait pas m'aider, j'avais beau crier à l'aide tout au fond de mon cœur, elle restait silencieuse. Ça me faisait mal mais c'était les règles et je devais accepter qu'elle ne pouvait pas toujours protéger mes arrières.

J'augmentais ma vitesse vu que les odeurs étaient de plus en plus forte. Cela voulait dire qu'une seule chose, ils étaient plus proche que se que je pensais. Ils étaient rapide contrairement aux autres meutes. J'avais pas le droit à l'erreur. Néanmoins, je n'avais pas prévu cette énorme falaise en face de moi qui donnait sur une cascade ainsi qu'un énorme cour d'eau.

Je m'arrêtais devant et réfléchissais un instant, la seule solution que j'avais c'était de sauter mais je ne savais pas si l'eau était assez profonde ou pas. Je grinçais des dents puis décida finalement de me lancer car les voix étaient distinct. Je reculais pour prendre de la distance et éviter de me prendre les rochers, puis commença à courir déterminée.

Toutefois au moment du saut un bras entoura ma taille et me propulsa en arrière. Cette électricité que j'avais ressentis passer dans tout mon corps au contact de ce bras contre ma peau ne pouvait venir que d'une personne. Je me retirais brutalement et fis face à Ceylan qui se trouvait devant moi les yeux toujours grand ouvert, sûrement surpris parce ce que je m'apprêtais à faire. C'est vrai que la hauteur était vraiment impressionnante maintenant que je regardais de plus près.

Il était venu avec ses Bêta ainsi que quelques guerriers, j'étais étonnée de voir Levy. Elle devait être une guerrière car elle se trouvait toujours sur le terrain avec les autres. Dans les meutes, les femmes guerrières étaient très rare. Non pas qu'elles ne savaient pas se battre, c'était juste que plutôt que de s'occuper de la sécurité du village, elle s'occupaient de veiller à son bon fonctionnement. Les femmes étaient très respecté dans notre culture et les hommes ici veillaient toujours à se qu'elles ne manquent de rien.

J'étais maintenant dos à la forêt tandis que l'alpha me barrait le chemin. Il avait beau faire nuit, je voyais très bien ses yeux transpercer les miens et cela me donnait des frissons incontrôlables.

- Est-tu inconsciente ? Tu aurais pu te tuer ! Il cria.

- Et alors ?

Il ne répondit pas et vint plutôt vers moi. Ceylan tenta de me prendre par le bras, mais violemment je me détachait de lui et cria d'une voix que je ne me connaissais pas.

- Ne me touche pas !

Cela avait ajouté un poids énorme à l'endroit. Personne ne s'attendait a une telle agressivité et pas même moi. Ce n'était pas habituel pour moi, rare était les fois où je m'énervais lorsque je vivais encore au Canada et jamais je n'avais crié de la sorte.

Je ne m'imaginais pas que la forêt pouvait être plus sombre qu'elle ne l'était déjà. Les feuilles et les branches se balançaient doucement au souffle du vent qui se levait progressivement. C'était effrayant, comme si elles essayaient de me narguer et insister sur le faites que je venais de commettre une grave erreur. J'avalais difficilement ma salive et observais ce regard noir qui refusait de me quitter.

Un énorme éclair passait dans le ciel et cela m'effraya. J'avais perdu toute once de colère, même si au fond elle se cachait quelque part. Même les Bêta qui étaient présent semblait mal à l'aise et sans réfléchir ils se prosternaient face à leur Alpha. Lorsque je l'analysa une nouvelle fois la couleur de ses yeux avait changé. J'étais surprise de voir que même avec ceux-là rouge, il gardait des reflets argentés. Ça les rendaient encore plus mystérieux et dangereux.

Son aura n'était même pas encore déployé et pourtant il dégageait quelque chose de intense. J'avais tenue tête a pas mal d'Alpha avant mais jamais on ne m'avait fait me sentir de cette façon. C'était tout nouveau et très désagréable. Je n'étais pas de ces personnes qui avaient un fort caractère, j'étais juste impulsive et parfois je le vivais mal.

Il fermait les yeux et respira fortement, j'avais l'impression qu'il essayait de se calmer. Je n'étais pas sûre mais je pense qu'il était en pleine conversation avec son loup et ça n'avait pas l'air d'être beau à voir. Son expression changeait tout le temps et elle n'avait pas l'air bonne. Alors sans plus attendre et soudainement, il vint vers moi et me porta en sac à patate sur son épaule. Je criais stupéfaite et gigotais dans tout les sens pour essayer de descendre.

Il serrait de plus en plus sa prise et cela en devenait même douloureux, c'est alors à contre cœur que je m'arrêtais. J'étais perdu si même avec peu de garde je n'avais pas réussi à m'échapper. J'observais défaitiste l'herbe fraîche au sol et reniflais son odeur, j'adorais l'odeur de la nature, ça me détendais et là j'en avais bien besoin.

On arriva au village ou tout était beaucoup plus sombre et semblait beaucoup plus calme. Personne ne parlaient et je savais que c'était parce que l'Alpha n'était toujours pas apaisé. Pour ma part, la tension étant redescendu j'étais beaucoup plus posée.

Je ne voyais pas se qu'il y avait devant nous étant donné que j'étais toujours sur l'épaule de monsieur le chef de meute. Mais, je n'avais pas eu besoin de vivre des années ici pour reconnaître la voix de la personne qui venait de s'adresser à Ceylan.

- Tu peux la lâcher maintenant. 

Who do you love ? [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant