—Putain, t'es à gerber. T'as du vomi dans les cheveux et sur les lèvres, c'est dégueu. Lève-toi et suis-moi.

M'appuyant contre le mur et les meubles, je sortais du lit sur lequel on m'avait visiblement allongée, arrivant jusqu'au garçon qui m'aida à m'asseoir dans une baignoire.

—Je te préviens Vomito. Si tu gerbes ou si tu hurles, je te dézingue. L'eau va être froide.

Et un jet dos percuta mon dos dénudé, me réveillant brusquement et me permettant de prendre conscience de ma nudité. Je ne portais pas de vêtements. Où était mes vêtements ?

Le garçon, qui ne semblait pas avoir plus de seize ans, appuya contre ma gorge pour me maintenir couchée dans la baignoire alors que je tentais d'en sortir.

Il arrêta l'eau et tandis que je tremblais de froid, il prit mes cheveux pour les nettoyer avec du shampoing avant de rincer de nouveau et de se battre contre moi qui tentait seulement de sortir. Je redoublais d'effort au moment où il voulu s'occuper de mon corps.

—Lâchez-moi ! Pervers !

—Pervers ? Je vais t'en donner du pervers. J'suis en train d'te nettoyer comme un putain de servant et toi tu t'comportes une princesse !

Et il ne céda pas, continuant d'insister.

—Qu'est-ce qu'il se passe ici ? intervint alors une nouvelle voix.

Le garçon arrêta immédiatement l'eau, se tournant vers le nouvel arrivant. Je me recroquevillais sur moi-même, grelottante et à la recherche de ma propre chaleur pour me réchauffer.

—C'est votre pute. Elle a gerbé partout.

—Ce n'est pas ma...Peu importe, dégage Moss.

Et le garçon partit, me laissant seule dans la salle de bain avec un homme que je n'osais même pas regarder. Je l'entendais s'approcher de moi et lorsqu'il souleva mon visage, mes yeux se fermèrent de terreur. J'avais l'impression stupide que s'ils demeuraient clos, lorsque je les rouvrirai je constaterai que tout n'avait été qu'un affreux cauchemar.

—Regarde-moi la pleureuse.

Et mes yeux s'ouvrirent, faisant face à un homme que je reconnaissais comme étant celui qui m'avait attrapé avant que je ne m'effondre près de mes amis.

« Ingrid, Dylan ! »

—Mes...Mes amis...

Son regard était si pénétrant. Ses yeux cherchaient, exploraient, évaluaient. Cet homme m'observait, et ce qu'il voyait en moi...Je ne savais même pas ce qu'il voyait en moi.

—Vous allez me tuer ?

—Ce que tu dis n'a aucun sens, tu t'en rends bien compte n'est-ce pas ?

Voyant que je ne comprenais rien, il se justifia.

—Je t'ai sauvé. Pourquoi tu tuerais-je maintenant ?

—Alors vous allez me laisser partir ?

—Hors de question.

—Quoi ? Mais pourquoi ? Je ne suis pas importante. Ma famille n'a pas suffisamment d'argent pour payer une rançon et mon nom n'est pas connu. Je ne suis pas utile pour vous...

Il relâcha mon visage.

—Lave-toi.

—Non !

—Non ?

Cette fois il se saisit de ma gorge, me soulevant de la baignoire pour me plaquer contre le carrelage froid du mur. Mes mains sur son avant-bras parurent bien petites.

Les Psychiques - Laisse-moi partirWhere stories live. Discover now