𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓

―12―

― Êtes-vous Safira ?

Comment sait-il qui je suis ? Je ne l'ai jamais vu avant aujourd'hui. Mes yeux se posent alors sur l'armure en or qu'il porte. Viendrait-il d'Asgard ? Il n'y a que là-bas où j'ai vu les soldats porter de telles armures.

― Que voulez-vous ? demandai-je sèchement.

― On m'a prié de vous ramener sur Asgard.

Je n'avais donc pas tort.

― Qui vous a prié ?

― J'ai seulement ordre de vous accompagner jusqu'à lui.

― Lui ?

― Suivez-moi.

Il fait demi-tour pour se poster dans l'herbe, là où une forme ronde à motif, était imprimée sur le gazon. Ce n'était pas là quand je suis arrivée les jours précédents.

J'étais à la fois méfiante et curieuse. Je me demandais bien qui souhaitait me voir sur Asgard. Thor ? Mais pour me dire quoi ? Que voulait-il m'annoncer de plus que la mort de son frère adoptif ?

Ma curiosité prend le dessus et, après avoir rengainé ma dague dans son fourreau, je me poste à côté du soldat. Là, un voile d'énergie aux couleurs de l'arc-en-ciel nous entoure. Je me sens alors décoller du sol à vive allure puis, en à peine quelques secondes, je me retrouve dans un dôme d'or. Au centre, sur un piédestal, un homme tenait une épée enfoncée dans un socle. Lorsqu'il la retire, l'énergie qui nous a envoyé ici, s'arrête.

― Bienvenue sur Asgard, me dit-il. Je suis Skurge et...

― Nous allons vraiment traverser ce pont ? dis-je en observant ledit pont arc-en-ciel qui s'étendait sur plusieurs kilomètres.

― Et bien, oui.

― Navré mais ma patience à des limites. La téléportation est bien plus rapide.

― Comme il vous plaira. Mais vous devriez emmener ce soldat avec vous, il vous escortera jusqu'à...

Je n'attends pas plus longtemps pour agripper le bras du soldat et nous téléporter dans le Palais. Nous atterrissons dans l'antichambre de feu la reine Frigga. Mon regard se pose directement à l'endroit où je revois son corps sans vie. Je déglutie avant de suivre le soldat à travers les nombreux couloirs. La beauté du Palais me coupe le souffle. Tout est fait d'or, du sol au plafond. D'immenses colonnes sculptées d'arabesques donnent une dimension de profondeur et de hauteur au Palais. Et il n'y avait aucune fenêtre, seulement de magnifiques arches qui donnaient une vue improbable sur l'extérieur.

Après nous avoir fait passer par de nombreux couloirs, fait monter des escaliers à en avoir mal aux mollets, le soldat fini par s'arrêter devant une gigantesque porte à doubles battants.

― Vous pouvez entrer, me dit-il. Il vous attend à l'intérieur.

Je plisse les yeux en le regardant mais il ne fait qu'incliner la tête avant de partir par là où nous sommes arrivés. Prenant une inspiration, j'observe la porte quelques secondes puis me décide à entrer.

Refermant derrière moi, je suis abasourdie par l'immensité de la chambre. Face à la porte se tient un lit au drap vert avec des voiles plus clairs qui s'étendaient de chaque côté. Sur la gauche, une bibliothèque avec des coussins, tapis, méridienne et fauteuils. Une arche donnait sur la salle de bains. Sur la droite, une ouverture donnait sur un balcon de pierres claires. Tout est magnifique.

Je m'approche du lit, caresse les colonnes en or du bout des doigts avant de me diriger vers le balcon. Je me stoppe net lorsque je remarque la silhouette qui se tient devant moi et qui me tourne le dos. La cape rouge, la forte corpulence et le sceptre me font comprendre qu'Odin est celui qui m'a fait venir ici.