𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓

―11―

Cet aveu me serre le ventre. Elle avait certes raison mais mes pouvoirs me permettaient de tuer ces intrus rapidement.

Le grognement de l'Elfe me sors de mes pensées. Il me lance un regard froid puis se tourne vers Frigga, toujours aux prises du monstre.

― Cessez vos bavardages et dîtes-moi où se trouve l'éther.

― Je ne te le dirais jamais, lui répond Frigga.

― Comme tu veux.

En à peine quelques secondes, la lame de l'épée du monstre s'enfonce entre les côtes de Frigga, me faisant écarquiller les yeux. Avec hargne, je balançai mon bras armé en direction de l'Elfe, lui tailladant la joue avant qu'un cri d'impuissance suivit d'un éclair, brûle la chair de l'ennemi.

Ne m'occupant plus de ce qui m'entourait, je m'agenouille près du corps de Frigga. Du sang s'écoulait de sa plaie, créant une flaque sous son corps sans vie. Mon cœur se serre et je ressens une immense peine qui m'étreint.

C'était de ma faute. Si je ne l'avais pas écouté, elle serait toujours là. Mes yeux se floutent tandis qu'un sanglot se forme dans ma gorge. Dans un geste délicat, je viens lui fermer les yeux, caressant sa joue par la suite.

Entendant des bruits de pas non loin de moi, je levai les yeux sur le grand blond à la cape rouge, qui me regardait avec méfiance. La silhouette d'un autre homme, entrant dans l'antichambre, attire mon regard. La prestance qu'il dégageait, ça ne pouvait être qu'Odin.

― Je suis désolée, murmurai-je. J'aurais dû agir plus rapidement...

― Qui es-tu ? me demande le blond.

Je ne réponds pas. Il fallait que je prévienne Loki. Il avait le droit de savoir.

Leur lançant un dernier regard navré, je me téléporte dans la cellule de Loki. Toujours agenouillée, je pose mes yeux attristés sur le Dieu. Il est debout devant l'une des vitres, à observer les gardes renfermer les derniers prisonniers récalcitrants.

― Loki...

― Ne me dis pas que tu as été voir ce qu'il se passait ?

Son air complètement détaché de la situation m'attriste un peu plus. Certes, il n'était pas un pur Asgardien mais ils étaient son peuple. Ça me faisait de la peine de le voir agir ainsi. Comme si l'attaque ne le touchait pas.

― Loki.

Me remettant sur mes pieds, le Dieu se tourne vers moi, m'interrogeant du regard. Comment lui annoncer ça sans être trop direct ?

― Qu'y a-t-il ?

― C'est... C'est ta mère. Elle est...

À son regard, il a compris. Tout son corps se tend, il me tourne une nouvelle fois le dos. Il reste un long moment silencieux avant que tout son mobilier, sous la force de sa magie, valse dans la cellule.

― Comment est-elle morte ?

― Le monstre cornu lui a enfoncé son épée entre les côtes.

― Tu étais avec elle ?

― Oui.

― Et tu n'as rien fait ?

― Ne remet pas la faute sur moi, répliquai-je sèchement. Je me sens assez coupable comme ça.

― Tu étais pourtant présente mais tu n'as rien fait. Tu as sans doute pris du plaisir à regarder ma mère rendre son dernier souffle.

― Ne déchaîne pas ta tristesse sur moi.