𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐌𝐀𝐔𝐃𝐈𝐓𝐒 ― ᴸᵒᵏᶤ ✓

―11―

Les prisonniers libérés passent en courant devant nous. Je fronce les sourcils, me demandant comment ils ont fait pour réussir à s'échapper. Puis, la réponse à ma question survient lorsque la silhouette d'un monstre cornu s'arrête devant la cellule. Il monte sur la marche pour nous faire face, lève le poing avant de se rétracter et de faire demi-tour.

― Tu devrais prendre l'escalier sur ta gauche, mon ami, lui suggère Loki.

Le monstre s'arrête, se tourne de trois quart vers nous et, sans un mot, prend l'escalier de gauche.

Bien vite, le bruit des épées qui s'entrechoquent nous parvient aux oreilles. Un coup d'œil à l'extérieur de la cellule me confirme que les gardes repoussaient les prisonniers qui tentaient de s'échapper.

― Tu le connaissais ce monstre ? demandai-je à Loki.

― Non. Mais s'il peut mettre un peu de bazar dans Asgard, j'en suis heureux.

― Je ne crois pas qu'il souhaite simplement mettre du bazar dans Asgard.

― Tout cela m'importe peu, Safira.

Il prend son livre puis vient s'installer contre un des piliers, continuant de lire comme si de rien était. Pour ma part, j'avais un mauvais pressentiment. Mordant l'intérieur de ma joue, j'observais sans observer, les gardes se battre contre les prisonniers. L'arrivée de Thor m'enjoint à prendre une décision.

Sans concerter Loki, je pense à sa mère et me téléporte. J'atterris sur un balcon donnant sur une pièce circulaire. M'approchant du garde-fou en pierre, j'observais le royaume de Loki se faire attaquer par des vaisseaux noirs. Ces vaisseaux ne me disaient rien. Ils n'appartenaient pas à Thanos. Malgré les explosions, Asgard était magnifique. Luxuriant.

― Safira ?

Je me retourne vivement et suis soulagée de voir que Frigga n'avait rien. Une jolie jeune femme se tenait derrière elle, l'air perdue et apeurée. Je comprends sans mal qu'elle n'était pas d'ici.

Descendant les trois marches, je ressens tout de suite que cette femme cachait quelque chose à l'intérieur de son corps. C'était puissant. Je m'approche d'elle, la sonde de mes yeux améthyste avant d'effleurer sa peau de ma main. Là, des veines rouges apparaissent sous son épiderme. J'eus le souffle coupé.

― L'éther, murmurai-je. Comment est-ce possible ?

― Ce serait trop long à expliquer, me dit Frigga. Et du temps, nous n'en avons pas.

Au même instant, le Palais se met à trembler avant qu'un lourd silence s'ensuive. Frigga et moi échangeons un regard.

― Qui sont-ils ? demandai-je.

― Les Elfes Noirs. Ils viennent chercher l'éther.

J'aurais dû m'en douter. Bien avant la recherche des pierres, Thanos nous avait conté que le sorcier Malekith, le chef des Elfes Noirs, avait conçu l'éther afin de revenir au pouvoir en ramenant l'univers à son ancien état d'obscurité. Ils se sont alors opposé à Asgard et au roi Bor, le père d'Odin. À la suite de ce conflit, gagner par les Asgardiens, les Elfes Noirs ont été obligé de se retirer sur Svartalfheim. Dans un élan de désespoir, Malekith aurait tenté d'utilisé l'éther mais c'était sans compter sur Bor, qui lui reprit à l'aide du Bifrost. Ce qu'il s'est passé ensuite, Thanos n'en savait rien.

Mais il fallait croire que les Elfes Noirs n'en avaient pas terminé avec cette histoire.

Inspirant longuement, je prends mentalement la décision de les aider. Si Thanos serait là, il me dirait que je m'adoucissais. C'était peut-être le cas. Certes, il ne m'a pas élevée ainsi mais j'avais ce besoin de les aider. Et, je ne pouvais pas laisser l'éther aux mains des Elfes Noirs.