Chapitre 23

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  28 Juillet 2019.

Nous sommes tous à la fois tellement contents que tous nos efforts se terminent, mais aussi avec le regret que le Tour se finisse ; que toutes nos expériences et nos moments de joies ne se transforment qu'en souvenirs...
Toutefois la saison ne s'arrête pas là, même si nous partons avec Julian faire une pause. On reviendra encore plus forts, après la Classique de Saint-Sébastien et le Critérium d'Aix-en-Provence ; direction le Tour d'Allemagne et tout ce qui en suit !
Ça va quand même être compliqué de faire encore mieux que ce qu'a fait Julian pendant le Tour de France, mais je sais très bien qu'il ne lâchera rien, et qu'il sera porté par la foule partout où il ira. Il ne fait que de recevoir des messages de ses fans depuis son exploit.

Julian et tous les autres coureurs ont fêté ça, fêtent ça, où fêteront ça pendant la journée et même encore après. J'ai vu sur son visage qu'il était très heureux que le repos arrive bientôt, malgré toute la nostalgie.

Arrivés aux Champs-Elysées Egan Bernal est monté sur le podium, ainsi que Peter Sagan pour le maillot vert, etc., puis venu le tour de Julian. Il n'avait pas gagné le Tour de France mais se fut comme si ; il avait en tout cas gagné le cœur de toute une nation. Et pour le récompenser, mais surtout pour pouvoir se voir l'acclamer et l'admirer encore une fois, il a vu s'offrir le prix du super combatif ! Un prix très honorable, dont il peut être extrêmement fier ; et dont il est extrêmement fier.
En descendant les marches du podium Julian est tombé dans les bras de son père, qui savourait ce moment du côté des spectateurs. Ce fut une image extraordinairement émouvante, que ce soit pour lui, pour son père, mais aussi pour toute sa famille ; sa famille de sang mais aussi sa famille de cœur ; ses proches, ses admirateurs et tout ce qu'il en suit. On a vu des larmes, que ce soit dans les yeux du père et du fils mais aussi dans les nôtres. C'était comme si tous les coeurs du monde, en se fixant sur ce moment et fixés tout court, répétaient une douce sérénade. Et plongés dans le froid de la nuit il apparut une très chaleureuse longue fumée d'amour, qui nous a tous réchauffé, pendant ce court instant.

Julian est ensuite remonté dans le bus, après avoir été interviewé, avant de secouer la bouteille de champagne sur la foule qui l'acclamait.

Nous sommes tous rentrés à l'hôtel, puis on s'est changés ; direction le repas qu'avait prévu l'équipe pour ce soir.
Julian s'est assis autour de la table prévue pour tous les coureurs. Il a dû faire un discours ; enfin il a offert à chacun de ses coéquipiers certains de ses maillots jaunes qu'il avait gardés précieusement pour eux.
C'est quand Julian s'est dirigé vers une batterie, installée dans la salle où on mangeait, que je me suis rappelé la confession qu'il m'avait faite ; et surtout du fait que je voulais tellement le voir en faire !

Il s'assied et commence à jouer dessus devant toute la salle. Un moment inoubliable, où je peux voir un Julian tout gêné, moins confiant que d'habitude, et qui me plait tellement ! Cet instant me rassure dans le fait que Julian est quelqu'un de normal, comme moi, qui ne se prend pas pour je ne sais qui. Et grâce aux smartphones qui ont pu le filmer, je savais que je n'oublierais pas de sitôt ce moment !

À la fin du repas j'ai retrouvé Julian, au coin d'une salle ; où il est venu me voir. C'était un moment très émouvant, où nous sommes promis de nous revoir. J'ai fondu en larmes dans ses bras, sachant que les premiers jours sans lui allaient être horribles. Mais il était toujours là, ses bras autour de moi, pour me réconforter et dire qu'on se reverrai bientôt. C'est vrai que j'ai juré de le rejoindre en Corse, mais avant il avait prévu deux courses de petite durée. Je ne savais pas encore si j'allais l'accompagner ou non dans ces deux courses ; il fallait que je prenne sur moi, et que je sois toujours indépendante de lui pour que nos cœurs ne s'effritent pas.
Nous avons passé la nuit à danser et à s'amuser avant de regagner nos lits. Comme à notre habitude on s'était couchés ensemble, enlacés. Mais cette fois ce qui changeait, c'était que nous ne savions pas ce que demain nous réservait...

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