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Après avoir discuté tout au long de la nuit, de nos histoires d'amour, de guerre, nous sortons de la maison, bras dessus bras dessous pour prendre un peu l'air. Quand soudain, Stefan vient me soulever comme une princesse pour me déposer sur une moto, garée devant le portail du manoir. Mon ancien petit frère se comporte aujourd'hui comme un grand frère, on échange de rôle. J'explose de rire en m'installant correctement. 

- Tu rêves pour que je reste sur ce véhicule, je lui dis.

Il m'ignore pour venir s'asseoir devant moi et démarre brusquement la moto, avant même que je n'ai le temps de descendre. Le temps que je réalise ce qu'il se passe, elle file déjà à toute vitesse sur la route. Et il semble rouler de plus en plus vite. Je n'ai pas peur de la moto, en général, bien que ce soit un véhicule moderne qui tue tellement d'humain qu'à côté le nombre de mort dû aux vampires est ridicule. En plus, ma confiance en Stefan est assez limitée. Mais pourtant, étant courageuse (ce qui est facile lorsqu'on sait que la mort ne peut pas nous atteindre), je me met debout sur le siège du véhicule, mes mains appuyées sur ses épaules pour éviter de chuter. Le vent qui me fouette le visage fait voler mes cheveux dans tous les sens, ça aurait été intelligent de les attacher d'ailleurs parce qu'ils sont vraiment longs, avantage d'être un vampire. Et les avoir dans la bouche c'est assez désagréable.

- Tu es folle, constate-t-il.

- C'est l'adjectif avec lequel on me décrit le plus souvent depuis plus de cinq cent ans.

- C'est ainsi qu'on qualifie les vampires en général.

Effectivement, ce n'est pas faux. Mais en même temps, trois quart des vampires le sont. Vivre éternellement n'est pas sans contrainte, le temps, au fur et à mesure qu'il avance, et nous avec lui, finit par infliger à nos cerveau son douloureux supplice. La folie est irrémédiable lorsque tu te trouves être un vampire (ou autre créature surnaturelle), adepte de consommations sanglantes et présent sur terre pour l'éternité.

Nous nous faisons soudain doubler par une magnifique voiture décapotable aussi noire que la nuit. À cette vitesse, je ne pensais pas que cela était possible que quelqu'un puisse nous dépasser. Sauf que son conducteur n'est nul autre que Damon, ce qui explique tout. Mes deux frères ne sont vraiment pas plus équilibré mentalement l'un que l'autre. Ça doit sûrement être la raison pour laquelle nous nous entendions, nous nous entendons et nous nous entendrons toujours si bien.

- Tu montes ? crie le brun en penchant la tête vers le siège passager.

Je hoche la tête. En quoi il serait stupide d'accepter de passer d'une moto qui roule à deux cent cinquante kilomètres heures sur une autoroute, à une voiture qui roule encore plus vite ? Il ne m'est même pas nécessaire de prendre de l'élan, en un saut, je parviens à atterrir à genoux sur le siège de la voiture, face à Damon. Qui me dévisage avec un grand sourire sadique.

- On va bien s'amuser, déclare t'il d'un ton espiègle.

Il referme le toit de la voiture avant d'appuyer de toute ses forces sur la pédale d'accélération.

- Je commence à me demander si je n'ai pas fais une bêtise en montant.

Sans se débarrasser de son sourire, il dérape sur la route... Et la voiture se met à faire des tonneaux sur des dizaines de mètres.
Le pare brise se brise en mille morceaux de verres tranchants qui vienne nous déchiqueter la chair, les portes explosent tout comme les pneus dans un bruit assourdissant, et le moteur gronde comme un animal sauvage. Finalement, elle s'éclate violemment sur le bitume et vient prendre feu. Quant-à-moi, je fais un vol plané sur une douzaine de mètres avant de retomber lourdement par terre. Heureusement, pas un seul de mes os ne s'est cassé. Juste quelques égratignures. Égratignures très sanglantes qui, si j'étais humaine, m'aurait valu à coup sûr de mourir de multiples hémorragies. Couchée que le dos, à me remettre l'épaule en place, les yeux rivés sur les flammes qui envahissent à vu d'œil la route, j'explose de rire. C'était vraiment n'importe quoi. Damon apparaît dans la fumée et me tend sa main pour m'aider à me relever l'air ravi que je sois dans son délire.

TVD : Pierce (TERMINÉ) Where stories live. Discover now