Chapitre 1

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***VOIX EXTERNE***

Dans la solitude de sa chambre, Yama se tenait debout, une valise ouverte à ses pieds. Ses mains, agitées par un tremblement imperceptible, pliaient machinalement ses vêtements, tandis que des larmes brûlantes sillonnaient ses joues.

Chaque goutte était un mot muet de son cœur, un cri silencieux de sa douleur et de sa défaite.

La perspective de confronter les réprimandes de sa mère et de Sokhna, qui avaient accueilli son union avec Bireume avec tant de réticence, lui serrait l'estomac.

Elle se sentait comme si elle avait perdu une guerre sans jamais avoir eu la chance de lutter, et cette pensée lancinante la tourmentait incessamment

Pourtant, demeurer en ces lieux n'était plus une option viable ; la présence d'Alima planait comme une menace sourde, un péril qui menaçait de basculer à tout instant en une tragédie irréversible.

Toc, toc, toc

La porte s'ouvrit doucement, révélant Ndeye Lisoune, la belle-mère de Yama, accompagnée de sa fille Fifi. Leurs silhouettes se dessinaient dans l'embrasure, interrompant les pensées sombres de Yama.

—'Ay sama doom bi, boul déf lou niaw kholatal li nguay déf da ngua beug sa noone yi dila ré khana. Diap si té nga xolsi sa dieukeur dji di Bireume'

« Ma fille, ne fais pas ça. Réfléchis à ce que tu fais, s'il te plaît. Tu ne veux pas laisser tes ennemis triompher de toi et se réjouir. Pense à ton mari, qui t'a amenée ici », dit-elle, tendant ses deux mains vers Yama pour la supplier.

—Maman, je suis désolée, mais j'ai pris ma décision. Je suis à bout, épuisée par ces disputes incessantes avec Amina. Elle me hait pour des raisons qui m'échappent, pour des secrets enfouis que même le temps semble avoir oublié. Et si nous continuons sur cette voie, je crains que nous ne franchissions un seuil d'où l'on ne revient pas. Donc, pour le bien de tous, il vaut mieux que je m'en aille.

Elle essuya ses larmes d'un geste rageur, ses doigts tremblants témoignant de la tension qui l'habitait. Elle se retourna brusquement, reprenant ses gestes méthodiques pour empiler ses affaires dans la valise ouverte.

Ndeye Lisoune, sa belle-mère mère, désemparée, cherchait désespérément les mots à dire. Yama n'était pas seulement une belle-fille, elle était devenue une part d'elle-même. Mais parfois, même l'amour le plus profond ne peut suffire à colmater les fissures qui se sont formées.

C'est alors que Fifi intervint, sa voix claire tranchant le silence :

—Je ne te contredirai pas, Yama, car je connais les épreuves que tu as endurées sous ce toit. 'Neixal ngua neixal ba soneu wayei nak ndimbeul mom na sa fékk lokhoy borom. Beine mbiir rék laleu beug wakh moy ko ngua togu ba dal so paré nak boula neixé meune ngua dém !'
« Tu as tenté de t'adapter, de plaire, mais l'aide ne vient que lorsque l'on s'aide soi-même. Je te demande juste une chose, si tu peux me l'accorder. Assieds-toi, apaise ton esprit, et ensuite, si tu le souhaites, pars. »

Le regard de leur mère se durcit, mais elle garda le silence. La franchise habituellement louée de Fifi semblait aujourd'hui moins appréciée, bien qu'elle ne fût pas contestée.

Elles quittèrent par la suite la pièce, laissant Yama seule avec ses pensées. Beaucoup attendaient ce jour avec impatience, notamment sa mère et son amie Sokhna, comme l'avait souligné sa belle-mère.

Pourtant, Yama se trouvait à la croisée des chemins, face à un choix déchirant : rester et subir les coups bas d'Amina, ou retourner chez sa mère pour épouser l'ami de celle-ci, un homme dont la fortune n'avait d'égal que son âge avancé.

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