Chapitre 2

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Lise fit la vaisselle de son repas et ne se fit pas prier pour aller se coucher. Les propos de son patron l'avait épuisé. Dans son lit elle observa le plafond de son appartement, il n'était pas mal, de ceux en bord de mer mais la vieillesse commençait à se faire sentir, les fuites d'eaux devenaient plus fréquentes et la peinture s'écaillait, seuls les meubles sont modernes et relèvent l'éclat. Le sommeil prit possession de son corps quelques minutes plus tard.
*
Cela faisait deux jours que la jeune femme cherchait encore un ragot croustillant, elle avait commencé à écrire quelque chose mais elle n'en était pas satisfaite.
Lise arriva à l'heure au travail, elle exerçait dans un splendide bureau donnant vu sur la mer. Sara vint comme prévu à 9h30 pour finaliser sa fin de contrat. La jeune fille lui souhaita bonne chance et elle sortit du bureau laissant Lise seule face au symptôme de la page blanche. Lise alluma son MacBook et chercha l'inspiration. Elle avait déjà parler trois fois des divorces inintéressants des peoples et deux fois du réchauffement climatique. Ses écrits étaient donc soit complètement barbants soit porteurs de mauvaises nouvelles.
Alors qu'elle s'apprêtait à sortir prendre l'air pour chercher l'inspiration, son téléphone afficha le nom de son supérieur :
- Mlle Bellerue, votre nouveau stagiaire arriva dans 10 minutes il a de l'avance.
Lise se rassit dans son fauteuil et fixa la mer jusqu'à ce qu'elle soit prévenue de l'arrivée du stagiaire.
Elle parcouru sa fiche des yeux, puisqu'elle n'avait rien d'autre à faire. Elle apprit que son nom est Jack Kegstom et qu'il est âgé de 27 ans. C'est rare que ses stagiaires soient plus vieux qu'elle, normalement ils sont encore en études et ont entre 20 et 22 ans. Sur sa photo elle vit un homme brun avec des yeux très clairs et une barbe de trois jours naissante. Peut être que ce stagiaire serait moins ennuyeux que les autres et l'aiderait à trouver l'inspiration.
Elle sursauta lorsqu'elle entendu trois coups à sa porte de bureau. Elle se leva, lissa sa jupe et sa blouse et se regarda dans la vitre. Pourquoi faisait-elle autant attention à sa tenue ? Quoi qu'il en soit elle replaça une mèche châtain derrière son chignon et alla ouvrir la porte.
L'homme qui se tenait devant elle ne ressemblait en rien à un stagiaire, il était vêtu d'un pantalon chino bleu marine, des chaussures de ville et une chemise blanche impeccable. Lise se sentit soudainement intimidé. Pourtant le grand sourire de son stagiaire l'invita à poursuivre :

- Bonjour, vous êtes monsieur Kegstom ?

- En personne mademoiselle Bellerue, ravi de travailler avec vous.

Lise l'invita à entrer en essayant de ne pas bégayer et l'installa sur une chaise en face de son bureau. Tandis que celle-ci rejoignait son bureau, Jack ne put s'empêcher de penser que cette jeune femme était tout à fait charmante avec ses grands yeux noisettes et sa jolie bouche rose. Lorsqu'elle reprit la parole il chassa vite ses pensées dans un coin de sa tête.

- Bien, monsieur Kegst...

- Appeler moi Jack. La coupa t-il. En empruntant néanmoins un ton assez chaleureux.

- Heu bien Jack. Rougit Lise en regardant nerveusement les feuilles éparpillées devant elle. Je suis Lise, comme tout début de contrat je suis obligée de vous demander qu'elles sont vos motivations pour devenir journaliste ?

- Je suis en reconversion professionnelle, je travaillais comme avocat mais... certaines choses ont fait que j'ai choisi de changer de métier.

Lise fronça les sourcils, pourquoi un homme détenant un diplôme d'avocat voudrait subitement devenir un reporters pour un simple magazine régional. Après tout, cela ne la regardait pas, mais elle ne put s'empêcher de poser la question suivante maudissant sa curiosité de journaliste :

- Quels ont été les raisons de votre départ? Ce n'est pas commun que j'ai affaire à un avocat dans mon bureau!

Le visage de Jack changea subitement et Lise sentit qu'elle avait touché un point sensible, ce qui n'arrangea pas sa curiosité, elle aimait savoir le fin mot des histoires.

- Cela ne vous regarde pas. Affirma le jeune homme en se redressant. Vous êtes peut être une fouineuse de journaliste mais je vous défend d'enquêter sur ma vie privée.

Sur ces mots il se leva et rejoignit la porte à grande enjambées, conscient que sa réaction devait lui paraître un peu trop disproportionnée. Il s'en voulait déjà de s'être emporté contre Lise si vite mais il n'avait pas envie de raconter ses malheurs à une journaliste, il fuyait déjà assez bien les psychologues.
Il s'arrêta donc devant la grande porte brune et se tourna vers la jeune femme honteuse de sa question et lui dit :

- Je suis désolée mademoiselle Bellerue, je reviendrais cette après-midi à 14 heures.

Puis il quitta le bureau. Il lança un coup de poing dans le vide. Qu'est ce qui n'allait pas chez lui ? C'était son premier jour et il n'avait même pas tenu 10 minutes dans le bureau. Il se doutait bien que choisir un stage de journalisme pour oublier sa vie n'était pas une bonne idée. Il ferait mieux sans doute mieux d'y mettre un terme si l'après-midi ne se passait pas bien.

De l'autre côté du mur, Lise n'y comprenait rien. D'accord elle n'aurait pas dû poser cette question mais était-ce une raison suffisante pour lui parler sur ce ton ? Décidément son boulot n'avait vraiment plus rien de joyeux. Néanmoins malgré les propos de son stagiaire, elle était certaine d'avoir senti à travers son sourire un profond mal-être. Peut être qu'elle se faisait des idées mais elle se dit que c'était une piste à creuser. Même si monsieur Kegstom venait de formellement lui interdire de se lancer sur le chemin de sa vie privée...

Le mystérieux stagiaireWhere stories live. Discover now