17 - Psycho gets a broken heart

Depuis le début
                                    

Les larmes me montent aux yeux, à moi aussi, mais pour d'autres raisons moins futiles qu'une déception amoureuse.

- Il faut que tu te relèves et que tu te reprennes ce magnifique sourire que tu arbores tout le temps. Que tu combattes. Contre toi-même. Contre tes propres démons. Tes propres larmes, tes propres sentiments, tes propres pensées. Et au bout d'un moment, tu me remercieras.

J'ai conscience que mes paroles sont dures. Très dures. Mais...

- Tu vas rencontrer la femme de ta vie, un jour. Je te le promets, Lemon...

- Tu oublies que la vie n'est pas un film, Miri ! Dans la vie, les gens sont tristes, les paumés ne sortent pas avec les populaires, et les peines de cœur n'aboutissent pas au bonheur le plus complet !

- Je sais que la vie n'est pas un film... Je le sais bien... Mais ça ira. Tu verras.

Qui suis-je pour parler de revoir la lumière du jour après avoir passé du temps dans le noir ?... Je suis enfermée dans l'obscurité depuis des lustres, et j'essaye d'aider quelqu'un à en sortir ?... C'est le comble de l'ironie.

- Sèche tes larmes, Lemon. Lemon Miles ne peut pas être aperçu en train de pleurer, non ?

- Simon Miles est un gars pitoyable. Alors quoi de mal à ce qu'il pleure sur le fiasco qu'est sa vie ?...

- « Simon » ?...

Il ne répond pas.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé, pour que tu ne veuilles plus que l'on t'appelle « Simon » ?...

Il me lâche, essuie ses larmes du dos de sa main et pousse un long soupir.

- J'ai pas envie d'en parler. Simon n'existe plus que dans ma tête, maintenant. Moi, je suis Lemon.

Je hoche la tête, sans trop bien comprendre ce qu'il raconte.

- Merci de m'avoir dit... Pour Ada... Je vais avoir du mal à l'oublier... Sinon j'aurais continué de m'accrocher à des illusions. Merci...

- De... Rien...

- Tu veux bien m'excuser, ma Miri ?... Je vais aller aux toilettes... J'ai besoin d'être... Seul.

- Pas de problème. Fais comme tu le sens. À plus, Lemon.

Il se lève et part vers le bâtiment.

- À plus, Aaron. »

Je me lève à mon tour et vais rejoindre Will et Marcus qui discutent sous le préau.

« Salut Miri.

- Aaron !

- Salut, Will, White.

Marcus sourit, et je leur fais la bise.

- Ça va ?

- Ça va, et vous ?

- Ça va...

- Alors, vous avez acheté quoi à Océane pour son anniversaire ?... C'est déjà demain...

- On a fait une carte cadeau à deux.

Will soupire :

- On n'avait vraiment pas d'idées...

- Pour notre défense, Océane ne traîne presque jamais avec nous ! Normal qu'on ne sache pas quoi lui offrir !... Je suis même étonné qu'elle nous ai invités...

- Hé !... On est super sympas. Je l'aurais mal pris si elle nous avait rejeté de la bande !...

- Océane ne fait pas partie de la bande.

Will hausse les épaules.

- C'est vrai...

- Et Ada, vous savez où elle est ?...

- Avec Océane, comme d'hab. Fais gaffe Aaron, elle est en train de te voler ta meilleure amie.

- Tu ne t'entends pas trop avec elle, White ?...

- Il a mal pris le fait qu'elle l'ai classé dernier des beaux gosses de notre classe.

J'éclate de rire.

- Quoi ! C'est injuste ! Même Will est devant moi ! Will ! Will et sa gueule de merde !

- Je t'en prie.

Je ris une fois de plus. Ah... Ces deux-là... Toujours en train de se charrier... Mais ils sont un tout. Les deux ensemble, c'est la rigolade assurée. Un vrai duo comique !...

- Sérieusement !... Je suis au moins dix fois plus beau que ce gamin...

Marcus soupire.

- Enfin... J'imagine qu'elle a mauvais goût...

Will donne un coup dans les côtes de Marcus, qui grimace de douleur.

- Will Archibald... Espèce de batard...

Il sourit légèrement, ce qui est rare chez Will.

- Tu me le paieras...

- Oui oui, bien sûr. On a qu'à dire que c'est pour les trente euros que je t'avais passé et que je n'ai toujours pas revu...

Marcus hausse les épaules en se redressant, souriant comme un vainqueur.

- Si ce coup valait trente euros, je me demande combien de milliards valent les miens.

- Le nombre de milliards d'euros que tu m'as passé.

- Je ne t'ai jamais...

Will sourit, et Marcus rit de bon cœur, avant de passer amicalement son bras autour des épaules de son meilleur ami.

- T'es intenable, Archibald...

Je ris.

- Vous deux alors... »

Psycho needs helpOù les histoires vivent. Découvrez maintenant