Chapitre 11

1.8K 117 6
                                    

Le soleil jouait entre les branches des bougainvilliers pendant que la brise en faisait doucement frémir les fleurs. Cette journée de fin de semaine avait encore été chaude et ensoleillée. L'après-midi touchait maintenant à sa fin.

Après avoir profité de la piscine, Geneviève et Helena s'étaient toutes deux installées dans les fauteuils sous l'auvent. Helena avait passé une grande partie de la journée au mas. Elle y venait de plus en plus fréquemment pour échapper à l'ambiance quelque peu tendue de la « Bastide ». Ses rapports avec Alain de Laperousse s'étaient particulièrement dégradés depuis quelques mois. Geneviève avait plusieurs fois invité sa jeune sœur à emménager au mas. Mais Helena avait toujours décliné l'offre. Sans doute ne voulait-elle pas créer une tension supplémentaire entre William et son père, puisqu'ils étaient associés, pensait Geneviève.

— Tu restes dîner avec nous, Ella ? proposa Geneviève.

Helena eut une légère hésitation.

— Humm... Merci, mais j'avais déjà prévu quelque chose ce soir, s'excusa-t-elle, avant de reprendre après une très courte pause et de demander sur le ton de la confidence. Tu es au courant que Baptiste voit régulièrement Sara et Nikos ?

Geneviève ne fut pas surprise de ce brusque changement de sujet, sa cadette avait la manie de sauter du coq à l'âne.

— C'est ce que j'ai cru comprendre..., dit-elle évasivement avant de détourner la conversation. Et Jordan, tu le revois quand ?

Helena avait fait la connaissance de Jordan Crowley près d'un an auparavant lors du mariage de son aînée. Ce soir-là, elle avait dansé avec lui et ils ne s'étaient presque plus quittés de la soirée. Et bien que Jordan vive à Londres — il était l'un des avocats de l'entreprise de William —, ils avaient gardé le contact, et s'étaient vus assez régulièrement par la suite.

— Si tout va bien, la semaine prochaine. J'irai passer le week-end là-bas, expliqua la jeune femme avec un large sourire, avant de reprendre avec un petit soupir. Mais, tu sais Vivi, je commence à me rendre compte que les relations à distance, c'est bien compliqué.

Geneviève fronça les sourcils. Helena envisageait-elle de rompre, finalement ? C'était vrai que sa jeune sœur prenait ses liaisons plutôt à la légère, et ne s'y investissait jamais vraiment. Pourtant, cette fois, elle avait pensé...

— Jordan me manque vraiment, tu sais, murmura Helena, interrompant ses réflexions.

— Eh bien, Ella ! C'est certain, c'est bien toi ? On ne t'aurait pas échangé avec un clone par hasard ?

— Eh oui, c'est bien Helena de Laperousse que tu as devant toi ! J'suis mal barrée, hein, Vivi ?

Devant les yeux verts brillant de malice et la mine faussement déconfite de sa cadette, Geneviève s'esclaffa.

— Tu le serais un peu s'il ne ressent pas la même chose pour toi, répondit-elle d'un ton amusé. Mais ce n'est pas le cas, n'est-ce pas ?

— Est-ce qu'on sait vraiment ce que ressent l'autre ? fit-elle avec un brin de fatalisme, avant de reprendre. En fait, j'espère qu'on est sur la même longueur d'onde tous les deux. Parce que je pense de plus en plus sérieusement à aller étudier là-bas. Au moins une année... Ça serait un plus pour mon CV.

— Et accessoirement, ce qui n'est pas négligeable, c'est une bonne occasion pour te rapprocher de Jordan ! la taquina son aînée.

— Si on peut faire d'une pierre deux coups, pourquoi se priver ? fit Helena malicieusement en souriant.

— Oui ! Pourquoi pas, en effet ?!

Après une légère hésitation, elle reprit.

— Et Alain ? Il le prend comment ?

Une nuit d'été : Destins croisés 3On viuen les histories. Descobreix ara