6 - Psycho doesn't like science

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C'est pareil pour un psychologue. On trouve ça fantastique, mais avant d'avoir à en consulter un.

- Hum. Je m'en souviendrai.

Même si j'avais envie d'en parler, ce ne serait certainement pas à Sasha que je me confierais. Il est gentil mais... On n'est pas proches ou quoi. On ne se connaît pas plus que ça, lui et moi.

- Alors, je suppose qu'on devrait s'y mettre ?...

Nous allons chercher les matériaux requis pour l'expérience, et commençons à travailler.

- Je ne vois rien dans le microscope...

Il éclate de rire, jusqu'à en être plié en deux. Je suis un peu vexée... Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ?...

- Quoi ? Pourquoi tu te moques de moi, baka ?
(Baka signifie « idiot » en japonais)

Il ne répond pas et continue de rire sans que je puisse comprendre ce qui peut être si amusant.

- Je croyais que tu étais un gars sympa, mais si tu te fous de moi dès que je n'arrive pas à quelque chose...

Il s'arrête doucement de rire.

- J'ai une suggestion pour toi, Miri Aaron. C'est un conseil de pro pour toujours voir dans les microscopes.

De son index et de son majeur, il me donne un petit coup sur le front.

- Enlève le cache avant de regarder dedans.

Je retourne le microscope et effectivement, je n'avais pas enlevé le cache de protection. Putain... Je me sens conne... Je regarde Sasha, à ma gauche, et il me sourit. Comment est-il possible d'avoir un sourire si doux, si sincère et si naïf ?... N'a-t-il aucun problème dans la vie ?...

- Hum. C'est une bonne suggestion.

Il rit doucement, puis se ravise et me regarde, de ses yeux noirs, précieux et envoûtants.

- Alors comme ça, je suis un gars « sympa » ?, me taquine-t-il.

Je rougis, Dieu sait pourquoi, et m'arrache les peaux du doigt inconsciemment. Le stress. Pourtant il n'y a pas de quoi stresser. C'est juste un garçon qui demande s'il est sympa. Et c'est clairement le cas, je ne le cache pas. Mais...

- Mouais. On peut dire ça...

Il rit.

- Quelle Tsundere tu fais !...

(Une ou un Tsundere est, dans la culture japonaise des anime et des manga, un personnage qui semble méchant, brutal et inaccessible. Il est souvent méchant ou violent avec le héros, et fait tout le temps la tête mais en réalité cela cache quelqu'un de sensible et de très gentil.)

- Hé !...

- Mais toi aussi t'es sympa. Et puis, tu es plutôt jolie comme fille ! Il faudrait que tu souries plus souvent !

Sourire ? Je soupire. À quoi bon sourire ?... À quoi bon essayer de se convaincre que tout va bien quand on a l'impression que tout s'effondre ?... Pour quelle raison devrais-je sourire ?... Être en vie ? Quelle blague. Est-ce une vie d'être en permanence contrôlée par ce genre de « maladie » ?...

Vraiment. Je regarde discrètement mes doigts. L'index, duquel je viens de retirer un petit bout de tissus corporel est rouge et enflammé. Et je devrais sourire malgré tout ?... Il ne sait pas ce que ça fait. Personne ne sait. Je fais semblant d'aller bien, de rire, d'afficher une expression heureuse avec mes amis et ma famille. Mais la vérité...

...C'est que je me sens impuissante. Impuissante face au chaos qui règne dans mon esprit. Ces deux voix qui se battent et se chamaillent pour savoir si je devrais m'arracher la peau ou non.

La réponse est évidente. Mais la dermatillomanie est plus forte que l'évidence. Ça me fait autant de bien que de mal. Le bien est psychologique. Le mal est physique.

Puis les rôles s'inversent et je me sens coupable, en ne sentant plus la douleur. L'esprit est mal. Le corps est bien. Alors je recommence. Je recommence, je recommence et cela tous les jours ! Sans jamais savoir comment m'arrêter.

- Hé ! C'était un compliment, ne fais pas cette tête !...

Sasha me regarde, puis baisse les yeux en rougissant légèrement.

- Tu sais quoi, Sasha Tauarii ?

Il conserve son regard fixé vers le sol, et commence à ranger le matériel dont nous avions besoin pour le TP, qui est maintenant terminé.

- Toi aussi tu es quelqu'un d'intéressant, Sasha Tauarii. Très intéressant...

Il relève la tête et me sourit joyeusement.

- Ça te dit qu'on rentre ensemble, ce soir, Miri Aaron ?

Pardon ?...

- Heu... Vraiment ?...

- Bien sûr !, dit-il, amusé. Et puis, si tu habites près du parc, on ne doit pas habiter très loin !

Je hausse les épaules.

- Heu, et bien... D'accord alors... »

Vous voyez ?... Le comportement d'un dermatillomane n'est pas vraiment différent de celui des personnes normales. Ce sont nos pensées, et des gestes discrets, comme le grattage d'un bouton ou d'une petite peau, qui nous différencient des autres. Mais personne ne peut remarquer ça.

Nos comportements les plus violents envers nous-mêmes, nous les opérons seuls, à l'abri des regards. C'est pourquoi cette maladie démoniaque est si difficile à détecter.

On ne s'en rend pas compte, donc peu de personnes vont consulter pour cette maladie, donc elle est inconnue par la plupart des médecins, donc le grand public non plus ne la connaît pas, donc on ne s'en rend pas compte.

Quand je vous parlais de cercles vicieux...

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