1 - Why am I a psycho ?

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La plupart des gens penseraient à ces idées deux secondes avant de les mettre dans un coin de leur tête en riant : "je ne suis pas fou, ha ha !"

Mais pour nous, chasser ces pensées est impossible. Alors c'est ça que nous sommes ? Des fous ?

Les médecins affirment que les TOC sont liés au stress, à l'anxiété, à la dépression et au manque d'attention, que nous faisons ça pour soulager ces sentiments désagréables.

Les individus atteints de THI sont parfaitement conscients que ce qu'ils font est mal. Mais nous ne pouvons juste pas nous en empêcher.

Nous savons que ce que nous faisons est nuisible.
Mais nous ne pouvons pas nous arrêter.

Voilà. Vous êtes entrés dans le cercle vicieux de l'atteint du THI lambda. Nous sommes dépressifs, anxieux et en manque d'attention. Donc nous assouvissons nos pulsions. Mais nous savons que c'est mal. Alors nous culpabilisons. Cela nous rend tristes, nous stressons et nous nous renfermons à notre entourage, pensants ne pas être normals. Donc nous assouvissons nos pulsions pour nous débarrasser un court moment de ces ondes négatives.
Etcétéra, etcétéra.

"Mais bordel, qu'est-ce que la dermatillomanie ?!"

J'y viens, du calme.

Ma chère amie la dermatillomanie est le trouble du grattage compulsif.
Pour faire court, je m'arrache la peau.

De plusieurs manières, attention.

Je me gratte jusqu'à avoir des cicatrices.
Je me perce les boutons durant des heures, comme hypnotisée devant mon miroir.
Je m'arrache la peau des doigts, des joues, des lèvres et même parfois des pieds.

Les peaux meurtries et rouges que j'ai, j'aime bien les torturer. Mettre de l'encre dans les plaies, ou un compas.

Cependant, ne vous méprenez pas. Ce n'est pas de la mutilation.

Je ne veux pas me faire mal, ou me punir.
(Le BDSM c'est pas trop mon truc)

Je fais ça car cela me soulage. Je ne peux pas m'en empêcher. Si bien que vous ne voulez pas voir l'état de mes épaules, de mon visage après mes séances d'auto-purification, de mes doigts en général.

Je peux faire ça quand je parle avec quelqu'un, quand je regarde la télé, quand j'écoute en cours ou quand j'écoute de la musique.
Tout le temps en fait.

Mais je pense que le pire, c'est que j'ai conscience d'être folle.
Oui, je suis atteinte mentalement.
Oui, j'ai besoin d'aide.
Oui, j'aimerais m'arrêter.

"Ce n'est qu'une question de volonté. Si tu le voulais vraiment, tu y arriverais."

Oui c'est ça. Bien sûr.

C'est vrai que à choisir entre être une psychopathe qui s'arrache la peau et être une personne saine d'esprit, je veux vraiment être la dermatillomane.

Le pire, pour les atteints de THI comme moi, c'est que cela peut nous amener à modifier notre quotidien.

C'est logique non ?
On n'a pas forcément envie que les gens devinent que l'on vient de brûler une voiture ou de se priver de la peau de nos doigts.

Alors en ce qui me concerne... Je ne mets jamais de vernis quand j'ai cours.
Pourtant, j'adore le vernis.
D'ailleurs, ce week-end, j'ai mis des faux-ongles. J'ai voulu prendre une photo, puis je me suis subitement rendue compte de mes doigts rougis et horribles.
Alors j'ai simplement supprimé la photo.

Mais je sais que le vernis attire les regards sur mes ongles. Et donc par conséquent, sur mes doigts. Et je ne veux pas que les gens voient ça.

Je mets aussi des pulls à longueur de temps. Mes épaules sont couvertes de traces de mes tortures, et vous espérez que je me découvre devant les gens ?
N'importe quoi.
Est-ce que les criminels agitent le cadavre de leur dernière victime sous le nez de la police, en montrant leur précieux visage ?
Je ne crois pas.

Autre précision. Les dermatillomanes font tout ce qu'ils peuvent pour arrêter ce fléau qu'est leur addiction. Ils mettent des pansements pour s'empêcher de s'arracher des peaux, par exemple.

Mais personnellement, si je ne m'arrache pas la peau des doigts, je reporte mon mal-être sur une autre partie de mon corps. L'intérieur des joues, ou mes pauvres lèvres innocentes.
Hé oui. Dans le monde magique et merveilleux des troubles mentaux, les cercles vicieux sont rois.

« Miri !

Je tourne la tête et me retourne vers Lemon.

- Lemon.

En vérité, ce gars fantastique qui me sort de mes idées noires ne s'appelle pas « Citron ». Mais Dieu sait pourquoi, mon meilleur ami Simon Miles est toujours appelé Lemon. Je n'ai jamais vu quelqu'un l'appeler par son prénom. Son nom de famille à la rigueur, mais jamais son prénom.

- On va manger ?

- Ça a sonné ?

- Bah oui !

Il me tape doucement la tête.

- Tu pensais trop à un mec ou quoi ? Ma Miri est amoureuse ?

Il rit.

- Bien sûr que non... J'étais dans mes pensées c'est tout...

Il rit de plus belle et ses cheveux blonds comme les blés s'agitent dans tous les sens.

- On mange avec Ada ?

- Avec qui d'autre ?

Je hausse les épaules. Je me presse à fourrer mes affaires dans mon sac à dos, puis le suis hors de la classe.

- Alors ?... Qui est l'heureux élu du cœur de Miri Aaron ?...

- Ta gueule, Lemon. »

Il passe gaiement un bras autour de mes épaules et nous avançons dans les couloirs longilignes de notre lycée.

Psycho needs helpTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang