Chapitre 1

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14h50, heure de la côte Sud, Lundi 27 mai                      

Terminal 2, Aéroport International McCarran

Las Vegas 

- Déshabille toi, il fait 25°C. Dit Harim en retirant la capuche en fausse fourrure de Arisa. Il porte un costume en laine vierge, veste boutonnée, tout ce qu'il y a de plus élégant pour un homme d'une trentaine d'année. Arisa lève la tête maladroitement et se tourne en silence sur elle même le temps de voir jusqu'où on peut l'emmener quand elle est occupée à pianoter son portable. Puis, elle le range avec ses écouteurs dans sa poche avant de répondre poliment à son père.

- Je risquerai de faire tomber ce qu'il y a dans mes poches si je le balançais autour de ma taille. Il ouvre les deux boutons au haut de sa chemise pour répondre à cette chaleur, puis sa veste en s'asseyant en face des tapis roulant. Elle a raison. Il lui sourit en acquiesçant doucement.  

- Nos bagages seront sur ce tapis dans 10 minutes. Arisa reste debout, et cherche des yeux une librairie. Harim voit bien qu'elle se comporte froidement, ce n'est peut-être pas que de sa faute. Il observe Arisa, elle lui ressemble, elle est secrète. 

- Arisa, approche s'il te plaît. Il fronce les sourcils et pose ses coudes sur ses genoux en joignant ses mains nerveusement pour soutenir son menton, penché en avant. En fixant sévèrement un point au loin, il déclare d'une voix grave. Je te prie de me croire, la famille restera toujours le point de ressource primaire, je ne parle pas que de ta mère ou moi-même mais aussi de ton frère, tes cousins, tes oncles. Il observe sa réaction du coin de l'œil durant l'énonciation. Est-ce que tu me fais confiance ? Termine t-il rapidement. 

- Oui, père. Arisa s'attarde sur les mains moites de son père qui se serre et glisse, elle sait qu'en ce moment il la croit capable de lui échapper. La sonnerie de Message retentit quatre fois, Harim détache son menton de ses mains et tourne la mâchoire serrée vers sa fille. C'est de ça dont il a peur... de ce qu'elle fait sur son portable dont il ne sait rien, des conversations avec les garçons et des photos qu'elles partagent sur les réseaux sociaux. 

- Tu comprends les inquiétudes d'un père, maintenant que ta mère a préféré rester en Italie. Je voudrais que tu me parles davantage de ce qui se passe... là. Termine t-il en pointant du doigt le téléphone. 1 message de Archibald, 1 message de Charles, 1 message de Lucile et 1 appel manqué de Maman. 

- Est-ce que je peux rappeler mère ? Il se lève, ferme sa veste et soupir. 

- Vas-y, je vais récupérer les bagages. Arisa s'assoit sur le même siège, le dos droit, le menton légèrement levé, les genoux collés. Elle tient son portable à son oreille, de sa main libre, elle caresse sa cuisse. Elena décroche à la première sonnerie. 

- Bonjour mère, nous sommes arrivés à l'aéroport de Las Vegas. Arisa marque un temps de pause, toute deux savent ce qu'elle s'apprête à avouer. Je ne veux pas connaître la raison de votre énième séparation, quelle qu'elle soit, vous m'avez déçue en refusant de vous déplacez pour moi. Sa voix semble trembler. Si vous n'avez rien d'urgent à me dire, je vous prie de ne plus me rapeller, est-ce que mon message a été clair. Elle cligne plusieurs fois des yeux afin d'empêcher le sentiment d'abandon la prendre. 

 - Jeune fille, tu vas te calmer. Comme tu dis, tu ne sais rien des relations parentales. 

- Vous faites erreur, il s'agit bien de votre situation, à vous et père que je connais pas. Il n'y a que celle ci que je comprends pas, que je ne veux pas comprendre. 

- Je suis ta mère, je t'aime. Tu verras, ça ira mieux après. Arisa pleure sans faire un bruit, elle ne bouge pas la tête, ne change pas l'intonation de sa voix, et met son portable sur "Silence" pour ne pas que sa mère entendes sa respiration de plus en plus rapide. Une habituée. 

- Vraiment ? Reprends Arisa. 

- Oui, ton père et moi avons besoin de nous séparer.- Pourquoi est-ce que ça me fait mal, à moi. Dit Arisa en fronçant les sourcils, en ressentant un pincement au cœur. 

 - Je sais. Elle lève les yeux au ciel, et se lève, pour se forcer à raccrocher. 

- Vraiment ? - Parce que tu es jeune. Cette fois ci Arisa est irritée, les sourcils froncés et la mâchoire serrée, ce n'est certainement pas de sa faute si elle se sent mal, pense t-elle. 

- Ne m'appelle plus, j'ai besoin de me séparer un peu de toi. 

- Pourquoi ? 

- Il m'apparaît évident que tu ne seras pas toujours là pour moi, il est temps pour moi de m'affranchir des sentiments qui creusent ma poitrine. J'ai besoin que tu sois autant présente dans ma vie que importante pour moi, et comment te dire. 

- Je ne suis jamais là. 

- C'est ça. Raccroche s'il te plaît. Harim revient en poussant le chariot à bagages. Il fronce les sourcils en voyant Arisa qui pleure. 

- C'est ta mère ? Passe la moi s'il te plaît. Harim prends le portable, fait signe à Arisa de rester avec le chariot et s'écarte d'elle. Arisa essuie son visage. Tout va bien, Arisa, c'est la maladie. souffle sa conscience. Elle soupir, son soupir est long comme si elle espérait expirer son trouble dépressif en un souffle. Elle sort une boite à pilule, ronde et fine, en acier. Elle regarde la pilule de demain avec envie mais ce serais dangereux. Harim revient, Arisa a fini de se recoiffer devant le miroir de son pilulier. 

- Range ton portable, tu diras à Archibald que tu ne veux pas d'amoureux. Il l'observe en attendant sa réponse. - Oui, père.

Mafia - Affaires FamilialesWo Geschichten leben. Entdecke jetzt