ABEL ET LA BÊTE

44 suite

— Comment ça, malade ?

Bon, je sais qu'elle était un peu souffrante le week-end dernier, mais ce n'était rien de grave. Vu, que dimanche, elle m'a semblé plutôt bien.

— Elle ne vous a rien dit ?

— Non ! Elle a eu quoi ?

— Après votre départ, vendredi matin, Inès a fait une crise de panique, d'angoisse, si vous préférez. Liliana a même cru que c'était la fin, que sa sœur n'allait pas survivre.

— C'était à ce point ?

— Oui ! Il paraît... Je n'étais pas présent. Mais Inès s'est écroulé devant Lili, elle ne disait plus un mot, avant de convulser au sol. Et cela à durer dans le temps. Il ne parvenait pas à la stopper. Ils ont dû attendre le médecin, afin qu'il lui injecte un calmant.

Alors là ! Je tombe des nues ! Pourquoi ne m'en a t-elle pas parlé ? J'aurais été peut-être plus compréhensif... Quoi que ?

C'est vrai, qu'elle a tenté plusieurs fois de me dévoiler son secret, et que j'ai refusé de l'entendre, car je ne voulais pas la voir stressée. Plus, elle essayait de me le dire, et plus, elle me semblait angoissée, terrifiée, que j'ai préféré changer de sujet, pensant que c'était pour son bien. Mais j'ai eu tort.

C'est entièrement de ma faute ! J'aurais dû l'écouter !

— Je ne suis pas ici pour vous accabler !

Ah non ? Il est là pour quoi alors ?

— Je veux seulement le bonheur d'Inès. Elle vous aime ! Et je sais que c'est réciproque !

— Là, vous vous trompez !

Qu'est-ce qu'ils ont tous à penser le contraire de ce que je ressens ? C'est incroyable !

— Inès m'a révélé ces sentiments, mais en ce qui me concerne, ce n'est juste qu'une amie...

— On ne couche pas avec ses amis !

Il croit que je ne le sais pas ? C'était un moment de faiblesse, c'est tout ! Ça ne lui est jamais arrivé à lui ?

— J'ai eu un petit égarement ! Ce n'est pas la fin du monde !

— Elle souffre !

Bah, moi, aussi ! Et je n'en fais pas tout un pataquès.

— Ça lui passera !

— Je n'en suis pas si sûr ! Je ne l'ai jamais vu aussi triste ! Et pourtant, elle fait tout son possible pour le cacher. Inès est une femme formidable !

— J'en suis persuadé ! C'est pour ça que je vous la laisse !

— A moi ?

— Oui !

— Mais...

— Quoi ? Elle ne vous plaît pas ? Vous venez de dire que c'est quelqu'un de formidable !

Je lui offre Inès sur un plateau d'argent... Il lui faut quoi d'autre ? Il est vraiment trop compliqué. Ils formeraient pourtant un joli petit couple.