— Je vois... d'ailleurs je ne comprends pas pourquoi le bar est si vide...

— Chaque année, les Skulls and Bones fêtent le nouvel an. Comme cette fois c'est chez l'un d'eux...

Les quoi ?

Voyant ma méconnaissance, elle m'explique en s'asseyant sur le bord de la table.

— Les SAB, c'est comme ça qu'on les appellent. C'est un club de Biker réglo du coin. Ça se voit que tu débarques. Ici, tout le monde les connait. Même moi qui ne vit pas trop dans la zone.

J'hoche la tête, surprise par l'implantation d'un tel club. Je suis partie d'ici il n'y a que six ans...

— Je vois... donc c'est leur repère ici d'habitude ?

Elle hoche la tête en se relevant.

— Si tu as des questions sur le club, j'ai un président complètement déprimé au bar.

Oh.

C'est donc lui le premier asocial de la soirée !

Elle balance son pouce au dessus de son épaule pour me montrer un type dos à nous sur un tabouret. D'ici, je ne vois qu'un logo de tête de mort et d'os sur une veste en cuir. Au dessus, dépasse une tignasse brune.

— Ce n'est pas l'idée que je me faisais de mon premier ami ici, blagué-je.

Sans que je comprenne pourquoi, sa bouche s'arrondit dans une expression horrifiée.

— Évidement que non puisque c'est moi ta première.

La formulation de sa phrase me fait éclater de rire. Comme nous sommes peu nombreux et que la salle est pratiquement vide, nos éclats de voix attire l'attention du "président" qui tourne la tête vers nous.

Toute femme normalement constituée changerait la direction de son regard en faisant mine d'être soudainement très intéressée par une affiche au mur, mais je n'ai pas vraiment été faite comme tout le monde.

Au lieu d'éviter son regard sombre, j'agrandis mon sourire et le salut même de la main. Évidement, il paraît étonné et après avoir esquisser un sourire qui semble lui avoir beaucoup couté, il se retourne.

— Ta raison, il a l'air grognon.

Elle hausse un sourcil fin et me sourit en coin.

— Je ne peux pas te l'assurer. Ça ne fait qu'un an que je travaille ici, je ne le connais pas assez.

— Un an ne suffit pas ? Je relance, intriguée par cet étrange personnage.

— Pour connaitre Cameron Rodes, il faut se lever de bonne heure ! C'est un solitaire qui dirige son royaume dans l'ombre. Un vrai mystère.

Elle hausse ses épaules menues pour montrer que ce sujet de conversation ne l'intéresse pas vraiment.

— Je vois... Sinon... tu fais la discussion avec tous tes clients où c'est moi qui suit particulièrement intéressante ?

Son sourire éclatant réapparaît.

— On va dire que c'est toi. Maintenant je crois qu'il est temps pour moi de te proposer un verre.

— Un Mojito s'il te plait.

Elle hoche la tête, fait demi-tour puis revient aussitôt sur ses pas pour fouiller sa poche arrière et en sortir un carnet de commande ou elle griffonne quelque chose avant d'arracher la page pour me la donner.

— Tiens. Si tu veux sortir samedi après-midi, dans ce petit café un super groupe se produit sur scène. Ils ont besoin de soutiens.

Je regarde le nom de l'établissement qui m'est inconnu et une horaire.

— Ils s'appèlent comment ?

— Voiceless*, lance-t-elle en me faisant un clin d'oeil avant de partir préparer ma commande.

Je range l'adresse dans mon sac et mon regard retombe sur le dos arrondit de l'homme brun. Ce n'est pas difficile de comprendre que quelque chose ne va pas. Il a l'air écrasé par une tonne de problème qui l'enfonce dans son siège. Tête baissé, des cadavres de verres à côté de lui... tout signale une âme en peine.

Maman me dit souvent que je suis trop gentille, que je veux toujours aidé mon prochain et qu'un jour, ça me coutera cher. Pour le moment, il ne m'ai jamais arriver grand chose à part consolider de nouvelle amitié. Je sais qu'elle à un don de divinité donc j'imagine qu'un jour je me brulerais les ailes à force de vouloir aider les autres. C'est plus fort que moi, je ne suis heureuse que quand les autres autour de moi sourient. Et son sourire à lui doit être merveilleux.

Papa dit que les choses les plus rares ou difficile à avoir sont celles qui valent le plus le coup. Je ne sais pas encore qui il est, mais une force inexplicable me pousse à me lever et venir m'installer sur le tabouret voisin.

Je ne suis pas du genre à rougir, à être embarrassée devant un homme ou à bafouiller, pourtant, quand il tourne vivement la tête vers moi pour voir qui s'incruste, mon coeur explose.

Il éclate comme un feu d'artifice, une bombe, comme du Sodium qui s'enflamme au contacte de l'eau.


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Bonsoir !

Je pensais pouvoir glisser dans ce chapitre leur rencontre, mais ça aurait été trop long donc je me suis arrêtée à la présentation de Charlie et sa petite discussion avec Lucie.

Pour le moment on ne sait pas grand chose d'elle, mais on devine un peu son caractère non ?

Que pensez vous d'elle ?

La suite prendra quelques jours à venir (ma mère me rend visite donc je risque d'avoir moins de temps pour écrire, mais je vais essayer de profiter du week-end pour avancer).

Voiceless* = Sans voix

HARD Redomption - Saison 3 [TERMINÉ]Where stories live. Discover now