Je reçois un message d'un numéro inconnu:
Salut, c'est Cesar. J'ai cette étrange impression que tu m'évites depuis que je t'ai demander de me prendre comme modèle. J'aimerais qu'on discute un peu plus de tout ça. Je t'attendrai au café à côté du lycée à 16h.
Mon coeur bat à rompre. Je lache mon carnet de dessin sur mon bureau pour aller me jeter dans mon lit. Après m'avoir lancé un ultimatum, j'ai littéralement fui, feintant un stupide coup de fil auquel il n'a bien évidement pas cru une seule seconde.
Depuis je n'arrête pas de penser à sa proposition, je ne comprends pas pourquoi il m'a demandé de le dessiner après avoir vu mon carnet. A sa place, je me serais pris pour un fou qui dessine des personnes sans leur consentement.
Lorsque je regarde l'heure il est presque 16 heures, je prends mon courage à deux mains et pars au rendez-vous. J'ai mal partout tant je suis stressé. Derrière la vitrine, il est assis, une paille entre les dents, l'air ailleurs, il tape du pied. Quand je rentre, il me voit et m'offre, comme à son habitude, un grand sourire, cette fois-ci tendu. Une fois installé, Il m'offre à boire et j'accepte, en restant silencieux, gêné.
– Choisis-moi Adam !
– Je n'y ai pas encore réfléchi...
– Ne me fais pas croire le contraire, dans ce cas, pourquoi m'évites-tu ?
– D'accord j'ai pensé à ta proposition mais je n'en sais trop rien...
– Je ne comprends pas pourquoi tu doutes, tu m'as déjà dessiné après tout, ce n'est qu'un projet, qu'est-ce qui te gènes à ce point ?
– Te savoir en face de moi pendant des heures, à me regarder, voilà ce qui me gêne.
Je baisse les yeux, mort de honte. Je n'ose même plus le regarder.
– Adam, tu me plais aussi si tu veux tout savoir.
Ma respiration se bloque et j'ai sérieusement envie de partir à toute vitesse. Il reprend:
– Prends-moi Adam, choisis-moi et ne dessine personne d'autre que moi.
N'arrivant pas à prononcer un seul mot, je hoche la tête, et il semble satisfait, un grand sourire sur les lèvres.
