Prologue

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Je n’en peux plus, je suis à bout. C’est ce que je me dis depuis que je suis là, bloquée dans les vestiaires du lycée, complètement nue et trempée. Les filles de ma classe m’ont volée toutes mes affaires, je n’ai plus rien, pas même une serviette pour me sécher.

Et dire qu’on est, en plus, en plein mois de Décembre, j’ai vraiment la poisse, ce n’est pas possible autrement.

Je sais très bien que je vais choper la crève, c’est même certains, sauf si je finis par mourir d’hypothermie. Je me demandes ce que j’ai bien pu faire au monde, ou dans une vie antérieure pour avoir des situations aussi merdique dans ma vie.

Je me fais harcelée depuis ma sixième année, depuis le départ de mon grand-frère. Au départ ce n’étais que des regards et des ricanements, puis des rumeurs, des messages haineux sur les réseaux sociaux puis sur mon téléphone par appel, répondeur ou sms, des insultes dans mon casier, des coups bas perpétuels, des situations qui me gênait, comme lorsqu’ils m’ont fait déambuler dans le lycée avec, pour seuls vêtements, mes sous-vêtements, ceci sous le regard de tous.

Et depuis cette année, des coups, des attouchements diverses de la part des joueurs du lycée. Je l’ai déjà dit au directeur, mais il se contente de me dire qu’il s’agit simplement d’une plaisanterie d’enfants, que je ne dois pas y accorder une très grande importance. Il ne me reste qu’à le dire à Darryl, mais je n’oses pas.

Comment lui dire ? Quel sera sa réaction ? D’ailleurs, ne va-t-il pas remarquer mon absence à la maison ? Si, sauf si il est encore sorti à faire je ne sais quoi.

Parfois, je me dis que je serais beaucoup mieux dans un autre monde, loin de toutes ses filles, de cette douleur, cette humiliation constante. Ce harcèlement continuel.

Lorsque ce n’est pas au lycée, c’est sur les réseau sociaux ou via mon téléphone, je me demande encore comment ils ont fait pour avoir mon numéro, j’ai beau le changer, ils finissent toujours par m’envoyer de nouveau message.

Suicide-toi !

Tu ne vaux rien !

On sera tous mieux sans toi quand tu seras morte !

Je ne sens plus mes doigts, je frissonne de plus en plus, dans le noir complet. Je n’ai même plus la force pour aller allumer la lumière, je n’ai que quelques mètres, mais je n’aurais pas la force de les parcourir. Ça m’apprendra à ne pas manger le midi, surtout quand j’ai une séance de sport en dernière heure de cours.

J’entends des bruits dans le couloir, des pas lourds, pressants, je ne cherches pas à obtenir l’attention de cet inconnu, je n’en veux pas de toute manière.

Le corps plein d’hématomes, les membres tremblants, les lèvres bleus, aucun risque pour que quelqu’un soit venu me voir, je n’en vaut pas la peine. Surtout quand on sait que mes propres parents ne sont pas capable de prendre des nouvelles de leurs enfants.

J’entends des portes claquer contre des murs, me faisant sursauter à chaque fois. Je ne sais pas ce que cette personne cherche mais visiblement, elle est pressée.

Les bruits se rapprochent de plus en plus. Mes tremblements ne sont plus à cause du froid car c’est la peur qui prédomine tous les autres sentiments. Et si c’est un pervers ?

Après tout, les plus populaires ont bien mis ma photo et mon numéro de téléphone sur un site pour pervers qui cherche une soumise… cette fois je n’aurais pas la force de bouger, de me débattre. Je suis tellement fatiguée moralement…

Des coups se font sur la porte des vestiaires, celle-ci résiste ce qui à l’air de faire enragé la personne derrière. Je me recroqueville, essayant de me cacher derrière le banc face aux casiers. J’essais de retenir un cri de douleur lorsque le métal froid du casier se presse contre mon plus gros hématome, situé sur tout mon côté gauche.

Après un gros bruit, comme si quelqu’un cherchait à détruire la porte, chose qu’il réussi à faire après deux puissants coups. Je poses ma main sur ma bouche, tentant vainement de retenir le cri d’effroi et la coulée de larmes qui inonde mes joues depuis pas mal de temps maintenant.

La lumière prenant possession de la pièce, je ferme fortement les yeux avant de voir les nouveaux venus. Des bruits de pas se font entendre si au départ, je pensais qu’il était seul, je me rends compte qu’il est accompagné, mais j’ignore encore le nombre exact, ils s’approchent de plus en plus de moi alors que je tente de reculer sans ouvrir les yeux.

- Petit ange… qu’est-ce qu’il s’est passé ? Dit un homme d’une voix brisé.

Petit ange, le seul qui m’appel ainsi est mon grand-frère, Darryl, j’ouvre durement les yeux et y voit les quatre hommes les plus importants de ma vie : Darryl, Derek, Tony et Dylan.

Trois d’entre eux ont un regard triste en voyant l’état dans lequel je suis. Couverte d’hématome, nue et trempé. Seul Derek porte un autre regard, celui qui me fait le plus peur, remplie de haine.

D’un geste, il retire sa veste en cuir avant de retirer également son pull, rapidement il s’approche de moi avant, d’un geste tendre qui contraste fortement avec la rage qui emplie ses yeux, il me le met en faisant attention à ne pas toucher mon corps meurtri.

Toujours dans la même douceur, Derek dépose un baiser sur mon front avant de glisser un bras sous mes cuisses et l’autre derrière mon dos. D’un mouvement, il se lève, m’emportant avec lui.

La tête nichée contre son cou, j’entends mon frère dire qu’il n’a pas arrêté d’essayer de me joindre avant de trouver mon sac devant le lycée. En essayant d’entrer dans l’établissement, ils se sont rendu compte que les portes étaient toutes fermées à clef.

Ni une, ni deux, Darryl aider par Tony et Dylan, ont casser une vitre avant de déverrouiller la porte principale. Ils ont passés plusieurs minutes à me chercher avant de défoncer la porte des vestiaires et de me voir dans cet état.

Je sens le regard de mon frère, il aimerait savoir ce qu’il m’est arrivé, qui a fait ça et depuis combien de temps. Je sais qu’il ne le dira jamais à voix haute, mais je sais également qu’il est complètement démunie face à cette situation.

Le trajet se fait rapidement, toujours dans les bras de Derek, je tremble comme une feuille, à la fois de froid, mais aussi dû, je suppose, au choc de ce que j’ai subis, je me rends compte de tout ce que je vis depuis son départ.

Je pensais que les garçons allaient me poser dans le salon avant de vouloir me faire parler, mais Derek en décide tout autrement, il m’emmène dans un premier temps dans ma salle de bain avant de faire couler l’eau et remplir la baignoire vite rejoins par Darryl.

Alors que je me réchauffe, bercer par les caresses de Derek sur mes cheveux, je regardes les garçons tour à tour, je suis décidée, je dois tous leurs dire.

Je Réussirais [Sous Contrat D'édition]Where stories live. Discover now