Chapitre II (partie II)

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Je lève les yeux au ciel et le sort de ma poche ventrale d'un coup sec, le faisant couiner. Ce petit bruit attire l'attention de quelques personnes visitant également le bâtiment, mais ils ne semblent pas vraiment s'en formaliser. Après tout, la majorité d'entre eux ont déjà pu voir des Brownies, donc ça n'est pas une surprise que d'en voir un ici.

T'Shael me frappe la main de sa patte, sans pour autant sortir les griffes, me sortant de ma transe. Je le dévisage, les sourcils froncés. Le nouveau Phoenix semble très intrigué par le nouvel arrivant, qu'il n'avait visiblement pas détecté en venant voler près de moi.

Surpris, le noble oiseau se rapproche de T'Shael, qui retient simplement son souffle, de peur d'être brûlé vif par la créature. Mais cette dernière se contente de lui donner un petit coup de bec dans le ventre, ce qui me fait rire.

Au contraire, T'Shael semble mortifier et retourne illico dans ma poche, sans rien me transmettre, pendant que l'oiseau retourne sur son perchoir avec un piaillement déçu. Il me lance un regard presque triste, comme si c'était moi qui avais fait partir son compagnon de jeu. Je me penche légèrement vers ma poche, une main posée dessus.

— Fait pas la tête T'Shael, c'est un bébé. Il voulait seulement jouer, c'est tout. Tu ne vas pas lui en vouloir quand même, je murmure.

Le Brownie ne répond pas, mais je le sens bouger dans ma poche. Je vois sa petite queue touffue dépasser de ma poche, alors je la remets à l'intérieur, un petit sourire sur les lèvres. Il a simplement eu peur d'être brûlé vif, mais en aucun cas n'a-t-il voulu blesser le volatile. Quittant alors la pièce, je tente de retrouver mon chemin vers l'accueil en prenant le chemin inverse, revenant sur mes pas.

Retraversant les salles que j'ai déjà pu admirer, je baisse la tête, portant mon attention à mes souliers. Je rapproche mes mains de ma poche ventrale pour capturer la chaleur du Brownie, voulant être sûr qu'il aille bien. Je continue de marcher à travers les salles, sans y prêter attention. Cependant, après plusieurs minutes de marches, je dois me rendre à l'évidence : j'ai réussi à me perdre.

En même temps, Michael aurait pu installer des panneaux de direction, non ? Quitte à rendre sa maison pratique et magique, autant en mettre là où c'est vraiment nécessaire ! J'ai horreur de me perdre, je n'ai plus l'habitude des grands espaces. Je remarque également que le sol se trouve être du parquet, alors que je marchais dans de la terre jusqu'ici.

J'ai dû prendre un mauvais embranchement et me retrouver ici sans trop savoir pourquoi. Je ne sais même pas où je suis ! Il n'y a rien dans cette pièce. Les murs y sont blancs, le sol est brun et même le plafond n'a rien d'original : seulement peint en blanc.

Fronçant les sourcils, je regarde autour de moi, ne sachant pas trop par om repartir pour retrouver la sortie. C'est comme si je ne reconnaissais même plus le couloir, en réalité. Je m'approche de la porte, main en avant et recule d'un bond lorsque ma main disparaît derrière l'ouverture. Portant cette dernière à mon visage, je remarque qu'elle est toujours là. Je soupire tandis que T'Shael saute au sol, non content d'être dans ma poche. Il me regarde, les yeux perdus.

« On est où ? », demande la créature.

Je hausse les épaules, me laissant choir sur le sol.

— Je ne sais pas T'. Mais visiblement, si tu entres dans cette pièce, tu ne peux pas en sortir sans plonger... Je ne préfère pas savoir où, je grimace.

Le Brownie se retourne vers ladite porte et la contemple quelques minutes, sans trop savoir quoi faire. Nous restions là, tous les deux, ne sachant pas trop comment se sortir de là. Est-ce que le pass peut marcher ? Je n'ai pas vu d'endroit où le passer. Ni même un détecteur de pouvoir. Cette pièce semble être condamnée. Et je ne préfère pas savoir pourquoi. Ainsi, les minutes défilent et je reste là, assis à même le parquet, attendant de trouver une solution. Ou que quelqu'un me trouve, en réalité.

Les Chroniques d'Idan (tome 3) : L'Oracle MiracleWhere stories live. Discover now