Forget your past

XIIème

#Point de vue Arthur#

--Des fois, j'aimerai être riche et partir à la découverte du monde. Mais la réalité me frappe rapidement et me rappelle que j'ai très peu d'argent. C'est triste.

--Partons ensemble un jour. Cela coûtera moins cher et j'ai quelques économies.

--Toi ? Après avoir tous dépensé dans l'alcool ? Rigola Georges.

--Eh ! J'ai eu le temps d'en protéger un peu !

--Je dis cela, mais ce n'est pas possible. Je travaille et il faut que je prenne soin de ma mèr- Je reviens !

Georges partit rapidement, me laissant en plan. Sa mère est malade ? C'est ça qu'il cache ?

J'attrape mon verre et le porte à mes lèvres tout en regardant où il est allé. Je le trouve devant une table, entrain de prendre commande.

Il est jeune, il devrait profiter. Je le suis du regard, tout en réfléchissant à comment lui dire. Il va falloir que je prenne mon courage à deux mains.

Je laisse divaguer mes yeux sur la salle, essayant de trouver une quelconque occupation avant qu'il ne revienne.

Ca va bientôt faire un an... Un an que je n'ai pas revu mes enfants. Est-ce qu'ils vont biens ? Grandissent bien ? Sont-ils heureux ?

Je pose mon verre et regarde Georges sortir de la cuisine, les plats en mains. Famille nombreuses...

C'est la première fois qu'il y a autant de plat pour une table. Des nouveaux ? Je me décale un petit peu et essaye de voir le visage des personnes.

C'est une blague...? Je me lève rapidement et rejoins Georges.

--Bon appétit. Si y'a un quelconque problème, dites le m-

--Qu'est-ce que tu fais là Laura ?

Georges sursaute avant de se déplacer, plongeant son regard sur ma personne. Mon ex-femme me regarde perdue tandis que son mec me tue du regard.

Je finis par poser mes yeux sur mes deux filles qui me contemplent. Je tends ma main vers elles, mais Laura les enlève et les place à coté d'elle.

--Qu'est-ce que tu fais ? Ce sont mes filles, j'ai le droit de les toucher !

--Tu es bourré ! Le juge a interdit que tu les touches si tu es dans cet état !

--Tu as de la chance que je n'ai pas envie de nuire à ce restaurant. Parlons à la sortie.

Je tourne les talons et retourne m'asseoir sur ma chaise, vidant d'une traite mon verre. C'est le premier verre que je prends de la journée, et j'arrive techniquement à me retenir d'en prendre plus.

Pourquoi dès que je pense à elle, je veux boire, et encore boire...? Je pose ma tête entre mes mains et essaye de contenir ma colère. J'entends Georges revenir, et se placer juste devant moi.

--C-ça va...? Tu veux un autre verre...? Me demanda timidement Georges.

--Non, il faut que je résiste.

--Allons prendre l'air, j'ai ma pause.

Je relève la tête vers lui et souffle avant de la hocher. Il retire son tablier et vient de mon coté. Nous passons à coté d'eux, leurs regards sur nous.

Une fois dehors, je m'assois sur le bord d'un pot de fleur. Georges vient me rejoindre et on reste comme cela, attendant lentement et doucement que les minutes passent.

Je ne sais pas comment il fait, mais dès que je suis seul avec lui, je n'ai plus envie de boire. C'est réconfortant.

--Ton ex femme est belle.

--Ne me parle pas d'elle. Parles d'autre chose.

--Tes filles sont très belles. Elles te ressemblent.

--Tant que cela...? Elles me manquent tellement...

Cela faisait longtemps que je n'avais pas pleuré. Même après qu'elle m'ait trompé, ou que l'on m'ait interdit la garde. Les voir aussi grandes... J'ai raté leurs premiers pas, leurs premiers vrais sourires...

Je plonge ma tête entre mes mains et essaye de respirer normalement.

--J-je vais te laisser seul, si t-

--Non... Restes, s'il-te-plait... Soufflai-je en m'accrochant désespérément à sa chemise.

Je le sens se rasseoir à mes coté, mais ne le lâche pas pour autant. Deux mains froides viennent se poser sur mes joues, m'obligeant à relever ma tête. Une d'elle me retire ma main tandis que l'autre commence à doucement essuyer mes larmes.

J'ouvre mes yeux rougis et les plongent dans ceux de Georges. Ce contact est si doux...

--Ca va mieux...? Si tu comptes voir tes enfants après, il faut que tu sois présentable. Laisse-moi te rendre be- A-a-arthur...?!

--Merci d'être là...

Je le sens se détendre et poser délicatement sa tête sur mon épaule, tandis que je resserre mon emprise sur son corps.

Une embrassade avec quelqu'un a toujours été aussi réconfortante...? Mon corps qui semble si gelé est réchauffé par celui de mon vis-à-vis...

--Je vais devoir y aller Arthur, ma pause se termine dans 1 minute.

--D'accord. Disais-je en me détachant de lui. Retournons à l'intérieur.

Je le suis, allant vite me rasseoir à ma place et attendre qu'ils daignent vouloir partir. L'autre barman vient me rejoindre et se pose juste devant moi.

--Qu'est-ce que vous avez fait dehors ?

--Pourquoi ?

--On a entendu des personnes faire des petits "oh" en regardant l'extérieur.

--Rien de bien intéressant.

--Ah ! Ils viennent de payer. Ils sont entrain de partir.

Je tourne la tête tout en me levant et cours vers la porte.

Je ne vais pas les laisser s'enfuir !