Le Labyrinthe •Enora•

I : LE BLOC

Un bruit atroce m'obligea à plaquer mes mains sur mes oreilles. Je restai immobile en attendant que le grincement ne cesse, lorsqu'une violente secousse me fit tomber à la renverse. Ma tête heurta une surface métallique et ce fût à ce moment précis que je réalisai que l'endroit ou je me trouvais était en mouvement. Le sol froid qui était entrée en contact avec mon corps trembla légèrement et un déclic se fit entendre. Je levai alors les yeux vers une une trappe bétonnée et attendis que quelque chose ne se produise. Une minute s'écoula, peut-être même deux et je commençais à croire que je resterais coincée ici pour le reste de mes jours. Seulement, une lumière aveuglante se répandit autour de moi et il fût impossible de distinguer quoi que ce soit pendant une durée indéterminée. Lorsque mes pupilles s'habituèrent enfin à la luminosité, une silhouette était postée devant moi. Je sentis mon rythme cardiaque s'accélérer et ne sachant où aller, je reculai jusqu'à heurter une cagette en bois. En m'attardant sur cette dernière, je remarquai qu'elle contenait des graines et qu'une machette était posée un peu plus loin. Je m'en emparai aussitôt et la pointai dans la direction de l'individu qui recula aussitôt :

-Wow ! Attends, je ne te veux aucun mal !

Je me concentrai et avançai afin de mieux distinguer ses traits, sans pour autant baisser ma garder. Je l'observai et devinai qu'il s'y agissait d'un garçon. Ses cheveux blonds, relativement cours lui arrivaient au milieu du frond et des marques de transpiration luisaient au niveau de son cou. Sa chemise était couverte de terre mouillée et quelques cicatrices barraient ses bras.

-Newt, sors de là, lui conseilla un autre garçon.

Il ne bougea pas d'un cil et attendait visiblement que je dise quelque chose.

-T'as entendu mec ? Cette fille risque de te tuer !

Je fronçai les sourcils et baissai légèrement mon arme.

-Au moins elle comprend ce qu'on dit, se moqua un autre.

Je levai les yeux dans sa direction et siffai :

-Toi, tu ferais mieux de la fermer.

-Et elle parle notre langue, ajouta t'il en reculant, visiblement impressionné.

Je levai les yeux au ciel et m'ennervai :

-Vous êtes qui ? Et qu'est ce que vous me voulez ?

Le blond qui n'avait toujours pas bougé avança légèrement vers moi et leva les mains en signe de soumission :

-On peut tout t'expliquer, mais pour ça, il faut que tu nous accordes un minimum de confiance.

-Et pourquoi je ferais ça ?

-Parce que je n'ai pas l'intention de passer le reste de ma journée dans cette boite de ferraille ? Et toi non plus je suppose...

Je soupirai longuement et renonçai finalement à l'affrontement pour aujourd'hui. Je jetai un coup d'œil aux garçons qui regardaient la scène d'un œil curieux et déclarai :

-Très bien... Comment on sort de ce truc ?

Un jeune homme asiatique tandis son avant bras et m'adressa un sourire en coin. J'hésitai longuement et finis par le saisir à contre cœur. Lorsque mes pieds entrèrent en contact avec l'herbe fraîche, un sentiment de liberté m'envahit. Mais en regardant plus attentivement mon environnement, mon cœur loupa un battement. D'immenses murs de pierre étaient disposés tout autour de moi et me retenaient prisonnière de cette endroit. L'excitation que je ressentait quelques secondes auparavant venait de se transformer en peur. J'étais loin d'être libre, bien au contraire... J'étais faîte prisonnière avec une bande d'adolescents prépuberts et le pire dans tout ça... C'est que j' allais devoir me forcer à cohabiter avec eux afin d'avoir une chance de sortir d' ici.