Partie 51

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...

Trois heures sont passées depuis leur fuite, Atiyah souffre de nausées et d'un mal être à cause du lait d'ânesse, mais dès que le cocher annonce leur arrivée dans la ville d'Aligarh, un soulagement indéchiffrable s'affiche sur le visage du soldat Kazem.

    - On a enfin franchi la périphérie de la province d'Agra, dit le soldat d'un ton rassurée, il y a peu de chances qu'on nous retrouve désormais.

     Atiyah affiche un sourire au lèvres, tout le mal être se met à s'évaporer, et il laisse place à la détermination.

     - Je suis certaine qu'à l'heure qu'il est, les gardes impériaux ne se sont toujours pas aperçus de mon absence, dit Atiyah d'un ton amusé.

     Le soldat regarde étrangement la jeune femme, il se demandait bien comment une simple citoyenne de Samarcande a pu recevoir les faveurs du Shâh.

     - Vous avez fuit un avenir doré à Agra, peut-être avec toute cette détermination vous aurait pu devenir concubine impériale, puis peut-être consort et m'aime noble consort !

     La blonde n'aimait pas aborder ce sujet, fuir la terre ennemie était son objectif principal depuis qu'elle avait mit ses pieds dans le palais d'Agra. Ce Shâh ne la mérite tout de même pas car c'est l'ennemi de sa partie et c'est un coureur de jupon.

     - Vous pensez que tout l'or du monde valait mon amour pour Samarcande ? La richesse est-elle une raison pour vendre ma dignité à l'ennemi ? Dit Atiyah d'un ton interrogateur.

    Le soldat était étonné de voir un telq discours de la part d'une femme; d'une part il savait qu'elles pouvaient tout faire pour devenir riches et vivre dans le luxe; et d'autre part, quelle femme pourrait se refuser à un empereur ?

    La réflexion de l'accompagnateur se met à s'éclaircir, il est bien évident que le Shâh est attiré par cette femme si mystérieuse et introvertie à cause de son désintérêt pour le pouvoir, le souverain n'aimait pas qu'on se refuse à lui, et cette belle citoyenne à fait naître une envie démesurée de conquérir son coeur.

     - Samarcande vaut plus que tout l'or du monde évidemment, mais ce qui vous attend au retour n'est pas rose, dit-il alors que la belle blonde observait le paysage depuis la petite fenêtre de la calèche.

      - Je ferait en sorte que ma vie là bas soit des plus joyeuse, dit-elle en détachant son regard du portrait extérieur.

      Le soleil va bientôt se coucher, et le soldat Kazem prend la décision de s'arrêter dans la prochaine ville, Khurja.

  ...

        Dans les appartements du Shâh, le médecin ausculte pour la dernière fois leur maître.

     - Ne vous inquiétez pas votre Majesté, vous n'avait pas avalé du poison, c'est belle et bien le lait d'ânesse fermenté au contacte du soleil qui vous a causé tout cette indigestion.

     Le Shâh prit une mine rassurée, il était certain que sa captive n'oserait tout de même pas l'empoisonner.

       - Bien, vous pouvez disposer.

    Le médecin sort des appartements impériaux, et le souverain décide de se lever et se changer.

       - Votre Majesté, voulez-vous que j'apporte votre souper ? Dit l'eunuque en rejoignant son maître.

     Le Shâh se retourne en prêtant une attitude contrariée .

      - Je ne pourrait rien avaler à cause de mon imprudence ! Dit le Shâh la mine crispée, il essayait de cacher son désarroi.

     L'eunuque prit un air paniqué, il ne savait pas ce qu'il devait faire. Il craignait que le Shâh change de ton et qu'il le punisse pour son insolence.

      - Voulez-vous peut-être une concubine ? Dit l'eunuque d'une voix basse.

       Le Shâh se retourne vers son eunuque la tête noir de colère, il se retenait de ne pas l'étrangler.

       - Assez ! Taisez-vous ! Dit le Shâh en s'asseyant sur son fauteuil.

      Les pensées s'enchaînent, mais il ne connaissait pas les vrais intentions de sa belle captive, devait-il la punir dans le cachot ? Ou la menacer de faire du mal à son père ?

     Une idée lui vient en tête.

     - Demandez à la demoiselle Atiyah de venir dans mes appartements, qu'elle veille à porter une robe dénudée, dit-il d'un air enjôleur.

...

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