Non Roman. Le président va te tuer. Je l'ai vu. Je t'ai vu mourir Roman. Je t'en prie renonce et pars loin d'ici.

- Je ne peux pas Ambre. Ils sont tous présents. Tous les plus hauts dirigeants de notre société qui encourage les positifs, qui encourage les inégalités et l'esclavage moderne. Nous sommes des esclaves et ça doit se terminer.

- Il n'est pas question de ça Roman. Nous ne sommes pas là pour savoir qui a tort ou raison mais il s'agit de survivre pour le moment. Si tu y vas-tu mourra.

- Alors qu'il en soit ainsi.

Roman avait commencé à me contourner afin d'avancer vers le bâtiment mais je m'étais remise devant lui pour lui barrer le chemin.

- C'est une mission suicide Roman. Il n'y a rien d'héroïque dans cet acte. Tuer ces personnes ne va pas changer grand-chose et te tuer non plus.

- Quelqu'un doit agir Ambre. On m'a donné cette mission. La résistance veut que je le fasse.

- Alors fais le une prochaine fois. Tu auras tout le temps de mener d'autres actions contre le président. Mais si tu y vas maintenant pour actionner les explosifs tu n'auras pas le temps de repartir sans te faire voir Roman. Tu vas mourir ! Est-ce que tu le comprends ?

J'étais en train de m'énerver contre lui. Comme toujours il n'en faisait qu'à sa tête, persuadé d'avoir raison.

-Roman je t'en prie. Son regard s'était posé dans le mien et pendant de longues secondes on s'était regardé sans rien dire. Puis, du bout des lèvres je lui avais soufflé.

- Si tu meurs je ne m'en remettrais jamais.

Dans une dernière étreinte Roman avait fini par accepter non sans protester une dernière fois. Je savais qu'il renoncé pour moi et non par peur de mourir. Il renonçait à sa mission car s'il mourrait il ne voulait pas me causer plus de peine. Mais je savais que ce n'était que partie remise et qu'un jour il reviendrait et remettrait sa vie en danger. Je ne pourrai jamais l'en dissuader et je ne pouvais pas aller contre lui. Il était prêt à donner sa vie pour changer les choses et je trouvais cela admirable. Je n'étais peut-être pas entièrement d'accord avec ses méthodes mais au moins il agissait. Je voyais alors Roman disparaître petit à petit dans la forêt et tout doucement je recommençais à respirer. Agir contre le bureau était une chose. Mais le faire en tuant des innocents où en mettant sa vie en danger n'allait pas aider les citoyens et j'espérais qu'un jour Roman le comprenne.J'étais tellement perdue dans mes pensées que je ne l'avais pas entendu.

-Impressionnant.

Cette voix. Je m'étais figée sur place, incapable de me retourner pour lui faire face.

- Alors tu as le don de prémonition. Impressionnant. Je n'avais lu ça que dans des théories, je ne savais pas que c'était possible d'inclure ce don dans la greffe. Retournes-toi Ambre !J

'avais alors exécuté l'ordre du président et je m'étais retrouvée face à lui et à deux alphas dont Nayel. Dans on regard je lisais sa tristesse et je comprenais. Ils avaient tout entendu de ma discussion avec Roman. Mais si c'était le cas pourquoi ne pas être intervenu avant que mon ami parte ?

-Tu dois probablement te demander pourquoi je n'ai pas fait capturer ce traite qui te sert d'ami ? Parce que son tour viendra bien assez tôt. Là ce qui m'intéresse ce n'est pas sa minable tentative d'explosion ou le fait qu'il soit un traite bien que j'aie toujours eu un doute depuis le début. Non ce qui m'intéresse c'est toi Ambre. Ton don... Oui je pourrai te tuer pour avoir aidé un traitre même si au fond tu l'as finalement dissuadé de tuer des personnes. Mais je sais aussi que tu l'as faits pour lui et non pour moi. Je sais que tu me détestes et que tu détestes le Bureau. J'ai essayé de te faire changer d'avis, j'ai essayé le chantage en menaçant ta famille mais pourtant tu n'as pas hésité à aider Roman. Ton affection pour les gens t'empêche d'exécuter ta mission. Je devrais te tuer là de suite. Tu es un électron libre. Mais tu es bien trop précieuse pour qu'on te tue .

- Vous tenez ma famille alors vous savez bien que je ferai tout ce qu'il faut.

- Non Ambre. Je te l'ai dit. Ta gentillesse et ton affection causeront un jour ta perte ou celle de ta famille. Je suis fatigué de devoir jouer la carte de la menace alors j'ai une bien meilleure option que ta mort.

D'un léger geste il avait demandé à un des alpha présents de s'approcher de moi. La peur commençait à m'envahir... Alors c'était fini . J'avais lancé un regard à Nayel mais lui non plus ne savait pas ce qui se passait ou alors il jouait très bien la comédie. Il avait commencé à faire un pas vers moi mais mon regard avait suffi à l'en dissuader. Je ne voulais pas qu'il soit de problème par ma faute. Puis avant même que je puisse dire quoi que ce soit l'alpha m'avait mis une seringue dans le coup.Je sentais un liquide couler progressivement dans les veines. La sensation de froid m'envahissait et ma vision se troublait. La dernière chose dont je me souvenais était le regard de Nayel.

Lorsque j'ai de nouveau ouvert les yeux j'avais de suite compris que quelque chose n'allait pas mais impossible de savoir quoi. Je n'avais pas mal à la tête. Ma vision n'était pas troublée. Je n'étais pas fatiguée. En me redressant je comprenais que je me trouvais sur un lit. Aucune sangle ne me retenait ce que je trouvais étrange. Je me rappelais pourtant parfaitement ma conversation avec le président. Je l'avais trahi et pourtant j'étais vivante et je n'avais pas l'air d'être captive.En face de moi la porte était même grande ouverte comme pour m'encourager à partir mais sans comprendre pourquoi je restais là, assise sur le lit en regardant la porte sans aucune envie de la franchir. Pourquoi je devrais le faire ? Je n'avais pas peur d'affronter le président. Je n'avais pas à m'enfuir et à me cacher. Pourquoi je le ferai ? Mais je me souvenais aussi de la réelle raison de ma présence. J'avais voulu protéger Roman et ma famille et je me trouvais ici pour cette raison. Mon cerveau réfléchissait à toute vitesse. j'essayais de comprendre sans y parvenir. C'était comme si je me trouvais dans un labyrinthe. Je connaissais la sortie mais je ne me rappelais plus le chemin à suivre.

Ici c'était pareil. Je savais que j'avais voulu protéger ma famille mais je ne comprenais pas pourquoi je l'avais fait.m'avais t'ont fait quelque chose . La réponse était probablement oui mais pourtant cela ne me faisais rien. Je n'étais pas énervée de ne pas savoir pourquoi j'étais comme ça. Je n'étais pas non plus triste de ne pas comprendre. Je savais que j'avais agi pour aider ma famille et Roman. J'avais faits ça par amour mais le problème était qu'à présent je ne ressentais plus aucune émotion à leur égard. Leurs sorts ne m'intéressaient plus.


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