Le Crime Parfait (L.S.)

Chapitre 4

La directrice venait de se replacer derrière son bureau. Zoey me donna un léger coup de coude puis me fit signe de m'approcher. Je penchai la tête sur le côté pour écouter ses trouvailles.

- Vous n'avez pas remarqué ? Elle n'est pas revenue avec la pochette de feuilles. Je sais que je suis peut-être trop méfiante mais je ne la sens pas trop elle.

Je regardai dans la direction de la concernée. C'était peut-être vrai, mais après tout, elle était la dirigeante de ces lieux et je ne voyais pas trop le problème d'emmener une pochette quelque part. Je lui rétorquai :

- Arrêtez donc de vous faire des illusions ! Elle ne fait que son travail. Nous sommes venus pour Monsieur Tomlinson et Monsieur Horan et non pour chercher plus de personnes à soupçonner. Elle n'est responsable en rien dans cette affaire.

Elle grimaça, irritée du fait que j'ai pu remettre en doute ses "qualités" de policière. Je me redressai pour regarder la proviseur dans les yeux. Elle était calme, sa main sous le menton montrait qu'elle n'avait pas de problème et elle n'agitait pas ses pieds comme beaucoup de personnes font lorsqu'ils sont inquiets. Soit elle n'était pas coupable sot elle cachait bien son jeu mais pour l'instant il n'y avait pas assez de preuves pour la placer sur la liste des suspects potentiels. 

- Monsieur Tomlinson. Monsieur Horan. Je pense que vous avez déjà rencontré Madame Ocean et Monsieur Styles. Je pense aussi que vous savez pourquoi ils se trouvent ici en ce moment même.

Les deux tourtereaux répondirent affirmativement et le blondinet prit la parole d'une voix sûr.

- Vous pensez bien, Madame Jane. 

Puis se tournant vers nous, il ajouta :

- Vous êtes là pour savoir si nous ne sommes pas des menteurs. Alors adressez-vous à nos collègues, nos élèves. Vous ne voyez donc pas que mon collègue est encore sous le choc, venez le revoir dans quelques jours si vous voulez des informations car je doute fort qu'il puisse vous sortir un mot à ce sujet.

Sa voix me surprit, froide, coléreuse et ferme. Il cherchait à défendre son "collègue", ce que je pouvais concevoir mais pourquoi ne pas nous le dire d'une façon plus calme ? Je vis la main de Louis se faufiler sous son bras pour se déposer sur la cuisse, qu'il tapota doucement pour le calmer. La directrice n'avait sûrement pas vu puisqu'elle reprit rapidement la parole suite à cette échange.

- C'est... une très bonne idée que vous suggère là Monsieur Horan. Les professeurs de cette établissement ne seront pas contre un petit interrogatoire et les élèves encore moins. Vous avez le temps de les voir maintenant avant la reprise des cours alors dépêchez-vous d'aller leur parler mais il faut que je parle à mes collègues de travail présent dans cette pièce avant de vous rejoindre. Commencez par Monsieur Payne, professeur d'Anglais. Dans la salle des professeurs ou alors dans la sienne, numéro 29 dans le bâtiment A. 

Zoey ne se fit pas prier pour se lever. Elle paraissait furieuse. Je n'eus pas le temps de saluer la directrice qu'elle me tira par l'avant-bras. En sortant, mon tibia tapa contre une pile de feuilles qui s'éparpilla sur le sol mais Zoey refusa que je m'en préoccupe et nous sortîmes en hâte.

Les couloirs étaient bondés, les élèves et les professeurs parlaient à voix hautes formant une cacophonie que même un sourd aurait pu entendre. 

- Non mais je rêve ou nous venons vraiment de se faire expulser du bureau ? Qui est-elle pour donner des ordres à des représentants des forces de l'ordre ? Je ne suis pas que la capitaine de la police scientifique ! J'ai été aussi dans la brigade antigang. Je te dis et répète qu'elle est impliquée dans toutes ces affaires !