La pornographie : trop plein les yeux, trop plein la tête !

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Donc, comme on ne peut en parler, le Q nous obsède.

Et d'autant plus qu'on en ignore les aspects pratiques et profonds, ce qui le rend d'autant plus mystérieux et fascinant.

Alors, avec une facilité que nos parents et grands-parents n'avaient pas, on surfe sur le net à la recherche d'images pour percer à jour cette énigme qui vibre et met en tension le monde entier et tout notre être intérieur.

Et on découvre la pornographie.

Cette pornographie que certains camarades d'école évoquent en ricanant ou avec assurance, avec un air entendu un peu pervers ou narquois.

Et qu'on se prend en pleine face.

Parce que, le porno, c'est pas fait pour les ados.

Le porno, c'est une fabrication commerciale, voire artistique, qui vise à redonner à des adultes qui pratiquent des routines sexuelles le frisson d'autres expériences moins communes. La plupart des pornos s'adressent d'ailleurs aux hommes et glorifient leur virilité : endurance, beauté, musculature, et surtout sex appeal, puisque les femmes, dans ces fictions, sont réduites à l'état de nymphomanes.

Ce sont des mises en scène fantasmatiques et acrobatiques, sportives, qui n'ont rien à voir ni avec la réalité des relations normales ou amoureuses, ni avec les capacités physiques du commun des mortels.

Voir un porno quand on n'a pas d'expérience sexuelle, c'est comme voir un alpiniste grimper sans accessoires à une falaise : ça a l'air facile, ça a l'air banal, mais si on essaie de l'imiter, on se casse la gueule. Et on peut en crever. Ou en tout cas finir handicapé.

La réalité, c'est que les femmes comme les hommes ont besoin de confiance et d'émotion en général, de désir et de respect mutuel surtout pour se mettre à nu dans un rapport sexuel. La vérité, c'est qu'on est moins endurant, plus maladroit, et surtout moins extrême. Le kamasutra n'est pas à connaître et à expérimenter à 14 ans. C'est l'équivalent d'une proposition non obligatoire d'expériences pour l'ensemble d'une vie de couple. Pour renouveler le plaisir, se donner des défis ensemble. En plus, faut pas perdre de vue que c'est une fabrication médiévale à destination de la noblesse indienne qui s'ennuie, pas des ados qui sont titillés du slip ^^

Enfin, il faut comprendre le danger du porno : certes il y a l'excitation de la transgression et l'excitation du voyeurisme, mais il y a l'impact éducatif : à trop regarder de pornos, à ne regarder que ça, on déforme sa vision du réel et on devient malade ; on ne reconnaît plus l'individualité de la femme, on ne respecte plus ni son corps ni celui de son ou sa partenaire, et on crée à cause du plaisir de la masturbation qui accompagne souvent ce visionnage une forme de dépendance chimique à cause des endorphines, ces hormones que le corps fabrique et qui sont source de plaisir, puis d'addiction. Sans compter qu'on fait ça la nuit en empiétant sur son sommeil, donc sur sa santé et son intelligence, au final.

Or, les mécanismes de l'addiction sont nocifs et implacables, et on ne s'en libère que difficilement seul.

Du cul en choeur !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant