C'était très difficile pour moi de voir l'homme dont je suis amoureuse souffrir sans que je ne puisse rien faire. Lorsqu'on perd un proche, au fil du temps nous pouvons nous habituer à son absence mais il y a des jours, des instants et des évènements où tout nous ramène à ce proche décédé. Je le comprends car je l'ai déjà vécu plusieurs fois avec ma sœur.

Je suis tombée enceinte et cela le renvoie certainement au période où il a découvert que sa première femme était enceinte. Puis il n'y a pas de doute sur la photo, ils étaient vraiment très heureux Ma Sha Allah.

Je m'approche de lui doucement et pose ma main son épaule. Il n'eût, encore une fois, aucune réaction. Je m'agenouillais en face de lui et lui relève docilement son visage larmoyant. Je lui efface ses larmes avec mon pouce. Mon cœur se déchira littéralement lorsque je le vis dans cet état pour la première fois.

Je ne savais pas quoi dire alors je le pris tout simplement dans mes bras. Sa respiration était saccadée et je sentais son cœur battre fortement.
Il essayait de retenir ses larmes.

-Ça va aller. Je suis là pour toi, on relèvera la pente ensemble. Je suis là mon bébé. Tu n'es pas seul, sache le. Dis je à voix basse pour qu'il se laisse aller par ses émotions.

À l'entente de ses mots, il se mit à faire couler des larmes. Je ne voulais pas le voir comme ça alors j'eus les larmes aux yeux mais je ne me devais pas d'être dans la même situation que lui donc je refoulais aussitôt mes larmes.
Je lui laissais le temps qu'il lui fallait pour se calmer ensuite je lui séchais son visage avec ma main.

-Je suis désolé. Dit il honteux en baissant la tête, tenant toujours la photo dans sa main.
-Pas de quoi, c'est normal. Je suis ta femme, j'ai le droit de te voir dans ses états là mon bébé.
-La plupart du temps, je refoule mon mal être au fond de moi. Je ne suis pas le premier homme a perdre sa femme enceinte et son fils de 15 ans. Je m'en remets à Allah et je ne me plains pas de Sa Volonté parce qu'Il en a décidé ainsi et c'est comme ça. Jamais je ne me suis demandé : Pourquoi moi ? Jamais et Allah m'en est témoin. Cependant il y a des moments où leurs absences se fait très présentes et pendant ces moments-là je suis vulnérable. Très vulnérable. J'arrive plus à contrôler mes émotions.
-Quand tu as appris que j'étais enceinte et que tu es resté seul, tu as eu un déclic de votre relation.
-Oui. Je me suis souvenu lorsqu'elle était enceinte de Hakim, c'était l'un des plus beaux jours de ma vie.  Entre temps elle avait eu un problème et on appris finalement qu'elle ne pouvait plus avoir d'enfants mais 15 ans après, par la grâce d'Allah, elle est tombé enceinte. On était heureux et Hakim aussi était très surexcité à l'idée d'avoir un frère et une sœur mais on était loin du compte. Noor ne savait pas que jamais elle ne donnera naissance aux bébés, elle ne savait pas que c'était son heure qui approchait et Hakim ne savait pas non plus, que quelques jours après la mort de sa mère, il allait la suivre. Je ne savais pas que j'allais perdre toute ma famille. Explique t'il difficilement.
-Souviens toi du verset : Nous avons placé ce qu'il y a sur terre pour l'embellir, afin d'éprouver (les hommes et afin de savoir) qui d'entre eux sont les meilleurs dans leurs actions. L'homme est éprouvé selon sa religion alors s'il est ferme dans sa religion alors ses épreuves sont plus dures.
-Oui c'est ce qui me fait tenir face à cela.
-Vous aviez une super belle famille. Débutais je en prenant la photo pour les regarder.
-Oui. Souria t'il faiblement.
-Dis donc elle était superbement belle et Hakim aussi.
-Tu as vu comment il me ressemblait.
-Oui, grave mais il est bien plus beau que toi.
-Je l'accepte. Rit il.
-Comment était il ?
-Trés dynamique et très inspiré pour écrire des rappels islamiques. Il m'aidait très souvent dans mes prêches. Et son plus grand rêve était d'étre Imam à la Mecque. C'était un garçon très pieux Ma Sha Allah.
-Comme son père !
-Si tu le dis. Souria t'il.
-Il avait maîtrisé le Coran ?
-Oui lorsqu'il avait 10 ans.
-Lorsqu’un jeune enfant décède, il devance ses parents au Paradis
Mu'âwiya ibn Qurra a rapporté d'après son père : « Lorsque le Prophète Saws s'asseyait, un groupe de compagnons s'asseyaient avec lui. Parmi ceux-ci se trouvait un homme qui avait un jeune garçon qui montait sur son dos et s'asseyait devant lui jusqu'au jour ce jeune garçon décéda et l'homme cessa d'assister à ce rassemblement. Le Prophète Saws remarqua son absence et dit : "Pourquoi ne vois-je plus untel ?" On lui répondit : "O Messager d'Allah, son enfant qui tu voyais est décédé et c'est ce qui l'empêche d'assister à cette assemblée." Le Prophète Saws alla à sa rencontre et lui demanda des nouvelles de son fils. L'homme l'informa qu'il était décédé. Le Prophète Saws lui présenta ses condoléances puis lui dit : - "O untel, que préfères-tu : profiter de lui (ton fils) toute ta vie ou ne pas te présenter demain devant une porte du Paradis sans le trouver t'y ayant devancé et t'ouvrant celle-ci ?" - "O Prophète d'Allah, je préfèrerais certes qu'il me devance à l'une des portes du Paradis et m'ouvre cette dernière.", dit l'homme. - "Tu auras donc ce que tu souhaites.", dit le Prophète Saws.     Un homme parmi les Ansârs se leva ensuite et dit : - "O Messager d'Allah, je sacrifierais pour toi ma vie. Cela est-il spécifique à cet homme ou est-ce également valable pour tout musulman qui a perdu un jeune enfant ?" - "Cela est certes valable pour tout musulman qui perd un jeune enfant.", répondit le Prophète Saws. »
-Shoukran Jazeelan As-Sakina. J'étais pas au courant de ce hadith là. Tu m'as remonté le morale Wallahi. Qu'il en soit ainsi par la volonté d'Allah.
-Tu veux me parler de ma coepouse ? Demandais je pour qu'il se confie d'avantage à moi.
-Noor, je l'ai rencontré alors que j'étais au lycée. Sa piété et sa pudeur m'ont tout de suite fait tombé sous son charme et je suis allé lui en parler. Elle m'a dit de manière indirecte que c'était réciproque alors ainsi nous avions débuter une relation dans le halal. Lorsque j'ai décroché mon premier travail, je l'ai épousé aussitôt. J'étais son aînée de 3 ans. Au début on arrivait pas toujours à assurer les 3 repas quotidiens mais le Coran et la Sounnah nous faisait vivre, on vivait dans le bonheur absolu Ma Sha Allah.
-Elle t'a aidé dans ton travail ?
-Elle avait une tontine, elle a gagné une très grande somme qu'elle m'a convaincu de prendre pour débuter un petit commerce, le temps que je reçois mon passeport diplomatique.
-Et c'est de là qu'est partie l'homme que tu es aujourd'hui.
-Tout à fait !
-Dans ce cas, continues à tenir le coup. Je ne pourrais jamais la remplacer certes mais sache que je suis là pour toi. Ensemble, on fera des aumônes en sa faveur et d'ailleurs je te propose de faire le récital complet du Coran chaque mois In Sha Allah avec toute sa famille, pour le repos de son âme et de celui de Hakim, ton fils. Les actes surérogatoires qu'elle t'a apprise, apprends les moi à ton tour, comme ça, elle y recevra des hassanats chaque fois qu'on le fera. Ou je sais pas moi, il y a plusieurs moyens d'accorder des hassanats à une personne décédée. Et je te promets que désormais je prierais pour le repos de leurs âmes dans mes douas ainsi qu'à tous les musulmans. On fera aussi des demandes de pardon en leurs faveurs In Sha Allah.
-Tu ferais ça ?
-Je suis capable de tout pour te voir sourire.
-Même le fait d'accepter que j'aime une autre femme ?
-Même le fait d'accepter que tu aimes une autre femme ! Je me ferais violence pour ça mais bon ton sourire en vaut la peine. En plus si ça se trouve, c'est toi qui est entrain de les pleurer mais eux sont dans de très bonnes conditions, leurs tombes sont des jardins du paradis In Sha Allah.
- Amine. Dis donc que mériterait cette jolie femme pour m'avoir rendu le sourire ?
-Ton amour bien évidemment. Répondis je en posant la photo sur le chevet pour le regarder droit dans les yeux.
-Lequel ? Demande t'il en rangeant une touffe de cheveux derrière mon oreille.
-Celui auquel tu dois faire une invocation contre Sheytan.

Sans se faire prier, il m'embrasse avec un sourire.

Pour une fois, j'étais fière d'avoir fait preuve de maturité concernant ce sujet. Tata Maty avait réellement raison, l'âge ne fait pas la maturité d'une personne.

🌟

Mes Tourments De Martyre....Where stories live. Discover now