Cosmic Love - Florence+The machine

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Au début l'amour c'était moi,Iris et maman on ne faisait qu'un j'étais au chaud, j'étais protégée j'étais aimée. Quand cet époque béni prit fin l'amour ce fut moi, maman, le moulin à parole légèrement violent qu'est ma sœur aînée et une voix masculine quelque peu lointaine, mon papa. Bien sur j'ai rencontré d'autres formes d'amour durant mes plus jeunes années plus ou moins grandes. Je me rappelle encore des tapes affectueuses et des surnoms des grands-mères du parc ou encore des bras réconfortants de ma mère lorsque j'avais peur les nuits d'orage. Je connaissais l'amour sans pouvoir le nommer et pour cause je n'avais jamais eu besoin de le faire. Je n'avais jamais eu à réclamer ni l'amour ni l'attention de qui que ce soit. L'amour on me le donnait sans que je le demande. Sans embellir mon portrait j'étais une petite fille joviale, gentille et entre nous plutôt mignonne dans le genre joues de hamster et sourire à trou parce qu'elle est tombée sur le trottoir. Cela suffisait apparemment à mon entourage et à moi aussi jusqu'à ce fameux jour de mon année de CE1. J'avais fait ma rentrée plus tard,car je revenais d'un voyage à l'étranger chez ma grand-mère . Nous étions revenus plus tard car les billets d'avion étaient moins cher à cette date. Tout ce que j'avais compris à l'époque c'est que j'allais manquer des jours d'école et cela suffisait à mon bonheur. J'étais donc arrivée avec une quinzaine de jours de retard dans une classe où très peu de visages m'étaient familiers. Nous sommes en CE1 et le 21 septembre je suis donc forcée de m'asseoir là où il y a de la place. En l'occurrence à côté d'un garçon avec de longs cheveux noirs qui comme il avait la tête baissée formaient un rideau devant son visage. Il ressemblait beaucoup dans son attitude à Victor l'enfant sauvage et il prouva par la suite qu'il avait effectivement le même caractère. Ce qu'il faut préciser c'est que tout comme ma chère sœur je suis une pipelette et j'ai prouvé à mainte reprises durant ma scolarité que je pouvais parler à un mur. A peine assise je cherchai donc un sujet de conversation pour noyer les oreilles de mon voisin de table alors que je m'apprêtais à entamer une diarrhée verbale je du faire face au premier rejet de ma vie. Mon voisin de table décala sa personne et la table en question. Je fus confuse face à cette action. Chercherait il à m'éviter ? Étant plutôt lente à la détente je recollas nos table malgré le très audible soupir de la part de notre aimable Victor. Pour le restant de l'heure il s'appliqua alors à m'ignorer ce qui fit monter en moi un sentiment étrange et inconnu jusqu'alors. Il ressemblait beaucoup à celui que j'avais entre le moment où maman me criait dessus pour une bêtise et celui où elle me faisait un calin. Mon voisin s'appliqua ensuite à m'ignorer jusqu'à la sonnerie de dix heure qui mit fin à son calvaire. Quant à moi je rejoignis ma cousine et meilleure amie du même âge que moi dans la coure de réccréation. Gabrielle de son nom était aussi vive et gaie que moi et nous étions ravies de nous retrouver en ce jour qui était ma rentrée officielle. Cependant je ne me rappelle pas des jeux auxquels nous avons joué ce jour là même si ça relevait probablement de la cour pénale internationale. Ce que je me rappelle en revanche c'est de m'être arrêté au milieu d'une course poursuite ce qui était rare pour la hyène hyperactive que j'étais. Par le travail du hasard j'avais croisé le regard de Victor au milieu de la coure.

A l'époque je n'aurais pas pu dire ce que j'ai vu dans ses yeux et même aujourd'hui je ne suis pas sure d'avoir les bons mots. J'ai vu plus que ce qu'une enfant de sept ans peut comprendre.Cet enfant qui avait le même âge que moi semblait porter beaucoup trop de poid pour de si frêles épaules et il était assis tout seul et tout calme comme prostrée, il observait les fourmis. C'était incompréhensible pour moi qui était si sociale et joueuse.Ce bref échange changea la trajectoire de ma course et je m'apprêtais à alpaguer notre chère Victor avec la détermination d'une lionne et la délicatesse d'un phacochère. Heureusement pour mon entreprise la sonnerie annonça la fin de la pause ce qui repoussa ce projet encore indéfini à plus tard. Alors que nous nous assîmes en classe il se formait dans ma tête une idée de plus en plus précise j'allais devenir l'amie de Victor en commençant par connaître son prénom. J'appris que mon voisin de tablée s'appelait Damien en louchant sur son cahier ce qui me valut quelques œillades de travers malgré mes plus beaux sourires édentés qui faisaient bien évidemment entièrement parti de mon plan. Et bien entendu ce plan échoua pendant plusieurs semaines consécutives mais j'étais plus persévérante qu'une mère qui veut savoir si vous vous êtes brossé les dents et Damien commençait à s'habituer à moi. Lorsque j'ai commencé a suivre Damien je n'étais pas consciente que je lui portait de l'amour aussi platonique fut il et c'est rose ma sœur aînée qui m'éclaira sur le sujet. Elle était déjà une grande de sixième et savait ces choses là un soir elle m'expliqua depuis son lit en dessous du mien sur notre lit superposé. D'après elle Damien et moi étions a-mou-reux. Il est vrai que j'avais déjà entendu nos camarades dire des choses pareil mais eux plutôt en chanson tel que « oh la menteuse euh ! elle est amoureuse euh ! ».Les moqueries de nos camarades ne semblait pas déranger mon enfant sauvage et peu à peu mes efforts commencèrent à porter leurs fruits. A la fin du mois d'octobre il avait cessé de séparer systématiquement sa table. Au retour des vacances de Noël son bonne année d'une voix calme que j'entendais pour la première fois me propulsa plusieurs mètres au dessus du sol. Quand finalement en mars pour son anniversaire je lui apporta un muffin j'eus le droit à un de ses rares sourire. A ce moment précis je découvris son secret Damien n'était pas un enfant sauvage mais une comète. Ce moment a scéllé notre lien et à dix heure je forçais ma cousine à venir observer les fourmis avec nous. Puis on a alternés les jeux et l'observation des insectes et j'ai pu voir Damien s'ouvrir au monde et éclairer ceux qu'il touchait d'une lumière discrète mais une lumière tout de même. Comme la vielle dame qu'il accompagnait faire sa ballade le mercredi ou Aaron qu'il aidait avec ses exercices en classe. 10 ans plus tard ma comète est toujours aussi insaisissable et brillante mais elle ne me quittait plus. Aujourd'hui je ne peux pas imaginer ma vie sans lui et pourtant on en a fait du chemin. La vie n'as pas toujours été simple depuis l'école primaire et la route à souvent été accidenté. Tout s'était compliqué à commencer par nos familles dont les problèmes se sont empirés, problème qui antérieurs à nos naissances d'ailleurs. Pour être brève mes parents ne voulaient pas se marier et les parents de Damien ne voulaient pas se marier. Rose, Damien sa sœur Dana et moi sommes les dommages collatéraux de ces aspirations ratées. Nous n'étions pas les seuls à avoir des souffrances filiales c'était parfois compliqué pour Gabrielle de vivre seule avec sa mère et ses aventures. Avec le temps l'amour c'était transformé l'amour était devenu moi, maman, Damien, Rose, Gabrielle et papa. Et alors que les autres éléments de ce système vénusien changeait Damien restait constant. Il était mon point de repère lorsque la planète Papa et la planète Maman tentaient de s'anéantir, mon étoile du nord lorsque la constellation Gabrielle s'effondrait et mon dernier satellite lorsque la lune Rose allait visiter d'autres galaxies. Dans trois mois nous finissons le lycée et dans une semaine j'ai dix-huit ans en regardant en arrière j'ai du mal à croire que nous avons parcouru tout ce chemin mais encore plus que nous devons tracer celui qui va de l'avant. Avec mes deux inséparables on a prévu d'emménager à Paris pour nos études on croise encore les doigts pour un logement du CROUS car les prix de l'immobilier parisiens nous on fait prendre une douche froide. Si j'ai de la chance ce sera le dernier été ou je prendrais la ligne D pour aller flaner à Châtelet, le dernier été que je passerais entre quatre tours de ma banlieue nord, Le dernier été que je passerais entre quatre mur parce que je n'ai pas d'argent pour sortir. En tout cas ce sera le dernier été où je m'interpose entre mes parents, le dernier été où je passe la nuit au commissariat et le dernier été où je dis à l'assistante sociale que je n'ai pas besoin d'être placée.

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⏰ Last updated: Jan 28, 2023 ⏰

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C'était une histoire d'amour Where stories live. Discover now