Alerta, Tome 1, la prophétie

Chapitre 6 (1 ère partie)

Eleanor

Aujourd'hui ne pouvait forcement qu'être un jour meilleur. Je descendis les escaliers avec un peu d'avance, comme hier. Je fus surprise de voir que Thomas et Alana étaient déjà arrivés. Ils se retournèrent et quand je vis le visage qu'ils affichaient, je me dis que la situation pouvait encore empirer.

-      Oh non ! Qu'est-ce qu'il se passe ?

-      Eleanor, par rapport à l'incident de lundi dernier...Thomas n'avait pas l'air très à l'aise. En voyant son embarras, Alana prit l'initiative de continuer.

-      On va devoir révéler à tout le monde la véritable nature de tes pouvoirs, commença-t-elle

-      Quoi ?

-      Le jour de mon bal, je l'annoncerais à tout le monde, après la démonstration de mes propres pouvoirs.

-      Mais pourquoi ? demandai-je

Thomas releva la tête et je compris.

-      Pour-quoi ? répétai-je.

Aucun des deux ne me répondit.

-      J'ai dit POURQUOI ?!

-      Eleanor, la famille de Sophie est très influente. On n'a pas eu le choix, expliqua Thomas

-      La suite, le stoppai-je.

Ils me regardèrent un peu surpris, puis Thomas baissa la tête une seconde fois.

-      Vu vos regards, j'ai très bien compris que ce n'était pas tout, continuai-je.

-      Tu as trois mois, dit la princesse.

-      Trois mois ? Trois mois pour quoi ?

-      Tu as trois mois, à partir d'aujourd'hui, pour apprendre à maîtriser tes pouvoirs.

-      QUOI ?! Comment ça trois mois ? Et si je n'y arrive pas ?

-      Tu as trois mois à partir d'aujourd'hui pour apprendre à maîtriser tes pouvoirs, sinon, c'est l'exécution, finit-elle.

Je ne savais pas quoi répondre. Je crois que mon cerveau refusait d'assimiler l'information.

-      Vous n'aviez pas dit qu'il fallait au moins neuf mois pour parvenir à maîtriser ses pouvoirs ? leur demandai-je, perdue.

-      Si, mais...commença Alana.

-      Non ! C'est bon ! Merci, concluai-je.

Je me dirigeais vers la voiture comme un robot. Je ne prononçais aucun mot et n'adressait même pas un regard à Thomas ou à Alana qui guettaient une réaction hystérique de ma part. Ils avaient raison, ça n'allait pas tarder.

Je descendis de la limousine, sans même attendre le prince et la princesse. Je savais ce que j'allais faire. Et je me dirigeais vers mon objectif sans attendre. Lorsque je vis sa petite queue de cheval blonde se détacher de la foule, je fonçais vers elle. Une petite tape sur son épaule.

-      Sophie ? lui demandai-je, avec une voix délicate.

Elle se retourna. Son visage afficha un air écœuré. Avant même qu'elle ne me jette une nouvelle fois son venin à la figure, mon poing se dirigea (assez violement, je le concède) droit vers son petit nez. Qui se cassa sur le coup. Je vis la surprise sur son visage, lorsqu'elle tomba sur les fesses. Pour la seconde fois en deux jours, je m'accroupis bien en face d'elle.

-      Je t'avais prévenue. Maintenant il ne te reste plus qu'à respirer par la bouche, lui dis-je.

Je me relevais en analysant les visages de la foule qui s'était regroupée autour de moi. Je dirais qu'ils étaient à peu près tous choqués. Pour certains, il y avait une lueur de dégout et d'autres, une lueur d'amusement. Je me retournais et me dirigeais vers le lycée pour entamer une nouvelle journée qui m'avait permis d'apprendre une chose : j'allais mourir.