06 ~ Solution

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Six mois plus tard...

Nous filions le parfait amour.
Nous étions heureux.

Je profitais de chaque instant avec lui, dans ses bras ; rien ne pouvait entacher mon bonheur, notre bonheur.

Oui, rien !

Pas même ce poison qui s'acharnait sur moi presque tous les jours, m'invectivant, me frappant parfois jusqu'à me faire vomir jusqu'au sang, comme une punition à ce trop plein de bonheur.

Pourquoi je me laissai faire ?

On m'avait déjà dit la réalité... Alors, je ne me battais pas.

Pourquoi je ne disais rien ?

Je devais agir comme un homme et régler mes problèmes seul.

Non...

J'étais juste faible, lâche et j'avais peur.
Peur que les mots ne donne plus de concret à celui que j'évitais depuis plusieurs mois déjà.
Car, n'ayant pas assez confiance en moi, ces mots avaient fini petit à petit à entrer dans mon esprit et posséder le peu de force et de courage qui me restait encore.

J'aurai dû être plus fort, j'aurai dû lui faire confiance, me faire confiance, avoir confiance en notre amour... En mes amis...

Oui...

Tout était de ma faute.

Maintenant, je me retrouvais là, sous un ciel gris, la pluie menaçant mais ne se montrant pas pour cacher ses larmes qui dévalaient mon visage.

J'étais là, la tête baissée, regardant ce qui restait de toi... Ce monticule de terre où tu avais trouvé repos.

Par ma faute, ton sourire n'illuminera plus mes journées.
Tes baisers ne me permettront plus de supporter ces souffrances qu'elle m'infligeait.
Ta douceur ne m'enveloppera plus.
Tes caresses ne soulageront plus les douleurs de ses marques sur ma peau, sur mon corps...

Au moins ne les verras-tu pas.

Tu me manques.

Pourquoi ?!

C'est moi qui devais être là, sous cette terre.
C'est moi qui aurait dû disparaître de la surface de la terre.
Je ne te méritais peut-être pas.

Je t'aimais, je t'aime... De toute mon âme.

Et pourtant, je t'ai tué !

Oui, c'est moi qui fus ton meurtrier !

Le cœur en miettes, je n'avais plus qu'une seule solution.

Le retour à l'université sans toi fut difficile, les douleurs empiraient mais elles étaient moins douloureuses puisque tu n'étais plus là, et je n'avais plus à faire semblant, à te mentir...
Le plus difficile, c'était de me retrouver seul dans cette chambre, dans ce lit minuscule qui me semblait si grand maintenant... et si blanc.
Ta chaleur que je ne sentirais plus contre moi.

Oui, c'était la seule solution...

De toute façon, il ne restait plus beaucoup de temps.

Alors, sans hésiter plus, je me rendis à cet endroit, notre endroit à nous.

Cela m'avait pris la journée et j'y arrivais à la nuit tombée mais qu'importe, je continuai mon chemin sans me soucier de la noirceur qui m'enveloppait, des pierres invisibles qui me faisaient trébucher et parfois tomber, écorchant encore plus ma peau mise à vive par le précédentes « caresses » de ma nouvelle meilleure ennemie...

Arrivé au lieudit, je m'installai tranquillement, regardant la mer à perte de vue, les étoiles scintillantes au-dessus d'elle.

Et, un léger vent qui me donne des frissons et je sais que tu es là, avec moi.
Je me mets à sourire, heureux de ressentir ta présence.

J'ai l'impression d'entendre ta voix.

Je sais, je sens que tu n'es pas d'accord, que tu es malheureux d'avoir tout découvert de cette façon, de me voir ainsi mais je vais encore te faire souffrir, je vais encore te trahir...

C'est ma solution...

Alors, plein d'appréhension, mais décidé, je me laissais flotter par le vent des alizées, espérant arriver jusqu'à toi.

« Je suis désolé... Mon amour... Je t'aime. »

Puis, je fus enveloppé par la douceur des bras de la belle bleue, mes poumons se remplissant de plus en plus de son amour jusqu'à exploser... Et là, je m'endormis enfin, de ce repos éternel que je redoutais et espérais tant...

Tout pour retourner jusqu'à toi...

...

BACK TO YOUDonde viven las historias. Descúbrelo ahora