CHAPITRE 20

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Il était 14h, j'étais sur les quais, le soleil semblait froid, le vent faisait frissonner les feuilles nouvelles des arbres : le printemps approchait à grands pas. Mon coeur se serrait à chaque minutes qui s'écoulaient, mes yeux cherchaient Aaron et mes mains tremblaient nerveusement. Sans que je mis attende, un souffle effleura le lobe de mon oreille et un frisson traversa de long en large les os de mon dos, puis deux bras se glissèrent sous les miens et se refermèrent contre mon ventre.

Aaron : Salut, tu m'avais inquiété tout à l'heure, je voulais te faire un câlin.
Gaël : Je ne dis pas non à tes câlins.

Je me retournai, l'embrassai puis replongeai dans ses bras afin de trouver du réconfort. On resta dans cette position pendant un bon moment. Je pris mon courage à deux mains, inspirai un bon coup, puis lui racontai tout. J'étais toujours dans ses bras, je ne voyais ni son expression, ni son visage, ni ses magnifiques yeux bleus. Je racontais, sans m'arrêter, ma consultation à l'hôpital, mes résultats et la manière par laquelle j'avais attrapé ce virus. Au fur et à mesure que je parlais, mes mains se resserraient sur le dos de son manteau. Je tremblais légèrement, mon rythme cardiaque était cependant rapide et mes yeux commençaient à me piquer.

Je m'attendais à un rejet de sa part, mais cela n'arriva pas. Il se contenta de me caresser doucement les cheveux et le dos, ensuite il resserra à son tour sa prise sur moi et il nicha son nez dans mon cou. Après bien une bonne minute, il releva son visage, plongeant ses yeux dans les miens. Il ouvrit la bouche comme s'il voulait parler, mais la referma aussitôt, il se contenta de déposer ses lèvres contre ma nuque.

Gaël : J'avais peur que tu me rejettes... tu ne peux pas savoir à quel point le fait de te le dire m'a rongé. Je ne te dégoûte pas ?
Aaron : Tu as si peu confiance en moi ? Pourquoi est-ce que tu me dégoûterais ? Je t'aime de tout mon coeur et rien ne changera mes sentiments, pas même une maladie. Je te soutiendrai jusqu'au bout, je resterai à tes côtés et je ferai tout ce que je pourrai pour te rendre heureux ! Je ne te lâcherai jamais !
Gaël : Merci... merci beaucoup.

J'éclatais en sanglots, ses paroles me touchaient énormément. Il rapprocha sa tête de la mienne, posa son front contre le mien, puis embrassa ce dernier et déposa pour finir ses lèvres contre les miennes.

Nous passâmes tout l'après-midi ensemble, à arpenter les rues de Paris, la main dans celle de l'autre. Nous fîmes quelques boutiques dont des papeteries afin de me trouver un nouveau carnet de dessin et de l'aquarelle, puis nous nous arrêtâmes dans un salon de thé pendant près de 2h. Le soir, après être rentré, Shannon me prépara un bon repas et une tisane, puis nous partîmes nous coucher. Au beau milieu de la nuit, je me réveillai sans pouvoir me rendormir. Cet après-midi m'avait fait oublier que j'étais malade, mais tout me revint d'un coup : j'allais mourir. Je sortis de ma chambre, montai les escaliers et allai dans le bureau, là où je travaillais mes projets d'Art. J'ouvris la fenêtre, ainsi que les volets et me penchai en avant. Je regardai le ciel, celui-ci n'avait pas un seul nuage et les étoiles étaient splendides, le vent était glacial mais cela ne me dérangeait pas. Mon regard se posa sur la route face à moi, je ne vis aucune voiture ni passant, il n'y avait pas de vie en cette nuit d'hiver. Puis mon regard se posa de nouveau sur le ciel.

J'aimais beaucoup le regarder, mais il arrivera l'heure où je ne pourrais plus.

"À la couleur de tes yeux..."Место, где живут истории. Откройте их для себя