- Mais bien sûr...

- Allez pucette, sourit et vient. Si tu ne les aimes pas...

- Je sais, le coupé-je, on me choisira une autre famille avec qui vivre et blablabla, on fait ça depuis que vous m'avez amenez, c'est-à-dire, six ans.

Il soupire et arrête la voiture et c'est seulement maintenant que je remarque que nous sommes devant l'endroit où j'habiterai maintenant. Enfin... jusqu'à ce qu'ils me renvoient à Benoît. Un immense château se dresse devant nous et je ne vois même pas le toit étant encore assise à l'intérieur de la voiture. Benoît débarque de la voiture et je me force à le suivre. Il ouvre la valise de la voiture et sort ma vieille grosse valise brune poussiéreuse. C'est la seule chose que je possède avec son contenu, des vieux vêtements, une peluche et un cadre avec une photo de ma mère à l'intérieur. C'est plutôt restreint... mais c'est ce que je possède. Nous marchons vers l'escalier menant au balcon devant la maison, ou plutôt le château dans ce genre.

Benoît sonne à la porte et c'est une femme habillée en uniforme qui nous ouvre. Elle porte une chemise noire et un jeans foncé, ses cheveux sont attachés en une queue de cheval et elle porte des vêtements propres. Je dis uniforme puisque sur sa chemise, il y a un petit insigne de compagnie. Peut-être que Josée travaille dans une compagnie et qu'il s'agit de son uniforme ? Quoique cela me semble fort improbable, Josée doit être riche... Elle nous invite à entrer dans le château et c'est d'un pas trainant, le visage impassible que je suis mon travailleur social.

- Mme et Monsieur Collins vous attendent dans le salon principal, si vous vouliez bien me suivre, je vous prie.

Je hausse les sourcils et tourne la tête vers Benoît qui me regarde avec encouragement. C'est pire que ce que je pensais. Dans l'autre famille de riche, ils avaient un personnel pour le ménage, mais pas pour escorter les gens... dans quoi est-ce que Benoît m'a encore trainé ? Rêve-t-il de se débarrasser de moi à ce point ? Nous croisons quelques gens habillés de la même façon que la femme qui nous guide et je déduis qu'il s'agit réellement de l'uniforme de travail des gens, mais dans ce cas, l'uniforme de travaille de la maison ? Je ne crois pas qu'ils aient un tas de bonnes et de domestiques, mais nous en avons croisés deux de plus, ce qui fait déjà trois.

Nous entrons dans un salon tellement grand que je pourrais me perdre rien qu'à marcher droit devant moi. Un homme et une femme sont assis sur un canapé et tournent la tête vers nous en nous voyants entré. Deux enfants sont avec eux et je déduis rapidement qu'il s'agit de ma nouvelle famille. Benoît se dirige vers les deux adultes tandis que les enfants viennent me voir. Ils sont plutôt mignons, bien habillés avec des vêtements de marques et un comportement sage. Enfin, ce n'est qu'une première impression, je ne dois pas me fier aux apparences. Comment sera la vie ici avec eux ? M'aimeront-ils un minimum ? Ou je devrai me battre avec eux jusqu'à ce que les parents décident de me renvoyer ? Les enfants me sourient et je ne réponds pas à ce charmant sourire puisque je n'aime pas sourire aux nouvelles familles qui m'accueillent, c'est devenu de l'hypocrisie sourire à ces gens pour moi. Pourquoi sourire à des gens qui de toute façon me jetteront bientôt dans les bras de mon travailleur social ? Je n'écoute pas tellement ce qu'ils se disent puisque ça fait dix ans que j'entends le même charabia et je n'ai nullement besoin de l'entendre encore une fois. Je regarde les enfants qui commencent à jouer ensemble et remarque que le petit garçon, Johnny si je ne me trompe pas, semble avoir plus d'énergie que sa sœur.

- Maxym...? Maxym !

Je reviens brusquement à la surface terrestre et tourne la tête vers les parents et Benoît. Ils me regardent tous comme si ça faisait dix fois qu'ils essayaient de me parler.

- Quoi ?

- Comme je disais à Josée, tu ne vois pas d'inconvénient à ce qu'elle rase tes cheveux ?

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