Chapitre 2 : Un Ami Dans Un Ennemi

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Je m'éclabousse la figure d'eau. Je n'ai pas dormi de la nuit. Ça se passera bien. Aucune raison que ça dérape. Je me regarde dans le miroir. Mes cheveux ont été coupés par ma mère hier soir. Elle a failli pleurer. Je le fais habituellement, je l'ai juste laissé faire une dernière fois. Des gouttes dégoulinent des pointes, l'eau les rendant plus sombres qu'elles ne le sont déjà.

Je suis vêtu d'une simple veste et d'une chemise ample. Des vêtements parfaits pour voyager sur une longue route. Je me regarde une dernière fois dans les yeux et dit :

- Je suis l'Avatar. Tout va bien se passer.

Je sors ensuite de ma chambre, et trouve ma mère devant la porte, un mouchoir à la main. Je la prends dans mes bras, en la serrant très fort. Je ne l'entends pas pleurer, mais je sais que ça ne va pas tarder. Elle se retiendra jusqu'à ce que je sois parti. Elle connait l'importance de ce voyage pour moi. Elle ne veut plus me retenir.

- Tu vas me manquer, murmure-t-elle.

- A moi aussi. On se parlera toutes les semaines par radio, ne t'en fait pas.

- Tu as plutôt intérêt à ne jamais oublier.

- Je te le promets.

Elle s'écarta de moi, avant de me prendre par les épaules et de me regarder. Je perçois dans ses yeux tout l'amour qu'elle a pour moi, et ça me fends le cœur de devoir partir. Toutefois, je dois le faire. C'est presque une question d'honneur.

- Je dois y aller, maman.

- Je sais, je sais.

Elle passe une main dans mes cheveux, les ébouriffants. J'ai toujours aimé quand elle me faisait ça. Je me penche et agrippe mon sac, avant de le balancer sur mon épaule. Je prends une grande inspiration et me dirige vers la porte. Ce n'est pas comme la première fois que je suis parti. Je le fais vraiment. Je ne reviendrai pas avant des semaines, voire des années. Ma mère n'a jamais abordé le sujet du retour, moi non plus. Elle sait également que je devrais très certainement combattre un méchant maléfique qui m'en voudra, ou bien je devrais défendre des opprimés. Mon retour n'est pas prévu pour bientôt.

Je m'arrête juste devant la porte. Ma main gauche tremble.

- A bientôt, maman. Je t'aime.

Je n'entends aucune réponse, juste un petit reniflement, elle doit avoir les larmes aux yeux. Je rassemble toutes mes forces et franchis le pas de la porte sans me retourner. Et j'avance. Je marche dans la terre sèche, sous le soleil du matin. Mes bottes soulèvent de petits nuages de poussières à chaque pas.

Une fois assez éloigné de ma maison, je me mets à courir, féru de liberté. Je cours sur ce chemin interminable, qui me mènera je ne sais où. Les paysages sont monotones, des vallées entières de terres sèches, mais je m'amuse à faire la course avec des roches. Aucuns de nous gagne, étant donné que nous sommes la même personne.

Le soleil est à son zénith quand je ressens le besoin urgent de faire une pause. Je me construis une cabane, en tirant une pierre pour me faire de l'ombre. Je sors un fruit et le mange avec appétit. Maman doit être en train de manger aussi à cette heure. Seule. Je compte sur ses amies du village pour la faire sortir de sa solitude. Avec un peu de chance, elle rencontrera un homme, qui sera gentil et qui l'aimera, et quand je reviendrai, j'aurais un père.

Je souris en pensant à cette idée. Puis je ferme les yeux et tente tant bien que mal de me reposer. Et finalement, je m'endors sans faire attention.

Je me réveille en fin d'après-midi. Je bois un peu, avant de repartir, en marchant. Je voudrais arriver à une auberge, ou au moins un village avant la nuit, pour avoir un lit pour dormir. Ce serait mieux. Je ne suis pas un grand fan des nuits à la belle étoile. Surtout pas en solitaire.

Le Nouvel AvatarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant