Demain

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 Pour ce texte, je me suis basée sur mes connaissances, ressentis et le thème du concours auquel j'ai participé. Je dois le travailler encore pour le rendre meilleur. Il s'agit d'une affaire qui m'a énormément marqué lorsque je l'ai étudié au collège, donc voilà... Bonne lecture ! 

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  L'air était humide et le parquet craquait sous le poids des années.

La nuit venait de tomber et d'imposant nuages cachaient la lueur de la lune.
En plus de ne pas pouvoir bénéficier de la lumière de l'astre, Dreyfus, enfermé dans cette vielle bicoque en bois à l'est de l'île, tremblait de froid.
L'air s'infiltrait petit à petit par les fissures des murs en bois de la maisonnette et venait l'envelopper de son habituelle froideur. 

L'homme n'était plus du tout jeune et il sentait les morsures du froid s'infiltrer dans son corps, la fine combinaison qu'on lui avait fait enfiler et le drap qu'il avait réussit à dégoter dans un coin de la pièce ne parvenaient pas à lui procurer ne serait-ce qu'une once de chaleur. Pour cause, son cœur était lui aussi glacé.

Il ne comprenait pas.

« Vous êtes arrêté pour avoir diffusé des informations secrètes au gouvernement allemand. »
Lui avait alors annoncé la police en se rendant chez lui pour le condamner ensuite à l'exile sur l'Île du Diable.
Il s'était défendu pourtant, ses proches aussi l'avaient fait mais ce fut impossible de convaincre les forces de l'ordre.

À présent, il était là, loin de tout, loin de sa famille, de son pays, loin et seul.
Son regard mélancolique se perdu sur le mur qui lui faisait face et il serra ses jambes contre son torse en essayant de réfléchir à ses actes.

Hier encore, il dînait avec sa famille après une longue journée de travail, aujourd'hui il était là, condamné dans cette maison en bois de laquelle il ne pouvait s'échapper. Il n'avait aucune issue, les fenêtres étaient barricadées et la porte verrouillée.
Il leva un instant la tête et essaya de trouver la lune du regard, pourtant il n'aperçut aucuns de ses rayons d'or. Il soupira alors et reposa son regard sur le mur. 

Il n'était là que depuis quelques heures et l'angoisse l'avait prit petit à petit, il se sentait amorphe, sans aucune énergie, pas même pour réfléchir aux actes qu'il avait commis, ou du moins de ce que l'on accusait. 

Cette oppression, cette sensation d'être écrasé, d'être enseveli ne cessait de grandir en lui, si bien qu'il se surprit à trembloter telle une feuille sur le point de se faire empoter par la brise violente du vent.

Il se serra un peu plus pour se calmer au moins, mais son esprit ne l'était pas, il était tourmenté jusqu'au plus profond de sa chair.
Que faisait-il là ? Lui, un simple un innocent qu'on avait accusé pour chose qu'il n'avait pas fait. 

C'était injuste ! 

Monstrueux même !

Il se trouvait là, à la place d'un autre, accusé, prisonnier ! Enseveli de tout, tout car il était dans cette maison et il ne pouvait en sortir mais également à cause de la pression sociale.
Parce qu'il était un juif, parce que la police avait parlé alors il était fautif. Il n'était pas innocent et encore moins cru ! Personne, à part ses proches, ne l'avait cru, ne l'avait prit comme innocent !
Personne, tous à présent devait le maudire, le détester, l'injurier alors qu'il était innocent.
Il savait bien que la vie n'était jamais rose, mais là, c'était bien plus qu'insupportable. 

Jamais, au grand jamais il s'était imaginé qu'un jour il puisse être condamné à l'exile à cause d'une rumeur injuste, une rumeur sortie de nul part, une rumeur redoutable, abominable, horrible.

Mais personne, ou presque, ne le croyait. Il était juif, donc coupable, donc devait être puni.
Victime d'une injustice qui ne serait jamais réparée, jamais vérifiée, jamais résolue. Non, il était bien là, cette maison était parfaite pour les exilés innocents.
Ils pouvaient rester là des heures entières, à ne rien faire et personne ne s'en préoccuperait.
Dreyfus désespérait toujours un peu plus, il ne savait que faire. Il désespérait de plus belle. Et il savait, personne accourrait en entendant ses pleurs, ses peines, ses misères ! Non, il resterait sûrement là, jusqu'à la fin de ses jours. Après tout, il était exilé et innocent. Mais exilé à perpétuité. 

Il ne fallait pas l'oublier.
Il ne pouvait l'oublier.

Cette drôle d'histoire venait de commencer et il le savait déjà, il s'en doutait, cela allait finir comme il le pensait. Personne ne viendrait lui dire qu'il est libre, que tout était résolu, qu'il était présumé innocent et qu'il pourrait rentrer chez lui.
Bien sur que non, ce n'était qu'un rêve parmi tant d'autres. 

Et pourtant, à présent c'était son rêve à lui, il ne voulait pas rester une seconde de plus dans cette bicoque en bois qui laissait s'infiltrer l'air, qui le plongeait dans l'obscurité malgré la clarté de la nuit. Malgré les nombreuses étoiles présentes dans les cieux ou même malgré la présence de la lune derrière les nuages.
Allait-il vraiment rester ainsi pour toujours ?

Mourir ainsi ?

Hier, il dînait avec sa famille après une longue journée de travail, aujourd'hui il était condamné à l'exile, dans cette maisonnette en bois où il tentait désespérément de croire à un minuscule espoir.
Et demain ?

Demain était un nouveau jour, et à chaque jour, son histoire.

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Alors ? Qu'en avez-vous pensé ? x) 

"Feux d'Artifice"  Textes émotionnels et sentimentaux.Where stories live. Discover now