The Guild Of Murderers

Prologue

Le ciel est noir. La nuit est tombée depuis quelques heures sur Naples. Le vent souffle une brise fraîche qui s'engouffre dans les ruelles sombres. Seuls quelques lampadaires parviennent à éclaircir les lieux d'une lueur orangée. Un faible halo face à l'obscurité.

Les volets des maisons alentours sont clos. Rien ne bouge. La ville est silencieuse. La Mort rôde dans les parages, elle s'approche de sa cible. Sa proie. Une âme offerte sur un plateau d'argent.

Un seul coup de feu. Étouffé par le silencieux.

Le meurtre parfait.

La Mort n'attend pas. Elle bondit sur le cadavre tandis que l'assassin recule dans l'ombre. Fidèle serviteur de la grande Faucheuse.

Un éclair de métal.

L'assassin saute par la fenêtre ouverte et s'enfonce dans les profondeurs du jardin entourant l'immense propriété. La silhouette agile se faufile à travers les buissons épineux et les arbres courbés. Ses pas sont assurés. L'assassin connaît les lieux. Les repérages lui ont servi.

Un craquement.

L'assassin se colle contre l'écorce rugueuse d'un arbre, laissant la sentinelle armée continuer sa ronde. Lorsque la voie est libre, l'assassin poursuit son chemin jusqu'à la limite de la propriété. Là, les branches d'un arbre tordu surplombent le mur d'enceinte.

Sans perdre un instant, l'assassin saute et s'accroche à une branche basse de l'arbre. Sans bruit, il se hisse jusqu'à pouvoir atteindre les rameaux les plus épais. En quelques secondes, il retombe de l'autre côté du mur, sans encombre.

Au loin, une chouette hulule. Les feuilles des arbres frémissent dans le vent.

L'assassin reprend son chemin en longeant les murs. L'ombre protège la silhouette qui se déplace silencieusement à travers la ville. Sa mission est accomplie. L'homme est mort, le contrat est exécuté.

Les ruelles sont désertes. Même les chats semblent s'être réfugiés à l'intérieur des bâtisses aux couleurs chaudes.

Un prédateur rôde.

L'atmosphère est pesante. L'assassin aussi le sent. Quelque chose d'étrange est en train de se passer. Ou va avoir lieu.

La silhouette se faufile entre les ombres et progresse toujours plus rapidement.

La faible lumière d'un lampadaire, au détour d'une maison permet d'apercevoir le visage de l'assassin.

Des cheveux noirs encadrent un visage de porcelaine, des yeux d'un bleu glacial, des lèvres pleines et charnues, un nez fin et droit. Une femme. La déesse Diane personnifiée.

Sa beauté n'est aucunement gâchée par la dureté de ses traits. L'assurance qu'elle dégage démontre de son importance. Son nom est puissant et redouté. Un nom qui fait frémir les profondeurs de Naples. Un nom murmuré avec respect et crainte.

Carreterro.

Sergei Carreterro.

La jeune femme continue son chemin à travers cette ville qu'elle connaît si bien. Elle emprunte des raccourcis étroits, ses pas la guidant vers les abords de Naples.

Alors qu'elle tourne à un croisement, un bruit la fait s'arrêter. L'obscurité est presque totale dans la petite ruelle.

Une main posée sur le mur, l'autre sur son arme, la jeune femme écoute. Les yeux fermés, elle se concentre. Sa respiration est lente et silencieuse.

Le son d'une télévision.

Des voix.

Un froissement.