PROUVE MOI QUE TU ES MON PERE

Depuis le début
                                    

Tout s'est bien passé. Comme chaque année, comme toujours, comme si de rien n'était. C'était comme avec toi, juste sans toi. Je dis pas ça par rapport à quelque chose de précis, et bien sûr que j'aurais aimé si fort que tu sois là. J'ai passé un peu de temps avec Line dans la soirée, avant de sortir pour aller au cimetière. On s'est dit au revoir, et je suis descendu en me demandant si au final ce n'était pas plus simple comme ça. Toi, moi, toutes les histoires et le temps qui passe. Je n'ai vu personne d'autre, alors que toujours habituellement je vois au moins une personne au loin, le cœur serré et l'air solennel, méditant en regardant le ciel, parfois une ou deux personnes se baladant le long du mur. Ce soir là, personne. Juste nous deux au milieu du monde. Je suis désolé si tous ce que je t'ai confié t'a paru confus, absurde.

Je suis rentré, là. A la télé ils prévoient une tempête d'ici demain ou après-demain. La mer se déchaîne, la mer se déchaîne. Quand je suis remonté dans la chambre, l'écran de l'ordinateur clignotait. Je me suis vite connecté, et j'ai vu qu'en dehors de Line qui devait être encore en chemin tous le monde était là et parlais de l'auteur du sujet. Il nous avait souhaité une bonne fête sur le chat, lui qui ne parlait jamais.

Le forum vient d'être supprimé. Je ne sais pas si quelqu'un en ré-créera un. Et quand bien même quelqu'un le recrée bel et bien, il y a peu de chance qu'on retrouve l'adresse. Mais l'auteur du sujet est toujours là. Sur notre petite salle de chat. Rien n'est perdu.

Je dois te laisser, demain les cours et la vie habituelle reprennent. Bonne nuit !

Werenn

*

Salut !

Tu sais ce qui ne m'avais pas manqué ? Bien deviné, les cours ! Trois jours de pause, ça fait un bien tel. Mais comme nous a dit notre professeur, si il n'y avait pas de lycée, avoir des vacances serait absolument inutile et surtout, personne n'en profiterait. Et puis, l'être humain a absolument besoin d'une occupation, si on ne bossait pas, on tomberait tous dans une apathie impressionnante. Mieux vaut pas essayer. Mais tous de même. Le positif, c'est qu'on a pu se réunir dans la cafétéria à midi avec Ethan, Jeanne, Léna, Eva et Line pour parler un peu plus de ce qui s'est passé hier soir. L'auteur du sujet (qui utilise comme pseudo une suite de chiffres que je ne retiens jamais) nous avait souhaité une bonne fête de l'hiver, tout dans notre langue, lui qui ne parlait habituellement jamais, ni sur le chat ni pour répondre à nos questions sur le forum.

Et on avait trouvés quand à nous une caméra de plus, cette fois-ci non plus sur un immeuble mais sur un vrai bâtiment administratif.

Malgré tous ses progrès, il restait qu'on manquait cruellement de preuve, et que l'auteur qu'on aurait pu rencontrer depuis longtemps, préférait transformer le tout en un sorte de jeu de piste stupide. Mais jusque là, il ne s'était jamais foutu de nous et tous ce qu'il avait posté était vrai. Ce qui changeait beaucoup de choses. Les professeurs regardaient d'un mauvais œil notre bande d'amis, probablement depuis l'incident avec l'entreprise Cecil. La seule façon de vraiment vérifier une fois pour toute serait d'infiltrer Cecil d'ailleurs (ahah, humour, il est tellement drôle ton fils hein.) autant dire qu'on va sagement attendre que l'auteur nous révèle de nouvelles informations.

Autant dire qu'on va attendre longtemps. Mais en dehors de ça, on à beaucoup parlés du lycée et des examens qui approchent à nouveau. Je me suis remis au boulot un peu plus, évidemment mais je reste déprimé par mes derniers résultats (défaitiste ?).

Line semblait particulièrement ennuyée par le sujet, comme habituellement. Elle tournait en rond devant nous, essayant je suppose de nous forcer à changer de discussion, ce qui ne marchait pas vraiment. Ethan avait gardé dans son sac une bouteille cette fois totalement réellement vide, juste pour le plaisir de vois nos visages effrayés, ce qui marchait plutôt bien je dois l'avouer. Mais j'avais quand même envie de lui mettre des baffes. Dans l'enceinte du lycée, je devais me retenir.

Papa Maman Les enfantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant