Le miel attire le chat.

Trois.

      Le lendemain, ses amis vinrent l'accoster pour lui demander ce qu'il lui avait pris, la veille. 

— Pourquoi tu t'es énervé alors qu'on avait rien dit ? demanda Jon. 

— Parce que vous avez cru cette rumeur débile.

— Et tu peux me dire quand est-ce qu'on a dit ça ? lança Rémi. 

Amiel réfléchit, et effectivement, ils n'avaient jamais approuvé, mais ils s'étaient tout de même arrêtés dans leur activité pour écouter sa réponse. 

— Vous croyez que j'ai... Que je me suis fait le petit term de l'autre classe ? questionna Amiel, curieux. 

— Mec, on s'en tape complet en fait. Si tu te l'es tapé, grand bien t'en fasse, et si c'est non, tant pis, c'est ta vie, pas la nôtre. 

Le jeune homme se sentit un peu stupide de s'être emporté alors que ses amis s'en fichaient complètement. Il baissa la tête, honteux d'avoir réagir de cette manière. 

— Félix est mal depuis hier, mec, va lui parler, lâcha Rémi. 

Amiel grinça des dents, il leur aurait bien dit que ce mec n'avait aucune importance pour lui, mais il ne voulait pas faire de problèmes dans leur bande. Les mecs parlèrent entre eux, oubliant déjà cette rumeur. Après tout, c'était toujours comme ça, quand une rumeur sortait, tout le monde en était choqué et en parlait pendant une semaine, puis au delà de ce temps, une autre apparaissait et tout le monde zappait la précédente. La vie lycéenne. 

Il vit au loin Maël avec ses amis, il était en train de rire et Amiel accrocha son regard sur lui. Il était heureux de le voir comme ça, mais il était triste que ce ne soit pas lui qui le fasse rire. Il aurait tellement aimé continuer à lui parler, à le ramener chez lui après les cours, à lui faire du rentre-dedans pour le taquiner et le voir rougir. 

Amiel sentit une présence à côté de lui et vit Félix, qui regardait lui-aussi Maël, avant de poser ses yeux sur lui. Est-ce qu'il l'avait vu en train d'espionner une nouvelle fois Maël ? 

— Salut, dit-il d'une petite voix. Ecoute, je suis désolé pour hier, j'aurais pas dû te dire ça aussi cash, je suis assez bourrin dans ma façon de m'exprimer. 

Félix pensait vraiment qu'il était en colère car il n'avait eu aucun tact dans sa manière de lui annoncer ? 

— Ok. 

Il lui tendit sa main avec un grand sourire et Amiel accepta de la lui serrer. 

— Génial, vendredi, Charles fait une méga soirée, faut absolument qu'on y aille ! s'empressa de lui dire Félix. 

— Si tu veux, souffla-t-il. 

Après tout, Charles était le mec le plus populaire du lycée, c'était toujours cool d'être vu à ses soirées.