À bout de souffle | Chapitre 1

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La semaine est passée rapidement, et j'ai pu retourner chez moi, saine et sauve.

Hélas, c'est le moment pour moi de quitter Tokyo vers ce coin perdu dont je ne connais même pas le nom.

L'air est plus pur par ci, l'air est plus pur par là... Je me fiche de tout ça.

Trimballant ma valise et mon sac, sans compter mon précieux téléphone dans la poche arrière de mon jean, je descends de l'immeuble, exténuée, tandis que mes parents montent mes affaires dans la voiture blanche qui nous fait face.

-Tu verras, ça va être génial, déclare ma mère.

Génial, tu parles... Je vais m'installer je-ne-sais-où, mais compte tenu de l'endroit que semble indiquer le GPS, ça ne serait pas très étonnant qu'il n'y ait aucun réseau.

Je soupire puis monte à l'arrière du véhicule, qui démarre quelques instants plus tard.

•°•°•°•°•°•

–Le paysage est sympathique, non ? dit ma mère qui conduit. Ces montagnes ont l'air très accueillantes !

–Non, je rétorque, blasée. Elles sont merdiques.

–Kyoka, je sais que c'est dur de quitter Tokyo pour un endroit que tu ne connais pas mais c'est important pour tes poumons. Et puis c'est juste pendant les vacances.

Et revoilà l'histoire des poumons fragiles. J'aurais préféré en avoir des plus résistants.

Voyant que je ne réponds pas, mon père me téléphone, comme il le fait si souvent. Je décroche, chose que je regrette immédiatement :

–Pourtant tu ne veux pas aller dans la clinique ? Me demande-t-il.

–Tu le sais déjà, Pa', je réponds avant de raccrocher, ce qui le fait soupirer.

–Dis, Kyoka, dit Maman. Le paysage n'est-il pas magnifique ?

Je soupire. Bonjour l'insistance. Je tourne ma tête vers la vitre où je vois des tas et des tas de montagnes s'étendre à perte de vue.

–Ces montagnes sont merdiques, dis-je d'une voix agacée.

J'aurais dû m'enfuir après le séjour à l'hôpital.

•°•°•°•°•°•°•°•

Une demi-heure de trajet plus tard, lorsque nous arrivons devant un bâtiment qui devrait être la clinique, j'ouvre la portière et sans que mes parents ne s'en rendent compte, je sors, mon téléphone à la main.

Je cours, sans savoir où je vais. Je vais à gauche, puis à droite, en quête d'un endroit beaucoup plus sympa que ce centre spécialisé.

J'arrive à l'intérieur d'une ferme, remplies de cochons, de chevaux, et de divers autres animaux.

Je caresse quelques équidés et vaches avant de sentir la présence de quelqu'un. Je me cache aussitôt derrière d'un bovin ayant un bandage rose à la patte et, genoux contre terre, je tente de trouver une échappatoire. A l'abri contre le flanc de la bête, j'entends une conversation, sans doute par téléphone. Ils parlent de la ferme, de choses à faire sur ordinateur, etc.

J'en profite pour partir mais c'est trop tard. Tout près de la porte, un garçon aux cheveux blonds ébouriffés me surprend. C'est sûrement celui qui parlait au téléphone.

–Qu'est-ce-que tu fais ici ? Me demande-t-il.
–À ton avis ? Je réponds. Je me cache.
–De quoi ?
–De toi. Crétin.
–C'est plutôt toi, répond le garçon. On se connaît pas, imbécile.
–Idiot, je déclare, un sourire au coin.
–Conne, dit le blond en souriant à son tour.
–Enflure.
–Mourashe.
–Sérieusement ? dis-je ironiquement.
–Ouais.

Tandis qu'on se balance des insultes et des clashs, pour mon plus grand malheur, mes parents arrivent. J'aurais dû partir plus tôt...
Bizarrement, ils n'ont pas l'air d'être en colère.

–Te voilà ! Déclare Maman en souriant.
–Il va falloir que tu ailles t'installer aux dortoirs, dit Papa. Dis au revoir à ton ami et viens nous rejoindre.
–C'est pas mon ami, je réplique.
–C'est vrai, dit le blond en croisant ses bras sur son torse.

Je pars de la ferme avec mes parents, rejoignant la clinique. Je sens que je vais bien me faire chier...

Arrivés devant le bâtiment, c'est l'heure pour eux de partir. Ils m'enlaçent individuellement et, après des « conseils » à suivre de la part de ma mère, ils partent. Quelques secondes plus tard, il n'y a plus aucune trace de la voiture ni de leur passage.

Il ne reste que moi, des médecins et d'autres personnes étranges. Je soupire puis vais dans ma chambre, constituée d'un lit, d'un bureau, et de quelques étagères vides.

Mais je ne suis pas seule. Je découvre que j'ai une colocataire, qui est sur son lit recouvert de peluches et d'autres bricoles.

C'est une fille de mon âge, nommée Himiko. Elle a les cheveux blonds attachés en deux chignons ébouriffés. Elle a un âge mental de gamine, c'est-à-dire entre cinq et dix ans. On dirait presque une psychopathe.

Elle me raconte sa vie entière, sur ses amis, sa maladie, etc. Ça m'énerve. J'aimerais me focaliser sur ma musique, dormir, et être encore dans la musique. Oublier que je suis dans cet endroit que je déteste plus que tout. Je n'ai pas besoin de me faire soigner. C'est pourtant clair, non ?

Mais il y a un moulin à paroles à côté de moi, ce qui rend mon repos presque impossible. Et après son monologue presque interminable, elle me demande si on peut être amies.

Je refuse. Ça me soûle. Laissez-moi dans ma musique.

Je me couche sur le côté de mon lit, où mon visage touche presque le mur froid. Je déteste cette journée.

J'ai hâte de partir. Car je n'en peux déjà plus d'être ici.

Pour me rassurer et tenter de voir le bon côté des choses, j'essaie de me remémorer cette discussion avec le blond, discussion qui était probablement la plus intéressante que j'ai vécue depuis mon arrivée.

Je soupire. Ces vacances vont sans doute être les pires de ma vie...

•°•°•°•°•°•°•°•

Ohayo!

Merci d'avoir lu ce chapitre , j'espère qu'il vous a plu ! ~ ♥️

D'après vous, c'est qui ce blond ? ( '∀`)

Merci encore d'avoir lu et à bientôt au prochain chapitre ! ~ ♥️💥

Merci à QueenAyaleen d'avoir corrigé ce chapitre ! ♥️💥

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 08, 2023 ⏰

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