Scyllia tome 4 : L'assassin

Chapitre 11

Une fois la téléportation de masse achevée, toute l'académie se retrouva dans une plaine, en face du mur d'enceinte de la capitale. Cet endroit, normalement à découvert à l'exception de quelques arbres, baignait ici dans l'ombre de quelque chose. Lorsqu'ils se retournèrent, tous les élèves eurent la même expression, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte. Devant eux se dressait un immense bâtiment circulaire qui, de par sa taille, occultait le soleil. Il était difficile d'estimer sa superficie, cependant, l'intérieur pouvait aisément accueillir le palais du roi et peut-être même les jardins qui allaient avec.

- Bienvenu au colisée, annonça Enzo.

- Mouai, ça résisterait pas à un petit cataclysme, commenta Shed, dubitatif.

Même après autant de temps en compagnie du démon, Scyllia ne connaissait toujours pas la véritable étendue de ses pouvoirs, elle ne le contredit donc pas sur ça, mais résistant ou non, il restait une merveille architecturale. Composé d'innombrables arches empilées les unes sur les autres, d'immenses statues d'humains et d'anges posaient dans des postures héroïques entre chaque pilier.

Au sol, semblants minuscules à côté du monument, les habitants de la capitale s'amassaient devant les quelques arches sans statues qui devaient servir d'entrées.

- Bon, je vous dirai bien de me suivre et de rester grouper, mais il faut que je me dépêche si je veux avoir une bonne place, alors démerdez-vous, rétorqua le directeur avant de se téléporter à nouveau.

Pendant un instant, les élèves restèrent interdis dans la plaine, ne sachant pas vraiment quoi faire. Ils se rendirent aussi compte que les adultes qui avaient été téléportés et les élèves de dernière année s'étaient discrètement éclipsés avant même qu'Enzo ne se soit téléporté lui-même.

- Ils nous ont tous laissés derrière ? demanda un enfant.

- Ils sont totalement irresponsables ! commenta un second.

Sur ce point-là la prétendante ne pouvait qu'être d'accord avec lui. À première vue, ceux qui étaient restés n'avaient pas plus de seize ans et plus de la moitié étaient plus jeune qu'elle. Même s'il était évident qu'il fallait se rapprocher du colisée, il était probable qu'un enfant ne suive pas les autres et se retrouve isolé à l'extérieur.

- Regardez ! s'exclama un élève en pointant le sommet du monument.

Comme une seule personne, tous tournèrent la tête dans la direction qu'il montrait. D'étranges silhouettes ailées s'approchaient d'eux en volant.

- Des anges ! s'ébahit un autre.

Après quelques secondes, les silhouettes s'affinèrent pour révéler sept hommes en armure argentée et pourvus de grandes ailes blanches qui planaient dans leur direction. L'élève avait raison, des anges venaient à leur rencontre.

- Tien, voilà les emplumés. À ton avis, ils passent combien de temps chaque jour à se lisser les plumes ?

La question était amusante et tentante à poser, mais l'adolescente avait aussi l'impression que c'était quelque chose qui ne se demandait pas. Cela mise à part, ils devaient être là pour les conduire à l'intérieur. Au moins, les plus jeunes n'étaient pas livrés à eux-mêmes. En à peine deux minutes, les anges parcoururent la distance qui les séparait et se posèrent devant les yeux remplis d'étoiles des enfants.

- Bonjour à tous. Nous avons été prévenus de votre arrivée et que vous auriez peut-être besoin de guides. Nous allons vous conduire dans les tribunes.

Prévenu ? Était-ce Elisabeth qui leur avait dit ? Vu qu'elle était partie avant tout le monde, elle pouvait très bien déjà se trouver à l'intérieur. D'un autre côté, elle ne savait pas forcément qu'Enzo allait les téléporter. Avec le nombre de personnes qui étaient amassées devant les entrées, ce ne pouvait pas non plus être l'un de ceux qui avait été téléporté avec eux. Ils ne devaient pas encore avoir pénétré dans l'enceinte du colisée. Il était difficile de trouver la réponse d'elle-même et, de toute manière, cela n'avait que peu d'importance.