Chapitre 12

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Gwendolyn

Les semaines passaient sans que je ne parvienne à trouver la Sentinelle d'argent. L'espoir s'amenuisait et mon angoisse continuait de croitre, m'empêchant de vivre calmement. Kaede avait réussi à maitriser son pouvoir de Sentinelle et la foudre lui échappait de moins en moins, même s'il restait quelques déboires. Quant à Julius, les erreurs étaient quasiment inexistantes, il se débrouillait bien mieux que le démon et moi.

La rentrée à Welton approchait. Je ne savais pas ce que je devais ressentir ? Angoisse, impatience, appréhension ? Je n'en savais rien, mais le stress permanent dans lequel je vivais depuis que j'avais découvert la magie, m'empêchait d'aborder sereinement cette rentrée.

Ma soeur essayait de me soutenir au mieux tout en entrainant son pouvoir du nymphe du feu. Elle s'améliorait mais devait faire attention à ne pas perdre le contrôle. Alice s'était rapprochée de Julius, mais ne parvenait pas à apprécier le démon. Elle se montrait froide et arrogante dès qu'il disait quelque chose. C'était très agaçant, mais je ne lui faisais aucune remarque, craignant qu'elle ne s'énerve.

— Gwendolyn, peux-tu venir ?

Je relevai la tête de mon livre et fixai mon père qui m'interpellait depuis la terrasse. Descendant de la balançoire sur laquelle j'étais juchée, je ramassai mes affaires et rejoignis mon père dans le salon. Son air inquiet ne me plaisait pas du tout, il ne montrait pas souvent ses émotions... Ma tante, assise dans un fauteuil, discutait d'un air sérieux avec Alice et Isabelle. Kaede se trouvait près de son père, tandis que Julius se tenait à côté du piano.

— Que se passe-t-il ? demandai-je.

— Nous avons de la visite, annonça mon père. Il est très important que l'identité des de Villiers, en particulier leur nature démoniaque, reste secrète.

Je ne comprenais rien. Pourquoi leurs identités devaient-elles rester secrètes ? La porte s'ouvrit sur Gerd qui se décala pour laisser entrer une femme. Elle avait de longs cheveux verts clairs qui brillaient et tombaient sur le tissu de son tailleur noir. Son arrivée fit disparaitre cette incompréhension. Je la reconnus aussitôt, c'était la reine.

Un homme austère l'accompagnait, ça devait être un de ses conseillers, ou du moins une personne proche. Je comprenais mieux pourquoi Pierre et Kaede devaient cacher leur identité, mon père m'avait raconté que le roi avait été assassiné par des démons et la reine vouait une véritable haine à ceux-ci. Les gardes du palais étaient capables de reconnaitre des auras démoniaques parmi les habitants, ce qui rendait le château inaccessible.

— Votre Majesté, s'inclina mon père.

Elle répondit par un hochement de tête alors que Claire l'invitait à s'asseoir. Croisant les jambes, elle joignit ses fins doigts alors que son regard devenait sombre et teinté d'angoisse. Qu'est-ce qui pouvait bien mettre sa Majesté dans cet état ? Je commençais moi-même à m'inquiéter.

— Frank, il faut au plus vite trouver la Sentinelle d'argent. Clade a détruit une des cinq chaînes du sceau. C'est une catastrophe. Récupérer un Marque sans la Sentinelle d'argent serait trop dangereux.

— Vous avez raison, mais nous n'avons pas le choix, le Marque compensera la perte de la chaîne. Jusqu'à quand avons-nous pour trouver la dernière Sentinelle et récupérer un Marque ? demanda mon père.

— Très peu de temps, répondit la reine.

Sa Majesté n'eut pas le temps de parler plus car Gerd apparut accompagné d'un jeune homme aux longs cheveux verts, attachés comme Julius en une queue de cheval haute.

Extrêmement bien habillé, il me fit pâlir alors que je le reconnaissais. Friedrich Darglass, le seul garçon a avoir séduit ma soeur. Il se raidissait en apercevant ma soeur et son regard se troubla. À mes côtés, Isa se crispait et suivit son ex-petit ami de ses yeux émeraude alors qu'il s'approcha de sa mère.

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