La marche

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Chaque marche est différentes. Elle est rythmée au sens de notre état d'esprit ; il y a cette marche furtive lorsque l'on veut éviter quelqu'un, cette marche fugueuse lorsque l'on cours pour rattraper le train, la marche lourde, celle qui nous pèse tant mentalement que physiquement, celle qui n'est pas là par hasard, celle qui nous aide à nous retrouver, à s'inspirer, à rêver, à vivre. 

Je me rappelle de celle-ci, t'en souviens tu ? Probablement pas. Cette nuit où je me baladais dans les rues de Paris (Et oui, c'est cliché pas vrai ?), je ne savais trop où aller, à vrai dire à ce moment là j'étais de ceux qui ne remarque pas les petites choses, ces merveilles que l'on peut voir si l'on prend le temps de les percevoir. Alors ce soir là je me suis arrêter devant ce banc. Et mes pensées se sont misent à s'entremêler s'imaginant le vécu de ce grand bout de bois disposer devant mes yeux.

Je voyais alors un couple, je dirais qu'ils n'étais pas ensembles depuis très longtemps, il n'y avait qu'à voir leurs comportement, timide et hésitant, je pu distinguer l'envie et la peur dans leurs regards. Ca yes le voilà, il a pris un grand bol d'air et a posé sa main sur la sienne, après tout, parfois il ne suffit que de 20 secondes de courages. 

Je ferma les yeux quelques secondes et c'était une autre personne devant moi. Une femme, seule, à son visage je pu discerner de la fatigue, dans ses yeux, de la tristesse. Je supposais alors qu'elle repensait à la mauvaise nouvelle de la veille, ou à sa vie, qui visiblement lui avait valu de perdre le sourire radieux qu'elle possédait autre fois. 

Quelques minutes plus tard, elle partit dans une direction, le pas las, le cœur lourd, le regard vide, la encore je supposait qu'elle ignorait jusqu'où ses pas l'emmèneraient. 

A nouveau mes yeux se fermèrent et se rouvrirent sur un autre couple, tout à fait différent de celui vu précédemment ; C'était un couple âgés, ils devaient être à la retraite maintenant, je pouvais lire à travers les rides de leurs visages, les rouages de leurs vies passés. Tous deux disposait à côté d'eux d'une canne, cela me fit sourire de tendresse, parfois lorsque l'autre n'a plus la force de nous maintenir debout, c'est bon de savoir que quelque chose peut nous aider, au moins à pouvoir marcher sur nos deux jambes, lorsque nous avons la chance de les posséder encore. L'attitude de ces deux personnes m'intriguai, ils était si complice, je crois qu'il parlais de leurs jeune époque et des 400 coups de folie qu'ils avaient fait avant. Je compris alors qu'ils étaient ensembles depuis 40 ans. Alors mon corps s'est figée, je les ai regardés intensément. J'avais pour eux, une si grande admiration, j'avais envie de me ruer vers eux et de leurs hurler à quel point ça comptait pour moi, de les voir toujours ensembles, malgré que je ne les connaissais absolument pas ; pour leurs dire à quel point se qu'ils ont construit est précieux, que grâce à eux l'espoir n'est pas mort et que l'amour éternelle existe et le sera toujours. 

Ils partirent à leurs tours ;

Je me retrouvais là, seule, un peu débordée de sentiments confus, je marcha d'un pas assurée vers le banc pour m'y installer et je compris. 

Compris pourquoi ce jeune couple regardait devant eux, pourquoi cette femme avait le regard vide, pourquoi ce vieux couple avait l'air de connaître cet endroit par cœur. Je compris en relevant la tête que toutes les petites choses qui semblait avant, pour moi, insignifiantes, était en réalité de pures merveilles. Mes yeux plongèrent à travers la beauté du ciel, le jour était en train de rejoindre Morphée pour laisser place à la nuit. Les couleurs se mélangeaient comme si elles étaient faites pour s'entrelacés à l'infini ; le violet, l'orange clair et sombre, le rose pale, toute une palette de couleurs se rejoignait en un seul bloc couvrant tout le ciel. 

Une larme roula le long de ma joue, j'ignorai si c'était le froid d'automne ou tout simplement le fait d'être témoin d'une telle beauté. captivée le temps ne comptait plus, je voulais rester là, admirer le ciel le plus longtemps possible. Malheureusement le temps n'est pas figé, il passe sans que nous puissions nous en rendre complètement compte. Le tremblement de mes membres me firent revenir à la réalité, le pourpre avait laissé place à la noirceur du ciel, mais même sombre il avait une beauté infinie. 

Je décidait de me lever pour rentrer, ou pour marcher encore un peu. Repensant à ce que je venais de voir je ne t'ai pas vu t'approcher, je t'ai bousculé, t'es regardé profondément dans les yeux puis tu as disparu toi aussi dans la noirceur de la nuit. 

Tes yeux était si perceptibles dans cette nuit noir, je me souviendrais toujours de la façon dont tu as prononcé ces mots "Désolé". J'avais envie de te dire de te retourner, de te parler, mais ta marche à toi était accéléré, je supposais alors que tu voulais rentrer le plus rapidement possible et que faire une pause pour discuter avec une inconnue de la beauté du ciel te passait au dessus de la tête. 

C'est dommage pas vrai ? On aurait pu devenir comme ce vieux couple, dans 30 ans, à se remémorer notre première rencontre et toutes les choses que l'on auraient faites ensembles. Jusqu'à cette nuit là je ne croyais pas que l'amour puisse se trouver à un coin de rue. Mais lorsque je t'ai vu j'ai compris, compris que j'avais encore tellement de choses à apprendre, à percevoir. 

Je ne les percevraient sans doute jamais avec toi mais je te dédie ce texte, à toi, la personne qui a fait de ma marche lasse et triste, une marche joyeuse et dynamique. 

Parce que l'amour est là, qu'il perdurera, qu'il nous sauvera. 


-SomebodyyInTheCrowd. (Histoire inventée). 


La marcheWhere stories live. Discover now