L'éternité est de trop

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<<C'est le grand silence de la vie

Qui me tinte aux oreilles

C'est vilain silence qui glapit

Rien qu'à lui-même pareil

[....]

Et dans ce guignol

Qui ricane

Qui rigole

Qui me suit

Me poursuit

Et encore mieux m'isole,

C'est le dur silence de la vie

Qui me tinte aux oreilles>>.

                                     Bruyants silences

                                   Esther Granek


 La vieille horloge égrène les secondes, les minutes et les heures.

Dans le silence, le temps semble s'étirer douloureusement à l'infini.

Elle est assise, toute petite et frêle, sur sa chaise de paille.


Le monde paraît s'être figé.

Le ciel est aussi joyeux que mes sentiments

Qui ne cessent de dépérir au fil des années.

Mes meubles sont anciens, rien n'a changé,

A part peut-être cette histoire cachée au fond de mes yeux.


Elle est usée par les ans et les événements.

Elle se tient courbée sur sa chaise,

Son vieux matou fidèle sur les genoux.


Le cœur glacé, la peau irritée,

Mon combat pour la vie s'est enfin achevé

Et pourtant un bout de mon âme se tient éloigné.


Dans son réfrigérateur, il y a un vieux morceau de fromage

L'aide de vie n'est pas passée

Son fils, la chair de sa chair, l'a mise au placard.


Seule au milieu de cette planète

Je suis l'être oublié

Au cœur qui déborde de sentiments,

A l'espoir si grand

Qu'un jour, mon enfant revienne vers moi.


Le silence est pesant, rythmé par le tic-tac de la pendule.

La sonnette ne carillonne plus depuis longtemps.

Sa boîte aux lettres demeure désespérément vide.


Mes écrits sont ignorés.

Plus aucun signe d'affection,

Où es-tu passé?


Son visage est buriné par les larmes

La souffrance l'asphyxie

La solitude l'écrase.


Plus rien ne me retient,

Mes pieds sont cloués au sol,

L'intérieur de mon corps est mort,

Oui... Plus rien ne me retient.


Son corps est lourd des blessures de la vie.

Son fils est en voyage,

Elle n'est plus que de passage sur cette Terre.


Les nuits sont longues,

Mes yeux ne parviennent pas à se fermer.

C'est la guerre dans mes pensées.


Elle sent que sa fin est proche.

Elle pense à tous ceux qui seront présents lors de son enterrement.

Sa vie aura eu un goût très amer de solitude,

Elle sera une morte dans la foule.


<<Le silence et la solitude sont des auges où mangent la haine et le mépris>>.

                                   Robert Brisebois

                                           L'Amour c'est tout, le hasard c'est autre chose


<<La solitude c'est quand on hurle sa douleur au milieu d'une foule et que personne ne se retourne>>.

                                        Armelle Hilmoine




L'écho de deux voix.Where stories live. Discover now